DOI Heft:
Fas. 4
DOI Artikel:Les origines de l'Ecole d'Alexandrie
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.45905#0116
10/| BULLETIN DE L’iNSTITUT EGYPTIEN
Vers la fin du second siècle, sous Pantène et Clément, l’Ecole
chrétienne d’Alexandrie apparaît sur la scène du inonde non comme
un nouveau-né enveloppé dans les langes de l’enfance et offrant le
caractère imparfait de la vie qui vient à peine d’éclore, mais bien
comme un héros de la vieille race, drapé dans la toge virile et
réalisant toutes les conditions de l’àge mûr. Vouloir en placer la
naissance à cette époque, c’est méconnaître la première loi de la
nature d’après laquelle toute vie humaine commence par naître,
puis croît et se développe graduellement avant d’arriver à la
plénitude de l’épanouissement et à la perfection de la maturité.
Le vrai savant doit donc chercher dans une date antérieure au
dernier quart du second siècle le début de l'Ecole de nos ancêtres.
Mais à quelle date remonter ? Qui pourra nous instruire sur l’épo-
que précise où l’Ecole chrétienne a vu le jour et sur les conditions
dans lesquelles elle est née ?
Essayons do résoudre ces problèmes et de répondre à ces points
d'interrogation !
Pour expliquer les origines et le caractère de l’Ecole d’Alexan-
drie, nous voulons bien adopter la méthode scientifique de nos
jours, d'après laquelle pour rendre compte de l’apparition et de
]a nature des grandes œuvres qui font l’histoire du genre humain,
il faut interroger les temps et les lieux où ces grandes œuvres
ont pris naissance. Cette méthode n’a rien de mauvais en elle-
même; on peut même dire qu’elle est l’expression de cette impor-
tante vérité, savoir que les œuvres humaines portent naturellement
l'empreinte des temps et des lieux qui les ont vues naître. Cette
méthode, appliquée avec discernement, ne peut aboutir qu’à des
conclusions très saines et très judicieuses ; de même que, si elle
est outrée, elle se convertit en sophisme et ne produit que des
erreurs portant le vernis de la science. Ainsi donc, tout en ayant
soin d’éviter l’écueil de l’exagération, interrogeons l’époque où le
christianisme pénétra on Egypte.
Au moment où la religion chrétienne prit racine dans la grande
ville d’Alexandrie, celle-ci était devenue le centre de la vie intel-
lectuelle de l’univers. Grâce à sa position géographique qui avait
fait d’elle le point de communication entre tous les peuples réunis
alors sous le sceptre des Césars, elle voyait représenté dans son
Vers la fin du second siècle, sous Pantène et Clément, l’Ecole
chrétienne d’Alexandrie apparaît sur la scène du inonde non comme
un nouveau-né enveloppé dans les langes de l’enfance et offrant le
caractère imparfait de la vie qui vient à peine d’éclore, mais bien
comme un héros de la vieille race, drapé dans la toge virile et
réalisant toutes les conditions de l’àge mûr. Vouloir en placer la
naissance à cette époque, c’est méconnaître la première loi de la
nature d’après laquelle toute vie humaine commence par naître,
puis croît et se développe graduellement avant d’arriver à la
plénitude de l’épanouissement et à la perfection de la maturité.
Le vrai savant doit donc chercher dans une date antérieure au
dernier quart du second siècle le début de l'Ecole de nos ancêtres.
Mais à quelle date remonter ? Qui pourra nous instruire sur l’épo-
que précise où l’Ecole chrétienne a vu le jour et sur les conditions
dans lesquelles elle est née ?
Essayons do résoudre ces problèmes et de répondre à ces points
d'interrogation !
Pour expliquer les origines et le caractère de l’Ecole d’Alexan-
drie, nous voulons bien adopter la méthode scientifique de nos
jours, d'après laquelle pour rendre compte de l’apparition et de
]a nature des grandes œuvres qui font l’histoire du genre humain,
il faut interroger les temps et les lieux où ces grandes œuvres
ont pris naissance. Cette méthode n’a rien de mauvais en elle-
même; on peut même dire qu’elle est l’expression de cette impor-
tante vérité, savoir que les œuvres humaines portent naturellement
l'empreinte des temps et des lieux qui les ont vues naître. Cette
méthode, appliquée avec discernement, ne peut aboutir qu’à des
conclusions très saines et très judicieuses ; de même que, si elle
est outrée, elle se convertit en sophisme et ne produit que des
erreurs portant le vernis de la science. Ainsi donc, tout en ayant
soin d’éviter l’écueil de l’exagération, interrogeons l’époque où le
christianisme pénétra on Egypte.
Au moment où la religion chrétienne prit racine dans la grande
ville d’Alexandrie, celle-ci était devenue le centre de la vie intel-
lectuelle de l’univers. Grâce à sa position géographique qui avait
fait d’elle le point de communication entre tous les peuples réunis
alors sous le sceptre des Césars, elle voyait représenté dans son