5S 6
H Ë R C V L E
LENCENSEMENT D V SONGE,
L E S A R O M A T E S«
IE tinuoque icy, ô beureux>
Et qui prends de loin ta 'vollée^
Songe entier qui de taducnir
Es 'vn mejjager tres-sidellep
£t deuin aux bommes mortels»
Car le coy repos taciturne
Du doux Jbmmeil 'venant farlet
En fecret aux ames humaines,
Leur refueille ïentendement :
6t toy en dormant manisefies
Les confeils des Dieux bien-beursux>
x^innonçant les cboses sutum,
Sans dire mot d nos ejjrits,
jilors qu'ils sorit les flus faisiblcs,
Ceux au-moins qui pour çondusteut
La pieté se prefupposent,
Et comme tmsiours le p\us beau
En nos opinions demeure,
Tu retire des 'volupte^
La 'vie de ceux qui sy plaisenti
Et donnes repos d leurs maux,
Comme Dieu mefme le tefmoigne]
Quils rabbatront sire du Roy,
^Lar eraifons & sacrisices :
Car les deuots & gens de bien
Ont tousiours 'vne Jin benigne:
Et aux mauuais, ce qui leur doit
Aduenir rien ne le demontre
Qui puijse alleger la douleur
Qui leur doit arnuer, le fonge
N’esi point mejfager auX mescbanSs
Ny nejl pour leurs mauuaifes œuures.
Je te supply donc bien - beureux,
Que manifefier il te plaisie
A nous les iugemens des Dieux»
Et quaux opmions plus droiâîes
Tousiours nous vueilles incliner,
Ne nous deçlarant nen des fignes
Denotans nos calamite^
Lanuicty estaujsiportraitte,s yefclairant elle-mefineauecvrtelampe. Celaeslifort mignardement in«
uenté d’attribiier lafigure d’vnepersonne à vnc chose insensibie comme lanuid, &: encore qui
n est qu’vne priuation de lumiere^ au moyen dequoy pour raison de l’obscurité qu elie charrie
ordinairementaucc soÿ, elleabesoin de quelqueclarté accidentale,poürdemoO:rer ce qul s’y
fait. C’est austi pour denoter la frayeur que deuoient apporter les serpens enuoyezde Iunon
pourmettre à mort le petit Hercule, plustost denuid, lors que chacunestenrepos, que noa
pas de iour, qui est toustours moins espouuétabie queles tenebres, ordinairemec accopagnées
d’horrcur.
H Ë R C V L E
LENCENSEMENT D V SONGE,
L E S A R O M A T E S«
IE tinuoque icy, ô beureux>
Et qui prends de loin ta 'vollée^
Songe entier qui de taducnir
Es 'vn mejjager tres-sidellep
£t deuin aux bommes mortels»
Car le coy repos taciturne
Du doux Jbmmeil 'venant farlet
En fecret aux ames humaines,
Leur refueille ïentendement :
6t toy en dormant manisefies
Les confeils des Dieux bien-beursux>
x^innonçant les cboses sutum,
Sans dire mot d nos ejjrits,
jilors qu'ils sorit les flus faisiblcs,
Ceux au-moins qui pour çondusteut
La pieté se prefupposent,
Et comme tmsiours le p\us beau
En nos opinions demeure,
Tu retire des 'volupte^
La 'vie de ceux qui sy plaisenti
Et donnes repos d leurs maux,
Comme Dieu mefme le tefmoigne]
Quils rabbatront sire du Roy,
^Lar eraifons & sacrisices :
Car les deuots & gens de bien
Ont tousiours 'vne Jin benigne:
Et aux mauuais, ce qui leur doit
Aduenir rien ne le demontre
Qui puijse alleger la douleur
Qui leur doit arnuer, le fonge
N’esi point mejfager auX mescbanSs
Ny nejl pour leurs mauuaifes œuures.
Je te supply donc bien - beureux,
Que manifefier il te plaisie
A nous les iugemens des Dieux»
Et quaux opmions plus droiâîes
Tousiours nous vueilles incliner,
Ne nous deçlarant nen des fignes
Denotans nos calamite^
Lanuicty estaujsiportraitte,s yefclairant elle-mefineauecvrtelampe. Celaeslifort mignardement in«
uenté d’attribiier lafigure d’vnepersonne à vnc chose insensibie comme lanuid, &: encore qui
n est qu’vne priuation de lumiere^ au moyen dequoy pour raison de l’obscurité qu elie charrie
ordinairementaucc soÿ, elleabesoin de quelqueclarté accidentale,poürdemoO:rer ce qul s’y
fait. C’est austi pour denoter la frayeur que deuoient apporter les serpens enuoyezde Iunon
pourmettre à mort le petit Hercule, plustost denuid, lors que chacunestenrepos, que noa
pas de iour, qui est toustours moins espouuétabie queles tenebres, ordinairemec accopagnées
d’horrcur.