118
BULLETIN DE L’iNSTITUT EGYPTIEN
aussi, à mon avis, mettre en garde les agriculteurs contre la
fâcheuse tendance de certains d’entre eux à vouloir transformer
les belles races du Delta en introduisant du sang d’animaux euro-
péens.
J’ai déjà, dans mes rapports annuels, insisté sur ce point afin
d’empêcher des mécomptes inévitables en me basant sur les nom-
breux essais qui ont eu lieu en Algérie et en Tunisie. En voulant
perfectionner les races bovine et ovine avec des géniteurs de
France et d’Angleterre, les élèves de ces contrées nord-africaines,
eux aussi, ont complètement échoué.
Sur place même, les exemples ne manquent pas. Il existe aux
portes d’Alexandrie une grande exploitation agricole où les plus
beaux specimens européens ont été amenés à grands frais, et où
ils reçoivent, pourtant, dans des installations très confortables, les
soins les plus intelligents et malgré que cet essai remonte à peu
d’années, il est loin d’avoir donné des résultats encourageants.
Tout le monde a pu remarquer, il y a 5 ou 6 ans, à l’Ecole d’agri-
culture, de superbes échantillons de la race jerseyaise qui n’ont
guère résisté plus d’une année ou deux à la fièvre malarique ou
aux infections gastro-intestinales.
De la constatation de ces faits, il résulte pour moi que la Société
d’agriculture fait fausse route lors de ses concours annuels en réser-
vant presque toutes ses faveurs à des animaux qui ont à peine
franchi le Méditerranée, animaux très perfectionnés, je suis le
premier à le reconnaître, et qui ont obtenu les premières récom-
penses dans les fêtes agricoles de leurs pays respectifs.
Mais à peine ces reproducteurs ont-ils donné une ou deux géné-
rations qu’ils succombent aux maladies hépatiques ou du canal
alimentaire ; s'ils résistent, ils ne sont plus que l’ombre d’eux
mêmes et incapables de tout effort sérieux. D’autre part, il est
certain qu’en croisant ces différentes races, le type exotique appor-
tera des maladies inconnues ou extrêmement rares en Egypte, le
charbon, la péripneumonie contagieuse, etc. ; et de plus, en infusant
du sang étranger à la race autochtone, on diminuera aussi non
moins sûrement son degré de résistance individuelle.
Enfin l’éloignement des aires géographiques, ainsi qu’on l’enseigne
en zootechnie, constitue un obstacle assez sérieux au mélange de
BULLETIN DE L’iNSTITUT EGYPTIEN
aussi, à mon avis, mettre en garde les agriculteurs contre la
fâcheuse tendance de certains d’entre eux à vouloir transformer
les belles races du Delta en introduisant du sang d’animaux euro-
péens.
J’ai déjà, dans mes rapports annuels, insisté sur ce point afin
d’empêcher des mécomptes inévitables en me basant sur les nom-
breux essais qui ont eu lieu en Algérie et en Tunisie. En voulant
perfectionner les races bovine et ovine avec des géniteurs de
France et d’Angleterre, les élèves de ces contrées nord-africaines,
eux aussi, ont complètement échoué.
Sur place même, les exemples ne manquent pas. Il existe aux
portes d’Alexandrie une grande exploitation agricole où les plus
beaux specimens européens ont été amenés à grands frais, et où
ils reçoivent, pourtant, dans des installations très confortables, les
soins les plus intelligents et malgré que cet essai remonte à peu
d’années, il est loin d’avoir donné des résultats encourageants.
Tout le monde a pu remarquer, il y a 5 ou 6 ans, à l’Ecole d’agri-
culture, de superbes échantillons de la race jerseyaise qui n’ont
guère résisté plus d’une année ou deux à la fièvre malarique ou
aux infections gastro-intestinales.
De la constatation de ces faits, il résulte pour moi que la Société
d’agriculture fait fausse route lors de ses concours annuels en réser-
vant presque toutes ses faveurs à des animaux qui ont à peine
franchi le Méditerranée, animaux très perfectionnés, je suis le
premier à le reconnaître, et qui ont obtenu les premières récom-
penses dans les fêtes agricoles de leurs pays respectifs.
Mais à peine ces reproducteurs ont-ils donné une ou deux géné-
rations qu’ils succombent aux maladies hépatiques ou du canal
alimentaire ; s'ils résistent, ils ne sont plus que l’ombre d’eux
mêmes et incapables de tout effort sérieux. D’autre part, il est
certain qu’en croisant ces différentes races, le type exotique appor-
tera des maladies inconnues ou extrêmement rares en Egypte, le
charbon, la péripneumonie contagieuse, etc. ; et de plus, en infusant
du sang étranger à la race autochtone, on diminuera aussi non
moins sûrement son degré de résistance individuelle.
Enfin l’éloignement des aires géographiques, ainsi qu’on l’enseigne
en zootechnie, constitue un obstacle assez sérieux au mélange de