Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace (1.1856-1857 (1857))

C'est ainsi que notre cathedrale copie Jans ses verrieres plus
d'une page interessante du Hortus delidarum de la celebre
abbesse de Ste.-Odile, llerrade de Landsberg, pages que
nous trouvons plus ou moins fidelement reproduites dans la
statuaire et dans les vitraux d'autres eglises.

Les cötes par lesquels ces monuments semblent se separer,
sont ordinairement ceux de la nationalite et des usages locaux;
c'est un cachet particulier que chaque pays, chaque province
imprime a ses oeuvres. Souvent aussi ces differences sont
l'effet des materiaux plus ou moins rebelies au ciseau qui
les taille, plus ou moins souples sous la niain de l'artiste.

Pour jugcr, il faut voir ; voir beaucoup et voir sur place.
Pour comparer, il faut soigneusernent garder son point de
depart, et appliquer sagement sur la mesure qu'on a choisie,
les oeuvres qu'on cherche ä connaitre. J'aime ä repeter, que
je suis bien loin de la pretention de porter un jugement sans
appel et qui epuise la matiere; c'est une simple esquisse
comparative que j'ai l'honneur d'offrir ä la Commission de
la conservation des monuments historiques, esquisse qui est
le resultat de quelques excursions archeologiques dans les
pays transrhenans.

Mon point de depart et raa mesure de prediiection pour
asseoir les comparaisons, c'est, je Tai fait remarquer, la
cathedrale de Strasbourg. Je la mets en parallele avec Celles
d'Ulm pour le Würtemberg, d'Augsbourg et de Muri ich pour
la ßaviere, le choeur des franciscains de Salzbourg pour
l'Autriche , le dorne 1 de Constance pour les provinces alle-
maniques superieures, celui de Fribourg pour le grand-
duche de Bade, et enfin avec celui de Cologne pour les
contrees du Rhin inferieur. J'aurais voulu ajouter ä ces
modeles le dorne deSt.-Etienne de Vienne, un des plus beaux

1. Le nora de Dome se donne generalement en Alleraagne aux cathedrale^.
C'est la partie pour le tout.