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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 2.Ser. 1.1880(1882)

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Heft 1
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Kabis, Marc: Sur l'emploi de l'arabe vulgaire dans l'enseignement
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https://doi.org/10.11588/diglit.12752#0084
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jamais se passer du dictionnaire. Qu'on juge par là de
l'état des hommes médiocres, qui, en général, forment La
majorité. Je puis certifier que la généralité des Orientaux
ne comprennent pas grand' chose à la lecture des auteurs
classiques et soignés, ce qui fait qu'au lieu de commenter
et développer les idées, les scholiastes arabes ne s'occupent
en général que de la valeur grammaticale et lexicogra-
phique des phrases et des mots. Ajoutez à cela qu'à cause
delà multiplicité des synonymes, la vanité des auteurs les
entraine, en général, à faire usage, de préférence, des
mots moins connus et moins en usage, parce que de cette
manière ils prouvent à leurs lecteurs combien ils sont
avancés dans la connaissance de la langue.

En définitive, l'arabe nahoui est actuellement une
langue morte. En effet, quoique comprise par quelques-uns,
elle n'est parlée par personne ; dans le commerce, dans
les affaires et dans les Administrations du Gouvernement
on se sert exclusivement de l'arabe vulgaire.

Cependant pour l'instruction on a cru devoir faire usage
de l'arabe nahoui, de cette langue morte que la population
qu'on voulait instruire ne comprend plus. Voilà le véri-
table motif qui a paralysé, jusqu'à présent, tous les efforts
du Gouvernement, et pour lequel l'instruction ne pourra
jamais se généraliser et devenir populaire. Pour la pro-
pager, il faudrait se servir de l'arabe vulgaire. Mais c'est
plus facile à dire qu'à faire. Expliquons-nous.

L'arabe vulgaire, quoique langue vivante des indigènes,
n'a cependant pas été admis, jusqu'à présent, au rang des
langues. Jusqu'à présent, il n'a pas droit à une existence
littéraire pour ainsi dire légale et avouée. En écrivant
un ouvrage quelconque, même des plus élémentaires, on
est condamné, sous peine d'ignorance1, à le rédiger dans le
 
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