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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0020
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de ceux qui montent ou qui descendent, en paraissant et disparaissant successivement à travers les
ouvertures et les déchirements de la grotte, produit un effet extraordinaire. Nous employâmes une
heure à examiner les détails de l'intérieur, qui est très-grand; il est rempli de stalactites dont la
configuration est des plus singulières. Sur les parois sont tracés une grande quantité de noms, dont
quelques-uns, quoique fort anciens , et écrits seulement au crayon, n'ont subi aucune altération.

On éprouve, pour remonter, les mêmes difficultés et les mêmes craintes que pour descendre; cependant
toute notre compagnie, qui se composait de quinze personnes, parvint à en sortir sans aucun accident.


MILO (MELOS).

Notre débarquement dans cette île se fit presque au fond du grand port, à un petit village composé
d'une douzaine de maisons, qu'on appelle la Marine. La ville, qui est à environ une heure de là, est
située sur la partie haute des montagnes qui bordent l'entrée du port : elle se divise en deux parties ;
l'une bâtie sur des rochers arides, et où on rencontre cependant, malgré l'ingratitude du sol, quelques
jardins et quelques terrains cultivés; et l'autre, appelée Six-fours, à cause de sa ressemblance avec un
village français près de Toulon, qui porte ce nom, est la seule qui offre vraiment quelque intérêt: elle
tient à la première, et est construite sur une montagne conique, la plus haute de celles qui entourent
ce côté du port.

Les restes d'antiquité que l'on trouve encore à Milo, sont, au sud de la ville moderne, à peu
de distance de la mer, et sur le penchant des montagnes qui bordent le port, une partie de murs
d'enceinte, de construction polygonale, lesquels n'ont subi presque aucune dégradation ; c'est
probablement l'emplacement de la ville antique; sur une petite montagne conique, où était sans doute
l'Acropole, des gradins de marbre blanc bien conservés, et appartenant à un théâtre qui parait
n'avoir jamais été terminé, car on remarque encore les tenons qui ont servi pour la pose des marbres;
non loin de là, quelques corniches de style romain, et d'un assez mauvais goût. On voit aussi, en
tournant autour de cette ancienne Acropole, une partie de mur régulièrement bâti, et, au-dessus,
un plateau sur lequel, parmi les constructions modernes , on remarque quelques fragments de marbre
qui font supposer qu'en cet endroit il y avait autrefois un temple. Près de là , un peu au-dessous
du mur d'enceinte, sont des tombeaux creusés dans le roc des montagnes ; et on nous dit qu'on avait
trouvé dans les cercueils que renferment ces chambres sépulcrales, des ornements d'or d'un grand prix.

Nous vîmes aussi l'endroit où était jadis la Vénus dite de Milo , qui est aujourd'hui dans notre
Musée, et une espèce de grande chambre ovale, entourée d'un mur d'appui couvert d'inscriptions
peintes : au milieu de cette salle on a élevé une colonne. On nous montra encore d'autres endroits
où furent trouvés plusieurs fragments antiques assez curieux, surtout une tête colossale d'Esculape,
d'un travail fort remarquable, que nous avions déjà admirée au Consulat.

Enfin, il existe au sud-est, tout à fait sur le bord de la mer, d'anciennes ruines qui sont probablement
des restes du port de l'antique Milo.
 
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