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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Chaix, Eugène: Médailles gauloises trouvées a Strasbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.21266#0225

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128

Je voit, tantôt disposé parmi les enroulements de la chevelure d’Apollon-
Bélénus, tantôt couché et servant de sourcil au dieu; plus souvent il figure
parmi les emblèmes du revers. L’emploi de ce symbole comme ornement
de l’anse d’un vase n’eût pas manqué d’attirer l’attention des numisma-
tistes, qui auraient décrit, s’ils l’avaient connue , la médaille que j’ai l’hon-
neur de présenter.

D’après l’avis de M. A. Fillioux, conservateur du musée de Guéret,
auquel j’ai communiqué l’empreinte de cette monnaie, elle doit se rap-
porter en effet au groupe gallo-belge de Duchalais, Lambert et Hermant.
M. Fillioux y retrouve plusieurs caractères propres à ces médailles : 1° le
style du cheval, posé sur une espèce d’exergue; 2° le grènetis spécial à
ce groupe; 3° la nature des symboles de l’avers. Il est à regretter que
nous n’ayons pas un meilleur exemplaire. Celui-ci a traîné pendant plu-
sieurs années dans la sébille d’une marchande de bric-à-brac, pêle-mêle
avec de gros sous et de la menue ferraille, ce qui est certainement cause,
en grande partie, de sa mauvaise conservation. Toutefois, on ne reconnaît
pas là les types tectosages, auxquels on aurait pu penser tout d’abord.

Les deux dernières monnaies, découvertes récemment rue
des Charpentiers, sont en bronze et coulées. Par leur fabrique
comme par les types grossiers qu’elles représentent, on peut
les attribuer avec certitude à la première période de l’art
gaulois. L’une, qui est du module 3 4/2, offre une tête barbare
tournée à gauche et d’un très-grand relief. Cette tête est nue,
le front est très-déprimé ou plutôt il n’y a pas de front; d’oreille
et de cheveux nulle trace; le cou est fort mince; le revers, éga-
lement en saillie, représente un cheval accroupi à gauche, les jambes repliées
sous lui; celles de devant sont courtes, celles de derrière démesurément
longues. La queue, relevée et contournée, forme une S au-dessus du cheval.
Cette pièce, dont toutes les variétés sont d’ailleurs assez communes, doit
nous présenter un intérêt particulier, En effet, plusieurs numismatistes ont
attribué ces médailles aux Santons. Je ne crois pas qu’on puisse les donner
à ce petit peuple, alors qu’on les trouve en grandes quantités sur toutes
les parties du territoire français. A mon avis, cette médaille serait une de
ces monnaies muettes tjue les druides, par esprit religieux, ont dû oppo-
ser à celles des chefs militaires, qui, principalement pendant les dernières
guerres, avaient acquis un pouvoir très-grand, pouvoir que jadis l’ordre
sacerdotal possédait seul. Si mes conjectures sont fondées, elles dévoile-
raient l’existence d’une monnaie hiératique et vraiment nationale, ayant
cours en même temps que les imitations grecques, et plus tard romaines,
 
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