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P H A E T H O N.
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fon efiorce, ïen recueilliroü quelques larmes, & aurois de l’Elettre aufii bien que les autres. kMu moyen de-
quoy eftantvn peu apres arriué en ces marches-la ,pourcertains autres mtens affaires, ou ioccasion fie prefinta
de pajjerle Pau, comhien que ieuffe tresfioigneufiement iette iœïl de cosié& d’autre, te tiappercais toutes-
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arrtuerons aux Peupliers qui rendent l’Elecsre?Lcs batteliers senprirent tout incontinentà rire > en medi-
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qucfie à fonpere de luy donner son chariot à conduire ,pourparsournirvn iour entiersit carriere ordinaire s A
quoy le pere s'eftant condefcendu, luy auroit ocsroye ce cjuHldemandoit. Mafs que lepauure ieune gars a my-
chemin sfioit laifié tomberdu chariot s&efire mortdecettc cheute. Dequoyfelamentans griefuementfes
sœurs, en quelque endroit ïe ne fçay ou de vofire contrce, ou il auoit efie precipite dans le Pau, auroient esis
conuertiesendesarbres Peuplicrs\ &dudcpuispleuranstoufiours leurfiere, iettentdei Elecsre enlieude lar-
mes. Jpuiconque vons a dit cela ( me refsortdtrent-ils ) on votd affezj que c efioitvn donneur de cassides> &~
quil voms a voulu cntretenirde menteries & sauffetez> : car nous n‘'ouyfines oncquesparler, ny de cocher, ny d<:
charton qui tombafidu ciel', Etfi ces Peupliers que vons dites, ne fiont chez nom en ?mlendroit. JJue f nous
auions vne commodité telle ,penfriez>-vous que pourgaigner vne couple degrands blancs, nous vouiufisions
ainfipeniblement tirerà l’autron, ou remorquer au colsier les barques amont l’eaus Puts que nous aurions lc
moyen de nous enrichir,& gaigner nofirevie auccques moins de peine & de foucy s recueislans fieulement ces
larmes que vous dites. Resiondu qu’ils m'eurent cela, ie demeuray tout honteux de leursparoles, & confus
en moy-mefime me tins coy, de ee qu’à la veritéie me voyois auoir fait vn acse bien puerile, âe croire ainfia
de fiefiranges & enormes menteries des Poétes,comme ceux qui n yont iamais le cœura dire rien, ny eficrirede
vray-femblable. Au moyen dequoy iesus bien marryde me voirfiruftréde cette fieule efierance mienne,qui n'e-
ftoitpas petite > nyplm ny moins que fil'Elessre m’eftant tout acquss, me fnft venu a tomber hors despoings>
dont iepourpenfois dcfia en moy-mcjme ce que ïendeuois saire. Vauois bien aufiurplus vne ferme opinion de
trouuer au moins plufieurs Cignes, chantans melodieufementle longdufleuue > en fiorte que ie me mis dereches
à dire aux batteliers, car nom nauigionsencores: Si eft-ce, mes amis, qiiily doit bien auoirdes Cignes icy au-
tour, qui vous refiouyffent ordinairement de leurs douces gorgcs, à l’vn & l’autre bord de cctte eau : Car l’ort
dit qiiilsfurent autresfoisminiftres & fiuppofts â’Apollon ,gens sortexcellens&expertsen l’ art de Mufiquei
mais que puis-apres ils furent tranfnuez, en oyfeaux >• & quepourcette caufieifs continuent encorespour lepre-
fint cette mesodieufie harmoniei n’ayans rien desiapris de leurs chansons accoufiumécs.Surquoy s'efians eficlatez,
de rire, Et quoy beaufre (ce vont-ils resiondre) ne cefferez-vous auiourd’huy de dcficrier à fiorce de menfionges
noftre pays ,& cette siuiere ? Certes, ayant efte toufiours noftre vacation de voguer, & des noftre ensance.
prcsique nom eftans continuelsement employez,fiur le Pau, nom y auons de vraypeu remarquer que çà & là,
quefques Cignes és marez,, & regorgemens de cesieuuc, mais en fortpetitnombre, iettans certaine voïx trem-
blante, cnroùée, & peu agreable s defirte que fi vous vouliez comparer auecques eux les Corbeaux ou les ïays>
VQM6prcndriczj ceux-cy pour Screines. i_Au refte, nous ne leur auons iamais euy dcsigo fier, non pas mefine en
fionge, cette douceurfi defirée & agreabkque votts dites : teliementque nom ne nompouuons affez, efmerueil-
lerd’ou fontprocedces toutes ces belles fanternerïes, qucleshommes prennentplaifir de seindre & controuuer
de nom autres.
Ay traicte' de l’ Astrologie, il rapporte cecy à vne telle allegorie.
Endimion^ deficrit le mouuement de la Lune s Phaethon obfierué le cours du Soleil, non du tout à la.
verité :Car la mort dont ilfiutpreuenu ,suy fit laiffer l’art rmparfaics. Mais ceuxqui ignorentceU,le croyent
auoirefté sils du Soleil, & racontentde luy vne sable qui n’efipas vray-fiemblable : qu’ils’en alla versfionpere
le Soleil, & le requiftde luy laiffer conduire le chariot de fa lumiere : ce qu’il iuy ocsroya, sinftruifiant comme it
le deuroitgouuerner. Jpue Phaethon ejsant monté fur ce char ,partiepourfiatropgrande ieuneffe ,partie pour
fion inexperience, fie comporta de Jorte, que tantofi s’approchant de la terre, tantoft s’en efloignantpar trop, ce~
pendant les chaleurs &sioidures intoüerables ruinoient tout legenre humain : dont Iupiter s 'efiant mis en cc-
serejefiappa d’vngrandcoup defoudre. Et comme ilfut tombé en bas, fesfiœursfie mettans à fentour du corps
lepleurerent amerementjusiques à cequeliesfie changerent de leurformeprcmiere ,& deuindrent Peupliers,
iettans en lieu de iarmes, dont elies lamentoient leurftere, desgouttes d’Elecsre, ou ambre-iaune. Mais ccla ne
paffapas ainfi, & n’cftpas ra ftnnablc d’adjotfterfoy à ceux qui le difient : Car le Seleil n’eut iamais d’cnfans,
&ne iuy eftpointmortde fils. Aussi dit-on (& Hesiode mesme, comme tesmoigne Pausanias és
Attiques ) que l’Aurore s restant enamourée de la beauté de Cephalus, le rauit, &: en eut Phaç-
thon, qiselîe commit à la garde & ministere de son temple.
D e f a i c t leSoleilest vnechosetropsain&epourluyattribuertellespastions&accidens:
luy qui est l’œil & le cœur dumonde; le fiîs visible du grand Dieu inuisible, corame dit Platon:
t’Oraisondes auquelmesmeilaestabiy son sam&Throsne&Tabernaclejselonle Psaîmiste. Jsiue fàMaieftc
jQncCjUes te tyuciUc songuemcnt maintenirfiain &Jàuue, tres-excellente Planette ( souloient dire les sa~
ges Brachmanes de i’Inde.) Grand&puijfàntpartapropreiumiere: tres-plantureux entoutesfirtesde
fdicitez>.? Jsim tant beau, & tant defiré de totts, fifiberal bien-faicseur, tc lenes tres-rejplendffantparle
IvcianJ
Brachmanes
au Soleil.
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