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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Nanton, Sabourin: Les tombes de Saint-Pierre-le-Vieux, a Strasbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.21266#0101

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sonner. Il ne fut rendu à la liberté qu’après des instances longues et réité-
rées; mais il fut obligé d’abord de promettre par serment de respecter
désormais les autorités civiles et ses supérieurs ecclésiastiques.

Ces événements se passaient après l’époque où Guillaume était entré
dans son évêché à main armée pour obliger Bourkhard, qui avait été élu
évêque par le chapitre, de lui céder la place. Le pape ayant pris l’évêque
Guillaume sous sa protection et excommunié Bourkhard, ce dernier re-
nonça à ses droits et Guillaume demeura possesseur tranquille d’une place
qui rapportait déjà 40,000 écus d’or.

L’espace de terrain qui se trouve au milieu, entre l’église et le por-
tique couvert, et qu’on peut appeler le préau, était réservé au cimetière
du chapitre, car les travaux ont fait découvrir de nombreux ossements
humains, qui semblent provenir, pour la plupart, d’hommes d’un certain
âge. En creusant à 2 ou 3 mètres de profondeur, un ouvrier a mis à nu
deux squelettes complets, dont l’un avait le crâne encore tout garni de
longs cheveux noirs et auquel il ne manquait pas une seule dent. Sur le
corps était couché un petit Christ en métal; autour des squelettes pendaient
quelques lambeaux de vêtements, dont plusieurs assez bien conservés.
On reconnut assez facilement un grand col en soie, des fragments de
broderies, une espèce de garniture en longs fds de soie. Ces débris étaient
jaunis, décolorés, et il était difficile de préciser l’époque à laquelle pou-
vait remonter l’ensevelissement de ces corps. Us étaient couchés sans doute
dans des cercueils en bois, car on a trouvé à la même place une planche
et des débris de bois pourri. De tous côtés, du reste, à quelque profondeur
que l’on ait creusé, l’on a découvert des fragments de cercueils et des
ossements humains.

Dans tous les temps nous avons rencontré des hommes qui se préoc-
cupaient de leur sépulture, qui aimaient à désigner le lieu où, après une
vie agitée, ils pouvaient dormir en paix du dernier sommeil; d’autres,
soucieux des vanités de ce monde, dont ils avaient cependant vu de près
le néant, s’attachaient à donner au monument qui devait abriter leurs
restes mortels, un caractère de grandeur. Dans tous les cas, ces tombes
appartiennent au pays; elles sont un souvenir, et il est intéressant de les
conserver à la postérité.

Il y a tout lieu de croire que l’emplacement des divers souvenirs en
marbre dont nous venons de donner le détail sera respecté; que ces
inscriptions tombales seront remises en place, et comme l’administration
municipale de la ville de Strasbourg prend toujours un soin remarquable
dans les restaurations dirigées par elle d’une façon digne d’éloges, nous
 
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