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https://doi.org/10.11588/diglit.68730#0045
LES CRÉATEURS DU STYLE RÉGENCE
35
dont il faut rechercher l’origine dans les compositions de Gillot et de
Watteau.
Claude Gillot, né en 1673, dérive de Bérain, il a une grande légèreté
dans ses ornements, seulement il garde la symétrie et l’ordonnance du
xviie siècle en y ajoutant une grâce et un mouvement qui lui manquait. Il
mourut en 1722.
Watteau, son élève, né en 1684-, qui mourut avant lui en 1721, avait
composé des recueils d’arabesques, où l’on trouve de gracieux sujets
champêtres entourés de grands arbres, des natures mortes avec instru-
ments de musique, paniers, etc... Il ne nous reste aucune décoration
peinte par lui.
IV
Boffrand n’était pas seul à décorer les nouvelles demeures, en même
temps qu’il construisait celles que nous venons de citer, d’autres aussi
importantes s’élevaient dans les différents quartiers de Paris. Avant d’en
parler, il nous faut étudier les travaux que l’on peut compter comme
officiels pour ce moment, ceux du Palais Boyal et de Chantilly.
En 1719, le Bégent fit faire au Palais Boyal de grands embellisse-
ments sous la conduite d’Oppenord. Ces décorations furent alors célèbres
dans tout Paris et exercèrent une énorme influence sur l’art de cette
époque. On peut dire que Bobcrt de Cotte, Boffrand et Oppenord furent
les créateurs du style Bégence. Malheureusement, il ne nous reste pour
ainsi dire rien des boiseries du Palais Boyal, quelques débris seulement,
aucun ensemble.
Gilles-Marie Oppenord, né à Paris en 1672, était fils d’un ébéniste
hollandais. Élève de Mansart, il construisit peu et fut surtout dessina-
teur; on possède de lui de grands recueils de modèles décoratifs qui
furent très imités par ses contemporains, mais sa grande oeuvre fut cer-
tainement la transformation du Palais Boyal.
Les Curiosités de Paris de 1723 (1), nous donne ainsi la descrip-
tion de la chambre du Bégent : « on passe ensuite dans la chambre de
M. le Bégent, qu’on a agrandi et mieux disposée depuis peu. Les orne-
(1) Tome I, p. 148.
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dont il faut rechercher l’origine dans les compositions de Gillot et de
Watteau.
Claude Gillot, né en 1673, dérive de Bérain, il a une grande légèreté
dans ses ornements, seulement il garde la symétrie et l’ordonnance du
xviie siècle en y ajoutant une grâce et un mouvement qui lui manquait. Il
mourut en 1722.
Watteau, son élève, né en 1684-, qui mourut avant lui en 1721, avait
composé des recueils d’arabesques, où l’on trouve de gracieux sujets
champêtres entourés de grands arbres, des natures mortes avec instru-
ments de musique, paniers, etc... Il ne nous reste aucune décoration
peinte par lui.
IV
Boffrand n’était pas seul à décorer les nouvelles demeures, en même
temps qu’il construisait celles que nous venons de citer, d’autres aussi
importantes s’élevaient dans les différents quartiers de Paris. Avant d’en
parler, il nous faut étudier les travaux que l’on peut compter comme
officiels pour ce moment, ceux du Palais Boyal et de Chantilly.
En 1719, le Bégent fit faire au Palais Boyal de grands embellisse-
ments sous la conduite d’Oppenord. Ces décorations furent alors célèbres
dans tout Paris et exercèrent une énorme influence sur l’art de cette
époque. On peut dire que Bobcrt de Cotte, Boffrand et Oppenord furent
les créateurs du style Bégence. Malheureusement, il ne nous reste pour
ainsi dire rien des boiseries du Palais Boyal, quelques débris seulement,
aucun ensemble.
Gilles-Marie Oppenord, né à Paris en 1672, était fils d’un ébéniste
hollandais. Élève de Mansart, il construisit peu et fut surtout dessina-
teur; on possède de lui de grands recueils de modèles décoratifs qui
furent très imités par ses contemporains, mais sa grande oeuvre fut cer-
tainement la transformation du Palais Boyal.
Les Curiosités de Paris de 1723 (1), nous donne ainsi la descrip-
tion de la chambre du Bégent : « on passe ensuite dans la chambre de
M. le Bégent, qu’on a agrandi et mieux disposée depuis peu. Les orne-
(1) Tome I, p. 148.