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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 8.1871(1872)

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[Mémoires]
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Spach, Louis Adolphe: Prise de Rheinfelden par le chevalier Jeand de Rechberg (1448): (correspondance à ce sujet entre le Magistrat de Strasbourg et celui de Bâle)
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https://doi.org/10.11588/diglit.21580#0115
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l’Empire romain , el e’esl eu raison de celle qualité que le Magistral de
Bàle regarde les habitants de Rheinfelden comme des confédérés dont la
défense lui incombe, et pour lesquels il est tenu de réclamer l’assistance
des villes impériales situées en Alsace; mais d’un autre côté, la maison
d’Autriche était aussi suzeraine de la ville, au même titre que de Waldshut,
de Laufenbourg et de Seckingen. Albert, duc d’Autriche, le frère de l’em-
pereur Frédéric III, intervient dans le litige avec Jean deRechberg; il pro-
tège aussi les habitants, chassés de leurs domiciles et privés de leurs biens;
il le fait d’une manière plus efficace que Bâle et que Strasbourg; c’est lui
qui en dernier lieu conclut un traité avec Rechberg, lui qui ramène les
exilés, les réinstalle dans leurs maisons dévastées et qui met la main sur
Rechberg et ses complices, lorsque ces chevaliers insolents refusent d’exé-
cuter les clauses de la transaction et continuent leur système de pillage.

Ce conflit de juridiction constitue au surplus l’un des points curieux de
la correspondance, objet de ce mémoire.

Comment la ville de Rheinfelden se trouva-t-elle, ainsi que l’on dit
vulgairement, entre deux chaises? L’origine des comtes de ce nom et
l’histoire de leurs héritiers nous diront le mot de l’énigme.

Le siège primitif de la famille de Rheinfelden était précisément ce châ-
teau féodal assis sur le roc qui s’élance ici du milieu du Rhin et domine
le pont de communication entre les deux rives. En 935 les annales locales
parlent d’un comte Cunon de Rheinfelden ; en 1070 un évêque de Worms,
Adalbert de nom, appartient à la même famille1. Son frère Adolphe fut
investi du duché de Souabe par l’empereur Henri IV le Franconien; ce qui
ne l’empêcha point de se déclarer contre son patron, de se laisser élever,
en concurrence avec lui, à la dignité impériale, et de faire la guerre au
souverain excommunié. Les chances tournèrent contre lui; vaincu et blessé
à mort (1080) dans une bataille, où Godefroi de Bouillon se trouvait du
côté de l’empereur Henri IV, Rodolphe de Rheinfelden se fit porter à
Rheinfelden, où il expira. Sa fille Agnès avait épousé le duc Berthold de
Zæhringen; elle le rendit seigneur du château de Rheinfelden. L’origine
de la ville remonte, dit-on, à cette époque; ce seraient les ducs de Zæh-
ringen qui l’auraient construite. En 1218 cette famille s’éteignit, el Rhein-
felden échut à l’Empire d’Allemagne, c’est-à-dire qu’elle eut le caractère
d’une ville relevant directement de l’Empire.

Vers 1410, Louis de Bavière l’impignora à la maison d’Autriche; de là
les droits de cette maison sur Rheinfelden.

1. Il avait laissé la réputation d'un homme très-obèse.
 
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