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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0010
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des instruments de sacrifice (vqy. pi. i5, fig. V), et au-dessous de cette église on en trouve encore
un autre à peu près semblable.

Avant notre départ de Syra, où un vent du nord nous avait retenus plus longtemps que nous
n'aurions voulu, nous dessinâmes plusieurs tombeaux en marbre, apportés aussi de Délos, et qui
étaient cachés chez un marchand de couvertures, depuis qu'une ordonnance du gouvernement grec
avait prohibé l'exportation de ces monuments, devenus pour les habitants de toutes ces îles la
source d'un commerce assez lucratif.,

Le 17 août, une goélette, que nous avions louée dans le port de Syra pour faire notre tournée des
îles, nous conduisit en peu d'heures à Tine ( Tenos), qui se trouve au nord-est et à environ cinq
lieues de distance de Syra.

TINE (TENOS).

Cette île était anciennement, dit-on, remplie de serpents. Son nom vient-il de tannoth, mot
phénicien qui veut dire serpent, dragon? vient-il de Tenos, comme s'appelait celui qui s'y établit le
premier?... c'est ce que nous n'avons pas à examiner. Nous dirons seulement, s'il faut en croire
une inscription rapportée par Pausanias, que les habitants de cette île étaient aussi puissants que
ceux de Naxos.

La ville moderne de Tinos, à proprement parler, n'a point de port, à moins qu'on ne prétende
donner ce nom à une petite anse assez ouverte, où se tiennent les barques du pays, abritées vers le
sud par une pointe de rocher qui s'avance un peu au-dessus de la mer, et sur laquelle sont deux
moulins.

L'élégante construction des maisons, qui toutes ont leur escalier en dehors, avec une petite loge
pratiquée au premier étage devant la pièce principale ; les petits portiques dont quelques-unes
sont entourées au rez-de-chaussée, donnent à cette ville un aspect de propreté que nous n'avions
trouvé que rarement ailleurs. Quelques maisons se distinguent des autres, principalement celle du
consul des Pays-Bas, et une villa à l'italienne, résidence du consul d'Angleterre. Quoique Tine ne
contienne que quatre ou cinq mille habitants, elle a cependant huit ou neuf églises, dont plus de
la moitié appartiennent à la religion grecque, et les autres à la religion latine. Elles sont en partie
bâties avec un marbre commun qui est la pierre du pays : on n'y a pas, du reste, épargné la
richesse et certaine élégance de construction, car toutes ont un clocher ou plutôt une tour assez
élevée, d'une architecture moitié byzantine, moitié turque. L'église principale du culte grec est située
dans la partie haute de la ville : elle est toute en marbre blanc ; sa grandeur, la richesse de ses
ornements, le bon goût et la bonne disposition de son architecture en font l'édifice moderne le plus
remarquable que nous ayons vu dans la Grèce : elle est surmontée d'une très-grande tour, et entourée
à l'intérieur de portiques auxquels on arrive par un magnifique escalier précédé d'un vestibule
spacieux. Attenant à l'église sont encore de vastes bâtiments ornés également de portiques et construits
en marbre blanc. Au-dessus de cette église, sur le penchant de la montagne, on trouve les restes
d'un aqueduc antique. Nous avons encore remarqué dans la ville plusieurs fragments de sculpture,
tels qu'une stèle funéraire venant de Délos (voy. pi. 17 et 18), et quelques inscriptions.

En montant sur la crête de l'île, à dix minutes environ au-dessus de l'église principale de Tinos,
on rencontre, le long de la route, un mur de construction antique, lequel, selon toute apparence,
appartenait à une citadelle, comme aussi une partie de tour que l'on trouve un peu plus haut. A quelque
distance de là sont les restes d'un monument qui devait être le temple de Neptune... En continuant
toujours à gravir par un sentier difficile, on arrive, après une heure de marche, au village d'Exopyrgos,
dominé par un énorme rocher sur lequel sont les ruines d'un château fort du moyen âge. Ce rocher
étant très-escarpé, on est obligé de le monter à pied jusqu'au château ; mais une fois arrivé, l'admirable
spectacle que vous avez alors sous les yeux vous fait bientôt oublier les fatigues du chemin, car on
découvre plus de trente villages, dont les environs, très-bien cultivés, malgré le sol montueux de
l'île, présentent un charmant coup d'oeil. De ce point, la vue s'étend aussi sur toutes les Cyclades.
Le pays comprend en tout soixante-six villages : les habitants du côté nord sont catholiques romains,
et ceux du côté sud sont catholiques grecs. Il y a à Exopyrgos une église catholique romaine. Un
 
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