D E M I
ER VE
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niers üne leur eust esté postible de faire la guerre. Et à cemesmepropos Plucarque dit qu’en k
leule vüle de Lacedemone, de toutes celles qui s'ont sous le Soleil, le Dieu des richesses estoit
en estroite garde, aueugle neantmoins,& gisant par terre, comme quelque chose immobilc &:
ians vte, afin ( comme dit le Philosophe Theophraste ) qu’elles leur fussent à mespris & sans
aucun resped ny honneur entiers eux. Car tout ainsi qne les Atheniens en faisoient cas, ayans
incessamment le coeur.& les yeux ouuerts à en amasser, les Lacedemoniens he s’en donnoient
peine, à cause de la reformation & austerité de leur vie. Pausanias és Bœotiques parle d’vne
essigie de la Fortune, qui tenoit Plutus entre scs bras en aage de petit enfant3 inuention à la
verité fortgentille. CariaFortuneestcelle qui a tousles biens & riciiesses en son maniment
disposition. Mais quant à l’autre Pluton qui partagea l’Empire de l’vniuers auec lupiter &
Neptune j ôc estoit estimé des anciens,Roy des Enfers,&; des principautez qui sont en la terre,
des ames aussi qui apres la mort y descendent,& des vastes tenebres,& pcrpetuelles obscurite£
qui sont ià endroit, on lepeignoit en ceste sorte, puisqu austi bienest-il icy questionde pcin-
tures ; Vn hoynme de Vipige ttrrihle, afeis dans njne chairede foupbrc^ tenant en Ja main droite vn grand
Sccptre, & de laganche empoignant vne arne. Js fespieds ejloit vn dogue cruela trois teftes fteres&ejpou-
uentabks, & aupres de luy trois Harpyes, muniesde ftrres&griphes acerées^&de grandes aijles hideufes,
mec <vne feace de vierge benigne de premier asjeci, qui s''appelloient A'éllo, Ocypcté, & Celeno. De ce throfene
de Souphre feourdoient cpuatre jîeuues, Lethé3 Cocythm, Fhlegethon, Acheron : & ioignant iceux <vn marez ou
regorgement d’eaux appelïé Styx. À la main gauche de ce deftiteux CMonarque eftoit fa feemme Proftrpine,
di'vne feace toute ensumée & maujfeade, accompagnée de trois horribles Furies, toutes pajfee-silonmes de sèr<*
periteaux & cottleuurei,K_Mksto,Tefiphon'é, &Megere, cpui tourmentent lesames la bas aux Bnfeers, &les
hommesviuansencore en ce monde^ quand ils ont griefeuement feorfeait, & mefeme contre leurprepre confeciem
ce, laquelle ces impitoyabks Deejfees rongent tres-cruellement. Plm les trois Parques, Clotho, Lachefts, &
Atropos,qui distenfeent toutes ïes deftinées eWterement des mortels.La premiere tenant la quenomlle &silajje„
l’autre le sufeeau quelktourne,& U tierce qui le couppequand il luy plaist. Teleftoit l’equipage &laftuitte dé
Pîuton & de feen eftouje,
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niers üne leur eust esté postible de faire la guerre. Et à cemesmepropos Plucarque dit qu’en k
leule vüle de Lacedemone, de toutes celles qui s'ont sous le Soleil, le Dieu des richesses estoit
en estroite garde, aueugle neantmoins,& gisant par terre, comme quelque chose immobilc &:
ians vte, afin ( comme dit le Philosophe Theophraste ) qu’elles leur fussent à mespris & sans
aucun resped ny honneur entiers eux. Car tout ainsi qne les Atheniens en faisoient cas, ayans
incessamment le coeur.& les yeux ouuerts à en amasser, les Lacedemoniens he s’en donnoient
peine, à cause de la reformation & austerité de leur vie. Pausanias és Bœotiques parle d’vne
essigie de la Fortune, qui tenoit Plutus entre scs bras en aage de petit enfant3 inuention à la
verité fortgentille. CariaFortuneestcelle qui a tousles biens & riciiesses en son maniment
disposition. Mais quant à l’autre Pluton qui partagea l’Empire de l’vniuers auec lupiter &
Neptune j ôc estoit estimé des anciens,Roy des Enfers,&; des principautez qui sont en la terre,
des ames aussi qui apres la mort y descendent,& des vastes tenebres,& pcrpetuelles obscurite£
qui sont ià endroit, on lepeignoit en ceste sorte, puisqu austi bienest-il icy questionde pcin-
tures ; Vn hoynme de Vipige ttrrihle, afeis dans njne chairede foupbrc^ tenant en Ja main droite vn grand
Sccptre, & de laganche empoignant vne arne. Js fespieds ejloit vn dogue cruela trois teftes fteres&ejpou-
uentabks, & aupres de luy trois Harpyes, muniesde ftrres&griphes acerées^&de grandes aijles hideufes,
mec <vne feace de vierge benigne de premier asjeci, qui s''appelloient A'éllo, Ocypcté, & Celeno. De ce throfene
de Souphre feourdoient cpuatre jîeuues, Lethé3 Cocythm, Fhlegethon, Acheron : & ioignant iceux <vn marez ou
regorgement d’eaux appelïé Styx. À la main gauche de ce deftiteux CMonarque eftoit fa feemme Proftrpine,
di'vne feace toute ensumée & maujfeade, accompagnée de trois horribles Furies, toutes pajfee-silonmes de sèr<*
periteaux & cottleuurei,K_Mksto,Tefiphon'é, &Megere, cpui tourmentent lesames la bas aux Bnfeers, &les
hommesviuansencore en ce monde^ quand ils ont griefeuement feorfeait, & mefeme contre leurprepre confeciem
ce, laquelle ces impitoyabks Deejfees rongent tres-cruellement. Plm les trois Parques, Clotho, Lachefts, &
Atropos,qui distenfeent toutes ïes deftinées eWterement des mortels.La premiere tenant la quenomlle &silajje„
l’autre le sufeeau quelktourne,& U tierce qui le couppequand il luy plaist. Teleftoit l’equipage &laftuitte dé
Pîuton & de feen eftouje,