NEO PTOLEME. 84J
vent estant venu donner à trauers; dautant mesmc qu ils estoieiit vüides &
destitucz de tout appareil pour les gouuerner, iis venoien t à se froister i vn
contre Tau tre,ny plus ny inoins qu’en qüelque groste rencontre nauak, dont
iîs ïè brisoient &Cmettoient à fonds3 specialement ceuxqui estoient inuestis
SC choquez en ssanc de droiâ: fîl par les esperons & proües des autres, com-
meil aduient ordinairemet en des vaissèaux desgarnis de leurs conduâeurs:
de maniere que le bris de ce naufrage se venant rencontrer vers le temple où
ily auoitforcepersbnnesàdemymortesrespirâs encores5&pIusieursmem-
bres horriblement diipersez çà & là3 auecques la chair que les cheuaux inac-
coustumeÉ à telle pasture auoient rejettée,celieu sainâideuoit estre bien
prophané: mais Achillesleutbieii tost purgé3reconcüié3&GXjsié3 commeiî
estoit aisé à faire en vne isse de si peu d estenduê', où les ssots battoient de tou-
tespartsàrenuiron:si qu’Achilles yayantattirélesommetdes ondes5tout
fut laué & nettoyé en moins de rien, Phen. Certes quieonque ne vous repu~
teraagreable aux Dieux,ie Festime en estre hay:car sçachant racompter tant
de belles &C diüines choses, ie tiens que cela vous vient de leur part5 qui vous
ont rendu Prôthèsilaus aussi bien-vueillant. Or puisque vous m auez abreu-
tié de tant de beaux &C heroïques propos5ie nevous importuneray point plus
auantde medire comme il est retourné en vie3pour-autantquevous alle-
guezc|ùilvlèd vn propos ôbscurqui sedoittenir soussilence. Maispourle
regard des Cocÿtes56c Phleget6s5derAcherusie56z autres tels noms de sseu-
ues 6C paluds infernauX3voiredesEaqiies3 6C de leurs senteces &C iugemens*
par aduanture que vous ert diriez bien quelque chose si vous vouliez3 &C que
Prothesilaus vous le permectra. Vign, ïl me le permet bien de vray^ mais voi-
cy le soir qüi approche 5 & ks bœufs arriùent pour estre destellez de la char-
ruë‘5 lcs cheuaux aiisti pour àuoir relasche de leur labeur 5 parquoy il me faut
recueillir tout cela5 ÔCy donner ordre : &C ce discours seroit pluslong quele
tempsnyle loisirnelêpermettênti Retournez-vous-en doncques mâinte-
nant àvôstrè vaistèau gay&content3carvousauezdetoutcequemôniar- 4
dinage produit. Que si le vent souffle à propos, apres auoii' du dedans de vo-
ftre nauire fait à Prothesilaus les libations deuës 3 faites voile à la bonne heu-
re3 car tous ceux qui partent d sicy3 sont coustumiers d ainsilefaire. S'il vous
est contraire, retournezle rnatin, & vôus obtieiidrez vostredesir. Phen. Ic
vôus obtempereray en cela 5 & ainsi sera fait comme vous le dites. Mais3 ô
Neptune 3 quà la mienne volonté ie ne puistè point nauigüer* auant que d a-
Uoir ouy ce discours*
ANNOTATI
E Neoptoicmesaucrement Pyrrhus,fils d'Achilîes &:Deidamie fille du Roy
LycomedeSjilcnaesté parléà stiftirance autableaudc llssede Scyro,&ence-
luy de Pyrrhus & des Mysiens;austi Philostrate ne le fait qu’attestidre icy en pasi»
siantjpour de là poutsiuiure îe propos encommencé d’Achilles, duqucl il raconcc
d’estranges chosics,que iious toucherons poindparpoinâ:,oùelles aurontbe-
sioin d’esiclaircistement.
