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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0918
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L A STATVE
Csi qu’il aaureste sa cheuelure sur la face, cst pour ce que quand elle se
presente S£arriue,ilest aisé de l’empoigner, mais aussi tostqu’elle outre-
passe, l’efficace ÔCeffe&dcschoses s’en va auecques, SC n’est plus possible
en façon quclconque de la ratteindre, fî elle est vne fois negligée.
ANNOTATION.
Y s i p p v s statuaire en bronze 5 le plus renommé de tous autres, sseurisToit en~
uiron la cent quatriesme Olympiade , qui tombc en l'an de la fondation de
Rome quatre cens trentc, cnuiron trois cens tant d’ans auant l’aduenemenc
du Savvevr. Ce fucluy qui contrefaisoic toutes choses mieux au nasurcl,
ainsique dit Quintilian, &:pourtant Alexandre le Grand desfendit par Edid
expres, qu’aucunn eufl: às’entremettredele peindre fors qu’Apelles, se ietter
en bronze sinon Lysippe, &le grauer que Pyrgoteles, selon Pline iiure septiesme,chapitre
trente-septiesme,apres Horaceau seconddeses Epistresà Auguste i.
Edicto vctuit ne quis se prxter ^Apeikm
ïmgeret, aut altus Lyfippo duceret xra
Fortis Alexandri vultum simulantia.
Etàlaverité c’est chose ennuyeuse àvne belle femme, oupersonnagefîgnalc, quivoudroît
perpetuer sa memoirc par ses pourtraiifts ôc eflîgies, de se voir reprcsenter de sorte, qu’il seruist
dcrisée aux regardans. Lysippusaurestefit, selon le mesmePline’, bien fîx cens dix figures,
dontla moindrcpouuoitfairefoy deI’exquiseperfe£tion desonartô£ sçauoir: &c cela se co*
gneutparautamrlp d’nr qn’il srmlrrirmnfîours mettrc àpart à mefîure qu îl vcndoitses
statuësde grossessommesdedeniers, voire ce qu’il voulnir, qnr src heririers apres sa mort
crouuerenc en son cabinet. Entre ses autres siens ouurages, Pline met ce Colosse de soi-
xante pieds de haut, qui estoit au port de Tarente en la Calabre, mais celuy de Rhodes dela
main de Chares l’indien son disciple , le passoit de quarante-cinq pieds. Plus vne mene-
strierequiioüoit desssuttesestantyure: vne chassc d’Alexandreauecques force chiens, du-
quelil fitaussiplusieurs representations en diucrs aages, àcommencerde sonenfance: d’E-
phestion, &c deplusieurs autres fauorisdecegrand Roy : Vntrouppeau de Saryres, lequel
estantà Athenes, Mccellusaprcs auoirsubiuguéla Macedoine transportaà Rome. Vn cha-
riotdu SoleilàRhodes, quon mescroit estre celuy qui est surleportailde 1 Eghle desainôt
Marcà Venise,ôcplusieursautres. Ilapporta beaucoup àla Sculpture, exprimant entrc au-
treschoses mieuxlescheueleures que nul des autres precedens, &c faisant les tcstcs moins
grosses, commeaussilescorpSj&lesmembres , pourlesfaircparoistreplus grands &:deplus
belle taille: car lcs autres faisoient (disoient-ils) les personnes, commeelles estoient, &c
luy comme elles apparoissoient à la veuë. Pausanias cn recite çà ôc là quelques vnes, ÔC
mesmement és Bœotiques, vn Cupidon de bronze aux Thespiens, à l’emulation de ce-
luy de marbre de Praxiteie,quiauoitestéquelquesan«dciiant luy .romme il aesté ditcy-
dessus.
Nous auons en l’argument inseré PEpigramme d’Ausone Poëtc Gaulois, à l’imication
de celuy de Pofîdippus, qu’on peut voir au quatriesme des Epigrammcs Grecs, en forme
aussî de Dialogisme3commeestrautre,dontilaestéemprunté; dVn passantqui ioterrogek
statuë dc ceste sortc.
De qnel pays fut ton ouurieri
De U ‘ville de Sicyone.
'Declarc son nom ? Lysijpjptis.
Qui es tu s celuy quon appelle
Keq&ç, lequel surmonte tout.
