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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 2.Ser. 1.1880(1882)

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Heft 1
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Kabis, Marc: Sur l'emploi de l'arabe vulgaire dans l'enseignement
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https://doi.org/10.11588/diglit.12752#0082
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— 68 —

d'arabe vulgaire. Plus ou moins rapprochés de l'arabe
pur, ils en diffèrent tous en ceci, qu'ils ont retranché les
désinences finales, et par là ils se sont émancipés des lois
de la grammaire arabe. Comme l'italien, qui au lieu dos
désinences de, par exemple, Liber, Libri, Librum, Liby^o
etc., a adopté cette dernière pour toutes les autres, de même
l'arabe vulgaire, au lieu de dire: Kitâboun, Kilâban, Ki-
tâbin, dit simplement, et pour tous les cas, Kiiâb. Les
dialectes vulgaires diffèrent également de l'ancien quant
au dictionnaire, et cette dernière différence est des plus
graves.

Cet état de choses ne date pas d'une époque récente.
Ibn-Khaldoun, auteur du XIVe siècle (il naquit en 1332
et mourut en 1406), dans le premier volume de son intéres-
sante histoire, nous en donne des preuves évidentes. Il résulte
de son récit, que non-seulement à son époque cette différence
existait déjà, mais qu'elle avait commencé à prendre place
dès les premiers temps de l'islamisme. D'après notre auteur,
en effet, dès que les Arabes musulmans, entraînés par le
désir des conquêtes, sortirent de leur presqu'île et se
mêlèrent aux peuples vaincus, leur langue commença aus-
sitôt à dégénérer, et à perdre ses désinences. Les peuples
conquis, ne pouvant pas s'habituer à c?s mêmes désinences,
les retranchèrent complètement. Ibn-Khaldoun ajoute,
que pour sauver le Coran de cette corruption générale,
pour qu'il ne devint pas un jour incompréhensible, les
Arabes se virent obligés à formuler les lois de leur langue
et à composer des grammaires. La première grammaire,
composée dans cette intention par Aboul Açouad Id-Douli,
avait été commandée à l'auteur, selon Ibn-Khaldoun, par
Aly quatrième Calife. D'où il résulte que les dialectes de
l'arabe vulgaire datent d'une époque très-reculée.
 
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