D'autant tjue les beaux hormnes nnturelsfontfurmontez, dcsftatuès. Cecy bat sur ce qu on litdu pein- A
aMMMSWM&ii'ii'i» ri'i l'iil
vent estant venu donner à trauers; dautant mesmc qu ils estoieiit vüides &
destitucz de tout appareil pour les gouuerner, iis venoien t à se froister i vn
contre Tau tre,ny plus ny inoins qu’en qüelque groste rencontre nauak, dont
iîs ïè brisoient &Cmettoient à fonds3 specialement ceuxqui estoient inuestis
SC choquez en ssanc de droiâ: fîl par les esperons & proües des autres, com-
meil aduient ordinairemet en des vaissèaux desgarnis de leurs conduâeurs:
de maniere que le bris de ce naufrage se venant rencontrer vers le temple où
ily auoitforcepersbnnesàdemymortesrespirâs encores5&pIusieursmem-
bres horriblement diipersez çà & là3 auecques la chair que les cheuaux inac-
coustumeÉ à telle pasture auoient rejettée,celieu sainâideuoit estre bien
prophané: mais Achillesleutbieii tost purgé3reconcüié3&GXjsié3 commeiî
estoit aisé à faire en vne isse de si peu d estenduê', où les ssots battoient de tou-
tespartsàrenuiron:si qu’Achilles yayantattirélesommetdes ondes5tout
fut laué & nettoyé en moins de rien, Phen. Certes quieonque ne vous repu~
teraagreable aux Dieux,ie Festime en estre hay:car sçachant racompter tant
de belles &C diüines choses, ie tiens que cela vous vient de leur part5 qui vous
ont rendu Prôthèsilaus aussi bien-vueillant. Or puisque vous m auez abreu-
tié de tant de beaux &C heroïques propos5ie nevous importuneray point plus
auantde medire comme il est retourné en vie3pour-autantquevous alle-
guezc|ùilvlèd vn propos ôbscurqui sedoittenir soussilence. Maispourle
regard des Cocÿtes56c Phleget6s5derAcherusie56z autres tels noms de sseu-
ues 6C paluds infernauX3voiredesEaqiies3 6C de leurs senteces &C iugemens*
par aduanture que vous ert diriez bien quelque chose si vous vouliez3 &C que
Prothesilaus vous le permectra. Vign, ïl me le permet bien de vray^ mais voi-
cy le soir qüi approche 5 & ks bœufs arriùent pour estre destellez de la char-
ruë‘5 lcs cheuaux aiisti pour àuoir relasche de leur labeur 5 parquoy il me faut
recueillir tout cela5 ÔCy donner ordre : &C ce discours seroit pluslong quele
tempsnyle loisirnelêpermettênti Retournez-vous-en doncques mâinte-
nant àvôstrè vaistèau gay&content3carvousauezdetoutcequemôniar- 4
dinage produit. Que si le vent souffle à propos, apres auoii' du dedans de vo-
ftre nauire fait à Prothesilaus les libations deuës 3 faites voile à la bonne heu-
re3 car tous ceux qui partent d sicy3 sont coustumiers d ainsilefaire. S'il vous
est contraire, retournezle rnatin, & vôus obtieiidrez vostredesir. Phen. Ic
vôus obtempereray en cela 5 & ainsi sera fait comme vous le dites. Mais3 ô
Neptune 3 quà la mienne volonté ie ne puistè point nauigüer* auant que d a-
Uoir ouy ce discours*
ANNOTATI
E Neoptoicmesaucrement Pyrrhus,fils d'Achilîes &:Deidamie fille du Roy
LycomedeSjilcnaesté parléà stiftirance autableaudc llssede Scyro,&ence-
luy de Pyrrhus & des Mysiens;austi Philostrate ne le fait qu’attestidre icy en pasi»
siantjpour de là poutsiuiure îe propos encommencé d’Achilles, duqucl il raconcc
d’estranges chosics,que iious toucherons poindparpoinâ:,oùelles aurontbe-
sioin d’esiclaircistement.
D'autant tjue les beaux hormnes nnturelsfontfurmontez, dcsftatuès. Cecy bat sur ce qu on litdu pein- A
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