Et pourquoy ess-ce que ttt reposie
Sur le bout des pieds seulement s
*Tour ce qua tous propos ie tournl
Pourquoy des aijles aux talonss
Plus 'injte que 'vent ie men-'vollee
L A STATVE
Csi qu’il aaureste sa cheuelure sur la face, cst pour ce que quand elle se
presente S£arriue,ilest aisé de l’empoigner, mais aussi tostqu’elle outre-
passe, l’efficace ÔCeffe&dcschoses s’en va auecques, SC n’est plus possible
en façon quclconque de la ratteindre, fî elle est vne fois negligée.
ANNOTATION.
Y s i p p v s statuaire en bronze 5 le plus renommé de tous autres, sseurisToit en~
uiron la cent quatriesme Olympiade , qui tombc en l'an de la fondation de
Rome quatre cens trentc, cnuiron trois cens tant d’ans auant l’aduenemenc
du Savvevr. Ce fucluy qui contrefaisoic toutes choses mieux au nasurcl,
ainsique dit Quintilian, &:pourtant Alexandre le Grand desfendit par Edid
expres, qu’aucunn eufl: às’entremettredele peindre fors qu’Apelles, se ietter
en bronze sinon Lysippe, &le grauer que Pyrgoteles, selon Pline iiure septiesme,chapitre
trente-septiesme,apres Horaceau seconddeses Epistresà Auguste i.
Edicto vctuit ne quis se prxter ^Apeikm
ïmgeret, aut altus Lyfippo duceret xra
Fortis Alexandri vultum simulantia.
Etàlaverité c’est chose ennuyeuse àvne belle femme, oupersonnagefîgnalc, quivoudroît
perpetuer sa memoirc par ses pourtraiifts ôc eflîgies, de se voir reprcsenter de sorte, qu’il seruist
dcrisée aux regardans. Lysippusaurestefit, selon le mesmePline’, bien fîx cens dix figures,
dontla moindrcpouuoitfairefoy deI’exquiseperfe£tion desonartô£ sçauoir: &c cela se co*
gneutparautamrlp d’nr qn’il srmlrrirmnfîours mettrc àpart à mefîure qu îl vcndoitses
statuësde grossessommesdedeniers, voire ce qu’il voulnir, qnr src heririers apres sa mort
crouuerenc en son cabinet. Entre ses autres siens ouurages, Pline met ce Colosse de soi-
xante pieds de haut, qui estoit au port de Tarente en la Calabre, mais celuy de Rhodes dela
main de Chares l’indien son disciple , le passoit de quarante-cinq pieds. Plus vne mene-
strierequiioüoit desssuttesestantyure: vne chassc d’Alexandreauecques force chiens, du-
quelil fitaussiplusieurs representations en diucrs aages, àcommencerde sonenfance: d’E-
phestion, &c deplusieurs autres fauorisdecegrand Roy : Vntrouppeau de Saryres, lequel
estantà Athenes, Mccellusaprcs auoirsubiuguéla Macedoine transportaà Rome. Vn cha-
riotdu SoleilàRhodes, quon mescroit estre celuy qui est surleportailde 1 Eghle desainôt
Marcà Venise,ôcplusieursautres. Ilapporta beaucoup àla Sculpture, exprimant entrc au-
treschoses mieuxlescheueleures que nul des autres precedens, &c faisant les tcstcs moins
grosses, commeaussilescorpSj&lesmembres , pourlesfaircparoistreplus grands &:deplus
belle taille: car lcs autres faisoient (disoient-ils) les personnes, commeelles estoient, &c
luy comme elles apparoissoient à la veuë. Pausanias cn recite çà ôc là quelques vnes, ÔC
mesmement és Bœotiques, vn Cupidon de bronze aux Thespiens, à l’emulation de ce-
luy de marbre de Praxiteie,quiauoitestéquelquesan«dciiant luy .romme il aesté ditcy-
dessus.
Nous auons en l’argument inseré PEpigramme d’Ausone Poëtc Gaulois, à l’imication
de celuy de Pofîdippus, qu’on peut voir au quatriesme des Epigrammcs Grecs, en forme
aussî de Dialogisme3commeestrautre,dontilaestéemprunté; dVn passantqui ioterrogek
statuë dc ceste sortc.
De qnel pays fut ton ouurieri
De U ‘ville de Sicyone.
'Declarc son nom ? Lysijpjptis.
Qui es tu s celuy quon appelle
Keq&ç, lequel surmonte tout.
Et pourquoy ess-ce que ttt reposie
Sur le bout des pieds seulement s
*Tour ce qua tous propos ie tournl
Pourquoy des aijles aux talonss
Plus 'injte que 'vent ie men-'vollee