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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 4. Ser. 1.1900

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Fas. 4
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Les origines de l'Ecole d'Alexandrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.45905#0128

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116 BULLETIN DE L’iNSTlTUT EGYPTIEN
la fin du second siècle dans toute son imposante grandeur. Le
programme de ses études est une vaste synthèse qui embrasse
toutes les sciences divines et humaines distribuées dans un ordre
hiérarchique où les arts liberaux et les sciences naturelles occupent
le premier degré, d’où l’on s’élève à la philosophie et de la philo-
sophie à la théologie comme au faite de toutes les sciences. Ce
programme gigantesque, que les grandes Universités de l’Europe
devaient plus tard adopter, nous le trouvons vigoureusement
conçu et lumineusement tracé tant dans les écrits de Clément que
dans ceux d’Origène, et l’histoire nous apprend qu’il était exécuté
avec une scrupuleuse exactitude. Aussi n’est-on pas étonné de voir
l'Ecole chrétienne universellement considérée à cette époque comme
un prodige de littérature et de science et devenir la maîtresse et
l'éducatrice du monde païen autant que du monde chrétien lui-
même. Tandis que des empereurs tels que Philippe l'Arabe et
Sévéra son épouse, et avant eux l'impératrice Mammeà mère
d’Alexandre Sévère, tandis que des patriarches et des évêques tels
qu’Alexandre de Jérusalem, Théoctiste de Césarée et Grégoire le
Thaumaturge, tandis que des églises entières en Palestine, en Grèce
et en Arabie, se faisaient un honneur d’entendre l’exposition de la
vérité de la bouche d’Origcne, les philosophes païens se mettaient
à l'Ecole du chrétien alexandrin Ammonius Saccas, ayant à leur
tête le célébré Plotin qui devait être le Père du Néoplatonisme et
révolutionner la philosophie de l’antiquité païenne dans le sens du
christianisme. A cette époque l’Ecole Juive d’Aristobulo et de
Philoii avait disparu, du moins on ne la voit plus sur la scène de
l’histoire. C’est pourquoi Ton peut dire en toute vérité que l’Ecole
chrétienne d’Alexandrie au commencement du troisième siècle était
devenue le centre de l’activité intellectuelle du monde. Et l’on ne
se trompe pas en reconnaissant en elle le principe de cette haute
culture littéraire et scientifique qui a été dans les âges postérieurs
l’apanage du monde civilisé. Certes, Messieurs, ce n’est pas la
moindre des gloires de l’Egypte notre patrie.

Mgr Kyrillos.
 
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