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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0613
O R P H E E.
55»
Dieux jll’auroitoublié: tsipourtantincita à ce majfacre fes minisirejfes. Les
autres le reserent k <vne telle occasion : que Venm gf Froferpine ejians èntrée s
en dispute à qui Æelles deux iouïroit dn bel nAdonis y de l'amour duquel elles
efioient l'vne iautre éprifes, Iupiter renuoja leur contention à Calliopé
mere d'Orphée j qui ordonnaque toutes deux l'auroientà leurtourpar feme-
fire : dont Venm irntée de riauoireu vn iugement entier àfafaueur. fit que
toutes les femmesde laThrace sefians enamouréesd’Qrphée.pendantque
chacune le <veut auoir à ellepropre^ le retirerauec foys en cette cvntesiation
ii <vint à ejire defmembréComment qne ce foit^ les Aïufes en recueillirentles
pieces> Çjs ieur donneretfepulturefiors à la tefte, quiàuecfa ijrefut emportée
à cvauTeau dedans tHebre iusques en ilfie de Lesbos^ oula tefiesut inhumée
par les habitas du lieu\ (J ia ijre tranfiatée au ciel entre les aftresDefiant co
posèedeneuf efioilles, Ouidetraicte fortelegamment cettefableau io. ij n,
desMetamorphofes.EtPlaton enfonbanojuetmetquOrphéefutrenuojédes
énfersfansjauoirpeu rien impetrer de cequil y efioitallè requerir >neluy
ayat efiémonfirê qnelombreijfantojinedefonespoufejsi nonpas elle propre
renduëen ejfèct^poursefire trop pufiilanimemèt porté en cela.comeqjn ioueur
dinfirumens qutl eftoit 3 n auoir eule courage ,à ïîmitatton d'Alcefte% de
monrir pour canfe delamour, ai'ns cherché ienefçajquelles petitessinejses
expediens de pouuoir defcendre aux enfers en cvie:Ji que lesDieùx ne laîjferent
aller cette làscheté impunie3car ils lui deftineret lapeine d’esire mis à mortpar
lesfemmes. Ce quifutcaufè3comm'e il eftditauio.de ia Rep. quapresfamort
il choisit de retourner icj bas en <vn corps de Cigne^ne <voulat plus renaistre des
semmes jponr la hame quil leur portoit. A quoy bat cecj d’Horace en la dernie-
reOdedu z jde fes carmes à Mecenas ^ couplet 3. où îl dit quapres famortil
pajsera enforme de cîgne^ qui defes chants remplira tout le rond de la terre»
Desormais aux jambes sattachent
Des aspres desTeichées peaux;
Et mc transformé en vn blanc cigne
Par en haut tout le long des doigts^
Et de mes debiles espaules
Naissent des plümes à planté,
O v s les Historiens diseiit assez cotlime Orphée fils de la Musc
Calliopé ^par saMusiquejauroit rauy à rescouter les choses
mesmes îrraisonnables &C insensibles : mais ce peintrele mec
aufîijequeinousrepresente icyleLyon &Clc Sangliercom»
me lescoutans attentiuement^ le Cerf par mesme moyen^ôc k
Lieu re^qui ne bondifîent point deuant 1 afîaut du Ly on, ny de la plus redou-
table beste satiuage qui peust estre à tous les chafîeurs, ains safîemblent icy
seurement auec celuy qui se tient coy sans leur mesfaire. Or 11e penstz pas
yoir non-pius ces oyseaux oifîfs 3 non seulement ceux qui ont accoustumé
par les doux desgoisemcns de leurs gorges armonieuses, remplir ies bois
&C les forests d’vne plaisante melodie, mais contemplez-moy vn peu cc
causeur de Iay 3 &C cette babillarde CQineille 3 &C cette Àigle de lupiter*
D D d ij
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Dieux jll’auroitoublié: tsipourtantincita à ce majfacre fes minisirejfes. Les
autres le reserent k <vne telle occasion : que Venm gf Froferpine ejians èntrée s
en dispute à qui Æelles deux iouïroit dn bel nAdonis y de l'amour duquel elles
efioient l'vne iautre éprifes, Iupiter renuoja leur contention à Calliopé
mere d'Orphée j qui ordonnaque toutes deux l'auroientà leurtourpar feme-
fire : dont Venm irntée de riauoireu vn iugement entier àfafaueur. fit que
toutes les femmesde laThrace sefians enamouréesd’Qrphée.pendantque
chacune le <veut auoir à ellepropre^ le retirerauec foys en cette cvntesiation
ii <vint à ejire defmembréComment qne ce foit^ les Aïufes en recueillirentles
pieces> Çjs ieur donneretfepulturefiors à la tefte, quiàuecfa ijrefut emportée
à cvauTeau dedans tHebre iusques en ilfie de Lesbos^ oula tefiesut inhumée
par les habitas du lieu\ (J ia ijre tranfiatée au ciel entre les aftresDefiant co
posèedeneuf efioilles, Ouidetraicte fortelegamment cettefableau io. ij n,
desMetamorphofes.EtPlaton enfonbanojuetmetquOrphéefutrenuojédes
énfersfansjauoirpeu rien impetrer de cequil y efioitallè requerir >neluy
ayat efiémonfirê qnelombreijfantojinedefonespoufejsi nonpas elle propre
renduëen ejfèct^poursefire trop pufiilanimemèt porté en cela.comeqjn ioueur
dinfirumens qutl eftoit 3 n auoir eule courage ,à ïîmitatton d'Alcefte% de
monrir pour canfe delamour, ai'ns cherché ienefçajquelles petitessinejses
expediens de pouuoir defcendre aux enfers en cvie:Ji que lesDieùx ne laîjferent
aller cette làscheté impunie3car ils lui deftineret lapeine d’esire mis à mortpar
lesfemmes. Ce quifutcaufè3comm'e il eftditauio.de ia Rep. quapresfamort
il choisit de retourner icj bas en <vn corps de Cigne^ne <voulat plus renaistre des
semmes jponr la hame quil leur portoit. A quoy bat cecj d’Horace en la dernie-
reOdedu z jde fes carmes à Mecenas ^ couplet 3. où îl dit quapres famortil
pajsera enforme de cîgne^ qui defes chants remplira tout le rond de la terre»
Desormais aux jambes sattachent
Des aspres desTeichées peaux;
Et mc transformé en vn blanc cigne
Par en haut tout le long des doigts^
Et de mes debiles espaules
Naissent des plümes à planté,
O v s les Historiens diseiit assez cotlime Orphée fils de la Musc
Calliopé ^par saMusiquejauroit rauy à rescouter les choses
mesmes îrraisonnables &C insensibles : mais ce peintrele mec
aufîijequeinousrepresente icyleLyon &Clc Sangliercom»
me lescoutans attentiuement^ le Cerf par mesme moyen^ôc k
Lieu re^qui ne bondifîent point deuant 1 afîaut du Ly on, ny de la plus redou-
table beste satiuage qui peust estre à tous les chafîeurs, ains safîemblent icy
seurement auec celuy qui se tient coy sans leur mesfaire. Or 11e penstz pas
yoir non-pius ces oyseaux oifîfs 3 non seulement ceux qui ont accoustumé
par les doux desgoisemcns de leurs gorges armonieuses, remplir ies bois
&C les forests d’vne plaisante melodie, mais contemplez-moy vn peu cc
causeur de Iay 3 &C cette babillarde CQineille 3 &C cette Àigle de lupiter*
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