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APERÇU HISTORIQUE

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ture païenne, par les restes imposants de l'antique Basilique épiscopale autour de
laquelle se groupa, postérieurement à la construction première, un ensemble de bâti-
ments constituant un monastère protégé par une enceinte fortifiée.

On sait quelles furent les origines de la vie et de l'architecture monastiques.
« Vers le règne de Constantin, lorsque les croyances païennes disparurent devant la
parole du Christ, quelques hommes guidés par une piété ardente quittèrent le siècle
pour se livrer librement à la vie religieuse.

« Les ascètes ou ermites vivaient seuls dans des grottes ou des cabanes; d'autres,
appelés moines, se groupèrent et pensèrent à vivre dans une habitation commune : ce
fut l'origine du cœnohium. L'institution de la vie monastique, qui contribua tant aux pro-
grès de la religion chrétienne, ne fut pas moins utile à la société en conservant toutes
les traditions des connaissances humaines, en étendant la culture, en répandant les
sciences et les lettres, les arts et l'industrie. Ils cherchèrent donc à se procurer tout ce
qui était nécessaire à la réalisation de cette vie nouvelle, et l'architecture se trouva
remplir un de leurs premiers besoins en leur offrant un abri contre les misères de
cette époque de guerres et de destructions. Les solitaires de l'Orient furent guidés par
saint Macaire, saint Antoine et saint Hilarion. Ils durent à saint Pacôme les premières
institutions qui donnèrent de l'ensemble à tous les éléments isolés de cette nouvelle
existence, puis les moines qui se répandirent sur tout l'Orient acceptèrent, à la fin du
ive siècle, la règle écrite par saint Basile; elle devint la base de la vie du cœnohium
lorsque s'établirent les monastères de l'Église grecque; c'est elle qu'on observe encore
en Orient de nos jours1. »

Ces établissements religieux se fondèrent en Afrique au début du ve siècle
sous la haute influence de saint Augustin qui, né comme on le sait en 354 à
Tagaste (actuellement Soukharras), puis ordonné prêtre en 391, fut évêque d'Hippone
de 395 à43o \ Nous ne saurions affirmer que le monastère Thévestin datât de cette
époque; mais, comme nous le verrons plus loin, il existait en 484. Pendant tout le
règne des Vandales (429-534)3, des inscriptions tumulaires en font foi, le monument
fut respecté par ces barbares envahisseurs. Mais lorsque les armées byzantines com-
mandées par Bélisaire accoururent pour reconquérir l'Afrique, elles trouvèrent
Théveste entièrement dévastée par les Maures (5 3 5)4 ; la Basilique et ses annexes
subirent probablement le même sort. Puis, quand Solomon, le lieutenant et successeur
de Bélisaire, répara ces ruines et, en construisant l'enceinte qui porte son nom5, mérita
le titre de second fondateur de la ville, le couvent fut réédifié et subit quelques rema-

1. A. Lenoir, Architecture monastique, Introduction.

2. A Hippône, une communauté de vierges était dirigée par la
sœur de saint Augustin.

3. Voici la nomenclature des rois Vandales ayant régné en Afrique :
Genséric (428-477) ;

Himéric (477-484) ;
Gundamond (484-496) ;
Thrasamond (496-525);

Hildèric (523-531) ;
Gélimer (531-53 4).

4. La même année que Thamugadi. Voir Les ruines de Timgad.
p. 59.

5. Cette enceinte, l'antique citadelle de Théveste à l'époque by-
zantine, sert encore de limite à la ville moderne et a 320 mètres de
longueur sur 280 de largeur.
 
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