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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0654
63o argo et aetes.
diligence qu ils font. Au regard de la damoiselle, elle monstre assez à sa mine
quelleestengrandeperplexité: Carsonœiiest baignédelarmès,regardant
enterre fort esperduëensa pensée,pour la recordationdeschosesquellea
perpetrées * &: le discours qu elle fait en son esprit de ce qui en peut arriuerj
de façonquelle monstrebienses diuers proje<fts,examinant parlesmenus
chaque chose à part en son cœur,& fichant les traids qui se decochent de ses
ÿeux,és profonds & remots secrets de son ame. Mais voila Iason aupres d’eh
le,auec ses armes,tout appareillé au combat : & cet autre-là entonneaux vo-
gueurs les hy mnes qu ils doiuent chanter âüx Dieux 5 les vns pour leur ren-
dre grace des belles choses qu’ils ont exploi&ées, & les autres seruas cîe prie-
res pourles garantir des dangers qu ils doutent. Etnevoyez-vouspasbien
Ætes en ce grand chariot attellé de quatre coursiers,dVne statuë qui excede
celledes autres,tout couuert darmes Martiales? de quelque Géant ce me
semblqôt îe faut croire de la sorte,dautât qu îl surpaste la grandeur des îiom-
mescommuns^safaceausurplusestant rempliedanimosicé & courrôux; si
que non seulemcnt il monstre de ietter du feu par les yeux * mais de la main
droi&e il hauste vn ssambeau allumé, comme s'il vôuloit de ce pas embraser
ce beau Gallion,auec tous ses matelots & rameurs: & yavii espiéu tout
prèst, planté à costé dc luy au chariot. Que desirez-vous donc dauantage de
cètte peinture?Est-ce point la description des cheuauX? Vous voyezbiea
cômme ils ont les narines ouuertes, & drestent superbement îe col Les rays
outle-plus qui estincellent deleurs yeux monstrent astez leur ferocité dc
courage par tôu t aillèurs, mais icy principalement ils paroistent dvne mer-
ueilleuse force & vigueur : Ce que la peinture nous propose aussi à conside-
rer: & leur haleine & soufflement sont ensànglantez des coups de foüet dont
Ablyrthe les solicite àla course. Or que ce soit celuyqui astiste Ætesàlà
conduite de son chariot, cecy nous le donne à cognoistre, qu il a ainsi toute
lapoitrinecouuertede cicatrices: Carlapoussierequisesseueà lentour, &C
se candit ainsi auec lescumante sueur des cheuaux, fait que les couleurs de Ià
peinture sont mal-aisées à discernen
ANNQTATION.
O v s auons i'eserué cy-desTus autableaü deMedéc, &:ceîuy des Ioüeurs, aucii-
nes choses à dire icy, tant pourcequ’cllesy pourrot venir plus à propos,que pour
euiter le degoustement &ennuy qu'ameneroient aux Ledeurs, peüt-dlre, tant
de choscs d’vn mesme subjet, h eîiesertoient comrne entasTées l’vne sur Tautrc
en vn seul endroit, Et en premier lieu,quantausieuue du Phase,ilen a esbc làpar-
le à suffisance, & d’Orphée pareiilement à son toui\ Reste icy à esplucher les autres particula-
ritez qui auront besoin de lumiere.
Ê t ce Draçon s'entortillanten tantde rephsautour ae ce sacrè Fousseau. II seitibîeroit de prime-face
par ce contexte que Medée ayant endormy par ses charmes le Dragon qui surueilloit la toisori
d’01* au Temple de Mars en Colchos, i’cust par mesme moyen cnieuée s mais c’eriicy vne Ishe-
rologie,ou ies chosesne sontpas arrangéesde i’ordre &:façonqu’eîlesdeuroient estre,ains
renuerséesàrecuions: CaiTasoii auoiten premier iieuàatteiier lesTaureaux feez,puis à la-
bourer le champ, Sc y semer les dents du serpentde Cadmus, dont il est parlé bienaulongau 5.
