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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 2.Ser. 1.1880(1882)

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Heft 1
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Kabis, Marc: Sur l'emploi de l'arabe vulgaire dans l'enseignement
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https://doi.org/10.11588/diglit.12752#0083
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— 69 —

Au demeurant, Ibn-Khaldoun affirme qu'a l'époque de
Haroun-ol-Raeliid, contemporain de Charlemagne, l'arabe
ancien ou Nalioui avait cessé d'exister, et que ce n'était
que la corporation des théologiens musulmans qui avait
besoin de l'étudier, vu que les textes du Coran et des tra-
ditions religieuses et légales étaient écrits dans cette langue
ancienne.

Ibn-Khaldoun remarque aussi qu'après la corruption
de la grammaire, vint celle de la valeur des mots ou du
dictionnaire, à savoir que les peuples vaincus commencèrent
de bonne heure à employer les mots de la langue dans un
sens différent de celui dans lequel ils étaient employés chez
les Arabes, et que ce deuxième stade de corruption occa-
sionna la composition des premiers travaux lexico-
graphiques.

J'ai dit plus haut que la différence entre l'arabe nalioui
et les dialectes vulgaires par rapport au dictionnaire était
des plus graves. Cette proposition, pour être comprise et
justifiée exige que nous entrions dans quelques détails
relativement au fond de la langue antique.

On dit généralement, et avec apparence de raison, que
la langue arabe (ancienne) est très-riche. C'est ainsi que
pour indiquer le lion l'arabe peut fournir près de 500 mots,
plus de 200 pour désigner le chameau, près de 150 pour le
loup, etc. — Nous verrons tout à l'heure que cette richesse
est plus apparente que réelle, et que, malgré cette appa-
rence trompeuse, la langue arabe est au fond véritablement
pauvre. Mais il est important de remarquer dès à présent
que cette multitude prodigieuse de synonymes doit embar-
rasser énormément et rendre très difficile et presque impos-
sible la connaissance parfaite de la langue. Eu effet, les
hommes les mieux instruits dans la langue arabe ne peuvent
 
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