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LE DÉCOR INTÉRIEUR AU XVIID SIÈCLE
ments de sculptures et de dorures qui la décorent, les glaces et la dispo-
sition élégante de l’alcôve font de cette chambre une pièce toute char-
mante. L’alcôve qui renferme un lit superbe, est soutenue de deux
colonnes dorées d’ordre composite et fermée d’une balustrade de même
goût ; la beauté de la cheminée répond à tout le reste ».
L’ensemble de cette alcôve nous a été conservé par Blondel, nous y
voyons la riche balustrade séparant la chambre en deux parties, terminée
à chaque extrémité par une haute colonne; à l’intérieur de l’alcôve se
trouvent à droite et à gauche de grandes arcades garnies de glaces; au
fond, de chaque côté du lit, sont placés des panneaux de bois sculpté. Le
Musée des Arts Décoratifs possède deux colonnes cannelées à chapiteau
corinthien (pl. VI), qui proviennent d’une alcôve du Palais Royal,
seraient-ce des débris de la chambre du Récent ?
Le même musée a reçu également en dépôt de l’État, un panneau
de boiserie (pl. VI), de pur style Régence, venant du Palais Royal qui
doit certainement dater des travaux d’Oppenord. Il est d’une grande sim-
plicité de lignes : au bas, se trouvent deux panneaux rectangulaires dont
la ligne supérieure se courbe afin de soutenir un motif décoratif se ratta-
chant au grand panneau qui occupe le haut de la boiserie. La plus grande
symétrie règne partout, les lignes se chantournent sans mollesse et les
moulures très simples n’ont aucune mièvrerie.
Ne pouvons-nous pas donner aussi à l’époque du Régent plusieurs
portes qui se trouvent dans les appartements remaniés par Contant
d’Ivry vers 1765, dont le style ne peut appartenir à une date aussi avan-
cée. D’abord les portes de la salle à manger (actuellement tribunal des
Conflits au Conseil d’Etat), dont les moulures simples, à peine contour-
nées rappellent bien le style de la Régence. Puis surtout la porte (pl. VII)
de l’ancienne salle, de jeu (section des finances du Conseil d’État).
Quoique figurant sur l’élévation donnée dans l’Encyclopédie, elle ne
nous paraît pas non plus être une œuvre de la fin du siècle, ses grandes
coquilles, ses baldaquins, ses dragons contournés, nous font penser tout
à fait aux œuvres de la Régence et aux compositions de Gillot. Ces deux
portes ne seraient-elles pas des débris des travaux d’Oppenord réemployés
par Contant d’Ivry.
Vers le même temps où le Régent embellissait le Palais Royal, le
LE DÉCOR INTÉRIEUR AU XVIID SIÈCLE
ments de sculptures et de dorures qui la décorent, les glaces et la dispo-
sition élégante de l’alcôve font de cette chambre une pièce toute char-
mante. L’alcôve qui renferme un lit superbe, est soutenue de deux
colonnes dorées d’ordre composite et fermée d’une balustrade de même
goût ; la beauté de la cheminée répond à tout le reste ».
L’ensemble de cette alcôve nous a été conservé par Blondel, nous y
voyons la riche balustrade séparant la chambre en deux parties, terminée
à chaque extrémité par une haute colonne; à l’intérieur de l’alcôve se
trouvent à droite et à gauche de grandes arcades garnies de glaces; au
fond, de chaque côté du lit, sont placés des panneaux de bois sculpté. Le
Musée des Arts Décoratifs possède deux colonnes cannelées à chapiteau
corinthien (pl. VI), qui proviennent d’une alcôve du Palais Royal,
seraient-ce des débris de la chambre du Récent ?
Le même musée a reçu également en dépôt de l’État, un panneau
de boiserie (pl. VI), de pur style Régence, venant du Palais Royal qui
doit certainement dater des travaux d’Oppenord. Il est d’une grande sim-
plicité de lignes : au bas, se trouvent deux panneaux rectangulaires dont
la ligne supérieure se courbe afin de soutenir un motif décoratif se ratta-
chant au grand panneau qui occupe le haut de la boiserie. La plus grande
symétrie règne partout, les lignes se chantournent sans mollesse et les
moulures très simples n’ont aucune mièvrerie.
Ne pouvons-nous pas donner aussi à l’époque du Régent plusieurs
portes qui se trouvent dans les appartements remaniés par Contant
d’Ivry vers 1765, dont le style ne peut appartenir à une date aussi avan-
cée. D’abord les portes de la salle à manger (actuellement tribunal des
Conflits au Conseil d’Etat), dont les moulures simples, à peine contour-
nées rappellent bien le style de la Régence. Puis surtout la porte (pl. VII)
de l’ancienne salle, de jeu (section des finances du Conseil d’État).
Quoique figurant sur l’élévation donnée dans l’Encyclopédie, elle ne
nous paraît pas non plus être une œuvre de la fin du siècle, ses grandes
coquilles, ses baldaquins, ses dragons contournés, nous font penser tout
à fait aux œuvres de la Régence et aux compositions de Gillot. Ces deux
portes ne seraient-elles pas des débris des travaux d’Oppenord réemployés
par Contant d’Ivry.
Vers le même temps où le Régent embellissait le Palais Royal, le