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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0874
8p
A LLÎSTRATE
arriere la plante du pied: ÔC au pied tenoit vn ssagcoI.au son duquel il sc sous-
leuoit tout le beau premier : Mais la musique de ce sonneur ne paruenoic pas
aux oreilles des regardas, ny le ssageol n'estoit point tel qu’on en peust ioiier,
ains auoitiart imprimé au marbrevneadion telle comme sileSatyreeust
sonné vcritablemcnt. Et dc faid, vous le pouuiez voir les veincs enssées com-
me pour se remplirdevcnt,attirant son haleine hors de lapoitrinepour en
faire resonner l’instrument. Sommeque l’image monstroit se vouloir par-
forcer en cct estay, la pierre saccommodant à vn geste propre, pour s aller
puis-apres hazarder à bon escient à vn ieu de prix de musique. Et se fust-oii
bien aisément persuadé y auoir vne faculté de iouffler naturellement intro-
duite ctt elle, ôc vn indice tout euident de respiration excitée par le dedans de
ses interieurs conduits ôc organes. Ce h’estoit pas audemeurantvncorps
delicat ÔC môl quc le sien, ains la ferme ÔC solide compadlion de ses membres
luy donnoit vne forme rude ÔC grossiere, correspondante à la proportion de
sesbienhoiiéesiointures, Sômusclesvirils. Orest-ce le propredvneieune
fille d’estre bellc ordinairement,&auoir vn corps leste,delié ÔC auenant,auec
vne charneure tendre, delicate ÔC fresche : Mais vn Satyre doit estre agreste,
rude,5thassé, ainsi que de qticlque dieumontaignard, lcquel bondist ÔC tre-
pigne à tous propos en memoire du bon Bacchus : parquoy cettui-cy cstoit
couroiiné d'vne belle guirlande de Lyerrc, que l’ouurier, ny son artificen’a-
uoient pas cueillie emmy les champs pour luy appliqüer, ains la pierre pro-
pre ainfî que reployée en des rinsteaux, luy parcouroit la cheueleure, née
auec, ÔC sy entortilloit, rempant du front à l’entour des tendons du col. Pan
yassistoitquantÔCquant,quiseplaist auson deshaUt-bois portant destous
sonbrasEcho, de peur,à monaduis,que lors queson ssageol auroit excité de
soy quelqueson mufîcal, laNymphcn’inuitast le Satyre à le contrc-sonner.
Comme doncques nous eustions contemplé tout à loisir cette image, ôc la,
pierreEthyopienne dont elle estoit faite, nous l’estimionscstre laresonantc
de Mcmnon, laquclle quand lc iour arriue se resioüïst par sa presence : Et
quandilsabsente, alors commetouchéedetristeste, gcrhistietiesçay quoy
de lugubre ÔC de douloureux: Et est seule entre toutes les pierres qüi se regist
par la su ruenance de ioyc ÔC tristestê, ôc s est departie de îà vilité natur elle, à
Vne existence de voix.
ANNOTATION.
E s deux Philostrates se Tont esbattus cy-deuant 2. nous represeriter èC depeixidrc
vne bonne quantité de tableaux antiqueSj des plus celebrcs &: des meilleurs mai-.
