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niements. Après la mort de Solomon (543) et les triomphes de Jean Troglita sur les
Maures refoulés au loin (550), l'Afrique respira et jouit enfin d'une paix durable. C'est
alors que les habitants se groupèrent autour de la citadelle, au milieu des restes de la
ville antique, et qu'on procéda à la construction de l'enceinte byzantine de Théveste,
celle qui enveloppe la citadelle de Solomon et figure sur notre plan général (pl. XI).

Cette nouvelle ceinture n'était pas toutefois assez vaste pour comprendre le monas-
tère. Il devint donc nécessaire de mettre également l'établissement religieux à l'abri
d'un coup de main; et, selon toute probabilité, son enceinte fortifiée date à peu près du
même temps que l'enceinte byzantine, c'est-à-dire de la deuxième moitié du vic siècle1.

Après le siècle de paix qui suivit la défaite des Vandales et des Maures, survint
l'invasion des Arabes, par lesquels la Théveste romaine devait être à jamais détruite.
En 683, Sidi Okba s'empara de la ville. La prise de Carthage par Abd-el-Mélik et Hassan
(698) et la mort de la Kahena, la reine des Berbères, furent suivies de la conquête
définitive de l'Afrique par Mousa-ben-Nocéïr, ainsi que de la ruine des édifices chré-
tiens. Les infidèles s'installèrent sur un pays désolé, car la Kahena, pour se défendre,
n'avait pas hésité à faire disparaître toute la végétation du territoire soumis à ses lois.
Avant la résistance opiniâtre de l'héroïne numide, les bois et les forêts, au dire d'Ibn-
Chebbah, étaient en si grand nombre et si vastes que, depuis Tripoli jusqu'à Tanger,
ce n'était qu'un seul ombrage!

L'Algérie ne s'est pas relevée de cet effroyable désastre.

Parmi les évêques qui illustrèrent le siège épiscopal de Théveste, nous mentionne-
rons, outre le nom de Lucius(2)5) déjà cité, ceux de Romulus(349), d'Urbicus (411)
qui assistèrent à des conciles tenus à Carthage dans l'espérance, d'ailleurs déçue, d'arriver
à mettre fin au schisme donatiste; de Félix enfin, qui figure le 75e sur la liste des
évêques de Numidie convoqués à Carthage par le roi Himéric (484). Ce monarque, à
la suite de cette conférence, rendit un édit contre les catholiques et exila tous les prélats
qui ne s'étaient pas dérobés par la fuite aux atteintes de leurs persécuteurs; Félix fut
déporté comme les autres en Corse ou en Byzaeène2.

Ainsi qu'on le conçoit sans peine, le Monastère épiscopal fortifié de Théveste *
n'était pas isolé dans l'Afrique romaine. A. Lenoir3 nous dit que, parmi les 21 basi-
liques de Carthage, celle de Perpétua Restituta possédait un monastère de clercs. Pro-
cope (JBell. Vanà., liv. II, ch. xxvi) nous parle, en ces termes, du couvent qui exis-
tait à Carthage4 : « Il y a dans les murs de Carthage, sur le bord de la mer, une église
desservie par ces hommes dévoués au service de Dieu que nous appelons des moines.
Solomon, qui l'avait fondée peu de temps auparavant, l'avait environnée de murailles
afin que, dans l'occasion, elle pût servir de forteresse.

1. C'est cette époque que nous avons choisie pour notre restaura- 2. Voir X'Annuaire de la Société archéologique de Constantine, 1860-
tion, car alors seulement l'ensemble des constructions avait atteint 1861, pp. 191-194.
son complet développement. 3. Architecture monastique, t. Et.

4. Ann.de la Société archéologique de Constantine, 1860-1861, p. 210.
 
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