Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 1.1880(1882))

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rait mal à l'état actuel des sociétés modernes, auxquelles
les sciences, par la rigueur de méthode et de raisonne-
mont, ont imprimé un caractère de précision. D'ailleurs,
comme chaque langue représenta le caractère du peuple
qui la parle, de même chaque peuple se ressent nécessai-
rement des qualités de sa langue. L'arabe nalioui, par
conséquent, mieux fait pour peindre avec vivacité à
l'imagination en lui parlant le langage des passions, qu'à
convaincre l'intelligence par uu langage calme, et par des
expressions nettes et précises, ne saurait satisfaire aux
besoins intellectuels du dix-neuvième siècle, et dans le
cas où l'on devrait continuer à s'en servir pour l'instruc-
tion, il ne ferait que la retarder, l'entraver et la paralyser
complètement. Le seul moyen , donc, de résoudre le
problème que nous discutons, ce serait de renoncer à
l'arabe nahoui comme langue unique et exclusive, et de
reconnaître formellement et définitivement l'arabe vul-
gaire et de l'adopter dans l'instruction des indigènes.