stres, d’vn tres-souuerain &: tres-delicatartiftce, rare au resfce, ôc comeà eux pro-
__ pre &: particulier, car autres qu’eux ne s’y sont excrcitez, que ie sçache, fors Lu«
cianendeuxoutrois.Icy àIeurimitationCallistrate,Sophisleaulsi&discoureur3
se parforce de descrire ie ne sçay combien de statuës, tant de marbre comnie de bronze, 8c de
bois encorc;se retenant dü tout sur leurs b* isées de telle sorte,que saiis l’infcripcion de son nonl
l’on prendroit cet ocuure pour vne suite des destusdits : Ce qui est cause que nonobstant qu’és
cxéplaires Grecsilsoic aprcs ies Heroïques, pource qu’ils sontde Icur mâiil,iel’ay neantmoins
voulu enfiler immediatement à la queuë de leurs tabieaux,comme subjet plus conforme que h
vie des anciens Heroës. Etpourceque Callistrate n’vse point icy d’aucun preambule comrac
ont fait les autres, il sera besoin de traidcr^ puis qu’ii y vient cant à propos, quelque chose de
h
A LLÎSTRATE
arriere la plante du pied: ÔC au pied tenoit vn ssagcoI.au son duquel il sc sous-
leuoit tout le beau premier : Mais la musique de ce sonneur ne paruenoic pas
aux oreilles des regardas, ny le ssageol n'estoit point tel qu’on en peust ioiier,
ains auoitiart imprimé au marbrevneadion telle comme sileSatyreeust
sonné vcritablemcnt. Et dc faid, vous le pouuiez voir les veincs enssées com-
me pour se remplirdevcnt,attirant son haleine hors de lapoitrinepour en
faire resonner l’instrument. Sommeque l’image monstroit se vouloir par-
forcer en cct estay, la pierre saccommodant à vn geste propre, pour s aller
puis-apres hazarder à bon escient à vn ieu de prix de musique. Et se fust-oii
bien aisément persuadé y auoir vne faculté de iouffler naturellement intro-
duite ctt elle, ôc vn indice tout euident de respiration excitée par le dedans de
ses interieurs conduits ôc organes. Ce h’estoit pas audemeurantvncorps
delicat ÔC môl quc le sien, ains la ferme ÔC solide compadlion de ses membres
luy donnoit vne forme rude ÔC grossiere, correspondante à la proportion de
sesbienhoiiéesiointures, Sômusclesvirils. Orest-ce le propredvneieune
fille d’estre bellc ordinairement,&auoir vn corps leste,delié ÔC auenant,auec
vne charneure tendre, delicate ÔC fresche : Mais vn Satyre doit estre agreste,
rude,5thassé, ainsi que de qticlque dieumontaignard, lcquel bondist ÔC tre-
pigne à tous propos en memoire du bon Bacchus : parquoy cettui-cy cstoit
couroiiné d'vne belle guirlande de Lyerrc, que l’ouurier, ny son artificen’a-
uoient pas cueillie emmy les champs pour luy appliqüer, ains la pierre pro-
pre ainfî que reployée en des rinsteaux, luy parcouroit la cheueleure, née
auec, ÔC sy entortilloit, rempant du front à l’entour des tendons du col. Pan
yassistoitquantÔCquant,quiseplaist auson deshaUt-bois portant destous
sonbrasEcho, de peur,à monaduis,que lors queson ssageol auroit excité de
soy quelqueson mufîcal, laNymphcn’inuitast le Satyre à le contrc-sonner.
Comme doncques nous eustions contemplé tout à loisir cette image, ôc la,
pierreEthyopienne dont elle estoit faite, nous l’estimionscstre laresonantc
de Mcmnon, laquclle quand lc iour arriue se resioüïst par sa presence : Et
quandilsabsente, alors commetouchéedetristeste, gcrhistietiesçay quoy
de lugubre ÔC de douloureux: Et est seule entre toutes les pierres qüi se regist
par la su ruenance de ioyc ÔC tristestê, ôc s est departie de îà vilité natur elle, à
Vne existence de voix.
ANNOTATION.
E s deux Philostrates se Tont esbattus cy-deuant 2. nous represeriter èC depeixidrc
vne bonne quantité de tableaux antiqueSj des plus celebrcs &: des meilleurs mai-.
stres, d’vn tres-souuerain &: tres-delicatartiftce, rare au resfce, ôc comeà eux pro-
__ pre &: particulier, car autres qu’eux ne s’y sont excrcitez, que ie sçache, fors Lu«
cianendeuxoutrois.Icy àIeurimitationCallistrate,Sophisleaulsi&discoureur3
se parforce de descrire ie ne sçay combien de statuës, tant de marbre comnie de bronze, 8c de
bois encorc;se retenant dü tout sur leurs b* isées de telle sorte,que saiis l’infcripcion de son nonl
l’on prendroit cet ocuure pour vne suite des destusdits : Ce qui est cause que nonobstant qu’és
cxéplaires Grecsilsoic aprcs ies Heroïques, pource qu’ils sontde Icur mâiil,iel’ay neantmoins
voulu enfiler immediatement à la queuë de leurs tabieaux,comme subjet plus conforme que h
vie des anciens Heroës. Etpourceque Callistrate n’vse point icy d’aucun preambule comrac
ont fait les autres, il sera besoin de traidcr^ puis qu’ii y vient cant à propos, quelque chose de
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