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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0064
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( 56)
quelques restes d'enceinte hellénique. On n'y voit plus aucun vestige des temples dédiés à Minerve,
à Vénus, à Esculape '. On y montre encore une excavation dont on n'a pas sondé la profondeur,
et à laquelle on donne le nom d'oracle d'Apollon : elle est remplie d'eau. Cette excavation aurait-
elle remplacé le lac qui du temps de Pausanias portait le nom d'Ino, qui avait peu d'étendue, mais
était d'une grande profondeur, et dont les eaux donnaient un heureux présage quand elles englou-
tissaient les gâteaux sacrés qu'on y jetait chaque année à l'époque de la fête d'Ino1?

Après une nuit passée dans notre barque, nous doublâmes le cap d'Épidaure et nous suivîmes la
côte. Tout le pays qu'on aperçoit est aride et désert : ce ne sont partout que rochers. Ceux du cap
Hiéraka se groupent à pic et suspendent leurs masses à une grande hauteur. Notre barque ayant
passé sous ces écueils aborda plus loin au port indiqué sur la carte comme port Botte. Lorsquon
est monté sur le rocher qui ferme le côté N. de l'embouchure du port, on découvre presque toute
l'enceinte d'une ville antique; sa construction est cyclopéenne, brute, sans joints. Des portes ou
poternes sont pratiquées dans les murs de l'acropole aux angles des constructions. L'intérieur de la
ville renferme plusieurs citernes antiques, des restes de murailles de vieux monuments, et trois ou
quatre ruines du moyen âge.

A cinq minutes du port, en côtoyant la terre, on est en vue du couvent de Saint-George, seule
habitation qu'on aperçoive depuis la ville de Monembasie. En continuant à naviguer à la rame,
nous allâmes mouiller dans le port de Cyparissi, ou Poulitra (voyez-la carte). Trois îlots forment l'entrée
du port, et vers le fond se voient quelques maisons. Des montagnes escarpées et très-hautes entourent
le port.

Le vent nous étant alternativement contraire ou favorable, nous atteignîmes le cap Mauro et nous
passâmes devant Zaconna, situé sur le penchant des montagnes qui dominent une vallée inclinée, formée
par les alluvions d'un torrent. En cet endroit la côte est moins stérile ; il y pousse quelques oliviers.
Plusieurs baies bordent la côte, et sont disposées comme celles de Zaconna : le fond se termine de la
même manière, en une vallée dont les inclinaisons s'étendent jusqu'à la mer. A l'exception de cette
partie du littoral, qui est assez bien cultivée, les montagnes et les rochers qui couvrent la rive de la
mer, entre Monembasie et la plaine ou vallée d'Astros, sont d'une aridité effrayante: partout l'eau
douce manque. Comme le vent nous fut contraire pendant plusieurs jours consécutifs, nous ne
pûmes avancer qu'à force de rames. Enfin, après avoir dépassé le village de Cérondi, construit
sur une colline qui forme l'extrémité du rivage de la plaine d'Astros, nous débarquâmes à Hagios-
Joannis, village situé au S. de la presqu'île de Saint-Jean, défendue par un fort moderne. Là nous
fîmes rencontre d'un démogéronte fort obligeant, qui nous logea dans une maison appartenant à son
fils et bâtie sur le port, à l'endroit même où nous avions débarqué. Une fatigue, due à six jours et à
six nuits de navigation contrariée par un vent qui nous avait été opposé presque continuellement, nous
décida à nous reposer une nuit en cet endroit, et à visiter le couvent de Loukou. La route qui y
conduit est vers l'ouest dans une plaine bien cultivée. Après une heure de marche environ, on quitte
la route, et sur la gauche on voit un aqueduc. En le longeant dans sa direction on traverse plusieurs
ravins et on arrive au couvent.

Dans le voisinage se trouvent plusieurs fragments de colonne de granit gris, de om,8oc de diamètre,
et un fragment de chapiteau corinthien en marbre grisâtre, de om,8ic de hauteur. Le peu qui reste
est d'un beau travail romain. Près de là on voit encore un fragment de statue de femme et une caria-
tide qui est en quatre morceaux. Ce sont des sculptures romaines et d'un caractère remarquable. En se
rapprochant du couvent on reconnaît aussi un vase en marbre, seulement ébauché à la pointe. Le cou-
vent est situé près d'un ravin sur le penchant d'une montagne, et entouré de plantations d'oliviers et
d'arbres fruitiers de diverses espèces. On y voit à l'entrée un beau sphinx en marbre, dont la tête
a été brisée, et différents débris d'architecture, entre autres un chapiteau ionique romain. Au milieu
de la cour du couvent s'élève une église semblable à toutes celles de la Morée. On remarque à l'in-
térieur de belles peintures encore bien conservées, et quatre colonnes de Cipollino. Plusieurs fragments
d'architecture qui doivent remonter aux temps du Bas-Empire et du moyen âge, décorent le portique
de la façade principale. Quant aux façades latérales, elles sont ornées aussi de quelques fragments,

1 Pausanias, liv. III, ch. XXIII.

a lbid.
 
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