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A la citation de Huizinga on pourrait ajouter que sans ]e vent, le paysage peint par les Hollan-
dais ne serait pas devenu ce qu'il est si souvent — Fimage du mouvement de l'air. Dans leurs
tableaux on trouve plusieurs symptómes, ou indices naturels, de la presence, de la force et
de la direction du vent, et d'autres indices installes par 1'homme, tels le drapeau, la voile,
et le moulin a venŁ. Nous tacherons de les faire voir sur des tableaux choisis.

La Vue de Haarlem par Hendrick Vroom (1566—1640), au Musee Frans Hals a Haarlem
(fig. 1), n'est certainement pas composee d'une manierę dynamiąue — tout au contraire. Mais
la navigation des voiliers qui, au premier plan, glissent sur une eau tranąuille, leur pavillons,
et les moulins tournes tous du meme cóte, indiquent precisement d'oil vient le vent. La
direction opposee que preud le bateau a l'arriere-plan resulte d'une manoeuvre familiere aux
navigateurs, d'avancer en zigzag contrę le vent.

Le mecanisme des moulins est bien demontre sur le dessinde Claes Jansz Visscher (1587-1652)
de la Collection Lugt a Paris (fig. 2). Pour diriger vers le vent les anciens moulins construits
entierement en bois, on les faisait tourner sur leur pivots. Les moulins en briques, qu'on commenęa
a construire vers le milieu du XVIIe siecle, n'avaient plus que la partie superieure mobile. Le
moulin est devenu un element characteristique du paysage hollandais. Dresse tout seul dans
une plaine ou sur une colline, il leur ajoute un aspect qu'on peut dire romantique, tandis que
plusieurs moulins tournes d'un seul cóte, celui d'ou vient le vent, donnent au paysage un aspect
technique.

Parmi les phenomenes naturels qui rendent visiblc le mouvement de 1'air, les plus spectaculaires
sont certainement le deplacement, la disposition et les formes des nuages — des stratus nimbus,
cumulus etc. Tres varies et vite changeants en Hollande, les nuages sont devenus un sujet presque
autonome dans la peinture de ce pays. Le vent qui conditionne leur formes, par consequent
se manifeste en elles.

Dans la Vue de Nijmegen peinte en 1648 par Salomon van Ruisdael (1600-1670), conservee
a San Francisco au M.H. de Yung Museum (fig. 3), la formę des nuages d'abord balayes vers
la gauche, puis souleves et arrondis, temoigne d'un tournant du vent. On retrouve le meme pheno-

3. Salomon van Ruisdael, Vue de Nijmegen, San Francisco, M. Ii. de Young
Memoriał Museum (d'apres Stechow)

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