des Metamorphoses. Car ce n’estoienc pas celles de ce Dragon, comme ila esté dit aü tableau
dcGlaucus. EtsinalementenleuerduTemple la toisond’orquily gardoit: Cequinesepou-
uoitràire qu’en l’endormanti Etcecy sinon auec i’aidede Medée : là oùPhiiostrate met pre-
mieremenç
diligence qu ils font. Au regard de la damoiselle, elle monstre assez à sa mine
quelleestengrandeperplexité: Carsonœiiest baignédelarmès,regardant
enterre fort esperduëensa pensée,pour la recordationdeschosesquellea
perpetrées * &: le discours qu elle fait en son esprit de ce qui en peut arriuerj
de façonquelle monstrebienses diuers proje<fts,examinant parlesmenus
chaque chose à part en son cœur,& fichant les traids qui se decochent de ses
ÿeux,és profonds & remots secrets de son ame. Mais voila Iason aupres d’eh
le,auec ses armes,tout appareillé au combat : & cet autre-là entonneaux vo-
gueurs les hy mnes qu ils doiuent chanter âüx Dieux 5 les vns pour leur ren-
dre grace des belles choses qu’ils ont exploi&ées, & les autres seruas cîe prie-
res pourles garantir des dangers qu ils doutent. Etnevoyez-vouspasbien
Ætes en ce grand chariot attellé de quatre coursiers,dVne statuë qui excede
celledes autres,tout couuert darmes Martiales? de quelque Géant ce me
semblqôt îe faut croire de la sorte,dautât qu îl surpaste la grandeur des îiom-
mescommuns^safaceausurplusestant rempliedanimosicé & courrôux; si
que non seulemcnt il monstre de ietter du feu par les yeux * mais de la main
droi&e il hauste vn ssambeau allumé, comme s'il vôuloit de ce pas embraser
ce beau Gallion,auec tous ses matelots & rameurs: & yavii espiéu tout
prèst, planté à costé dc luy au chariot. Que desirez-vous donc dauantage de
cètte peinture?Est-ce point la description des cheuauX? Vous voyezbiea
cômme ils ont les narines ouuertes, & drestent superbement îe col Les rays
outle-plus qui estincellent deleurs yeux monstrent astez leur ferocité dc
courage par tôu t aillèurs, mais icy principalement ils paroistent dvne mer-
ueilleuse force & vigueur : Ce que la peinture nous propose aussi à conside-
rer: & leur haleine & soufflement sont ensànglantez des coups de foüet dont
Ablyrthe les solicite àla course. Or que ce soit celuyqui astiste Ætesàlà
conduite de son chariot, cecy nous le donne à cognoistre, qu il a ainsi toute
lapoitrinecouuertede cicatrices: Carlapoussierequisesseueà lentour, &C
se candit ainsi auec lescumante sueur des cheuaux, fait que les couleurs de Ià
peinture sont mal-aisées à discernen
ANNQTATION.
O v s auons i'eserué cy-desTus autableaü deMedéc, &:ceîuy des Ioüeurs, aucii-
nes choses à dire icy, tant pourcequ’cllesy pourrot venir plus à propos,que pour
euiter le degoustement &ennuy qu'ameneroient aux Ledeurs, peüt-dlre, tant
de choscs d’vn mesme subjet, h eîiesertoient comrne entasTées l’vne sur Tautrc
en vn seul endroit, Et en premier lieu,quantausieuue du Phase,ilen a esbc làpar-
le à suffisance, & d’Orphée pareiilement à son toui\ Reste icy à esplucher les autres particula-
ritez qui auront besoin de lumiere.
Ê t ce Draçon s'entortillanten tantde rephsautour ae ce sacrè Fousseau. II seitibîeroit de prime-face
par ce contexte que Medée ayant endormy par ses charmes le Dragon qui surueilloit la toisori
d’01* au Temple de Mars en Colchos, i’cust par mesme moyen cnieuée s mais c’eriicy vne Ishe-
rologie,ou ies chosesne sontpas arrangéesde i’ordre &:façonqu’eîlesdeuroient estre,ains
renuerséesàrecuions: CaiTasoii auoiten premier iieuàatteiier lesTaureaux feez,puis à la-
bourer le champ, Sc y semer les dents du serpentde Cadmus, dont il est parlé bienaulongau 5.
des Metamorphoses. Car ce n’estoienc pas celles de ce Dragon, comme ila esté dit aü tableau
dcGlaucus. EtsinalementenleuerduTemple la toisond’orquily gardoit: Cequinesepou-
uoitràire qu’en l’endormanti Etcecy sinon auec i’aidede Medée : là oùPhiiostrate met pre-
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