DOI article:
Rostworowski, Marek: Le vent dans le paysage hollandais du XVIIe siècle
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.18821#0035
22. Esaias van de Velde, L'ete, Oberlin (Ohio), Allen Memoriał Art Museum (d'apres Stechow)
n'est qu'un des elements de cette nouveIIe grandę decouverte de la naturę qui a suivi celles
de l'art gothique et de la Renaissance. D'apres les observations qu'on a faites, 1'image coherente
du vent apparait dans les paysages des annćes 1620, 1630, donc a peu pres en meme temps que
la tonalite monochrome et la composition en diagonale, pour s'effacer vers la fin du siecle. Cette
diagonale, qui souvent dessine la silhouette des dunes, donnę un aspect fuyant a 1'horizon bas,
surmonte de grandes masses de nuages en marche ou en vol rapide. Parfois on a 1'impression
d'avoir devant soi deux images superposees qui se deplacent l'une par rapport a 1'autre — celle
de l'air et celle de la terre.
Les tendances italianisantes prealables — manieriste et baroque — demeurent en meme
temps et, se servant du vent pour d'autres raisons artistiques, n'en donnent qu'une image partielle
et souvent incoherente. Les Hollandais, pour lesquels le vent etait facteur de leur vie quotidienne,
qui l'utilisaient pour la navigation et pour 1'industrie et qui par consequent ont du observer
ses symptómes, ces memes Hollandais ont cree aussi 1'image artistique du vent, le paysage
des dunes et de la mer offrant d'excellentes occasions.
Pour finir je veux citer encore des manifestations contemporaines de 1'amour de vent dans
l'art.
« Le vent d'ici est terriblemert caressant, terriblement capricieux, terriblement tyrannique.
II est pourtant d'humeur enjouee, mais il s'emporte tres vite et tombe facilement dans 1'humour
le plus noir.
II vous arrivera peut-etre, a midi par exemple, de parler au vent. Vous causerez gentillement
avec lui, mais sans vous avertir il vous flanquera brusquement une giffle retentissante qui vous
coupera le souffle.
On a souvent ecrit qu'Amsterdam avait donnę tant de peintres a cause de la mobilite de son
ciel [....]
29
n'est qu'un des elements de cette nouveIIe grandę decouverte de la naturę qui a suivi celles
de l'art gothique et de la Renaissance. D'apres les observations qu'on a faites, 1'image coherente
du vent apparait dans les paysages des annćes 1620, 1630, donc a peu pres en meme temps que
la tonalite monochrome et la composition en diagonale, pour s'effacer vers la fin du siecle. Cette
diagonale, qui souvent dessine la silhouette des dunes, donnę un aspect fuyant a 1'horizon bas,
surmonte de grandes masses de nuages en marche ou en vol rapide. Parfois on a 1'impression
d'avoir devant soi deux images superposees qui se deplacent l'une par rapport a 1'autre — celle
de l'air et celle de la terre.
Les tendances italianisantes prealables — manieriste et baroque — demeurent en meme
temps et, se servant du vent pour d'autres raisons artistiques, n'en donnent qu'une image partielle
et souvent incoherente. Les Hollandais, pour lesquels le vent etait facteur de leur vie quotidienne,
qui l'utilisaient pour la navigation et pour 1'industrie et qui par consequent ont du observer
ses symptómes, ces memes Hollandais ont cree aussi 1'image artistique du vent, le paysage
des dunes et de la mer offrant d'excellentes occasions.
Pour finir je veux citer encore des manifestations contemporaines de 1'amour de vent dans
l'art.
« Le vent d'ici est terriblemert caressant, terriblement capricieux, terriblement tyrannique.
II est pourtant d'humeur enjouee, mais il s'emporte tres vite et tombe facilement dans 1'humour
le plus noir.
II vous arrivera peut-etre, a midi par exemple, de parler au vent. Vous causerez gentillement
avec lui, mais sans vous avertir il vous flanquera brusquement une giffle retentissante qui vous
coupera le souffle.
On a souvent ecrit qu'Amsterdam avait donnę tant de peintres a cause de la mobilite de son
ciel [....]
29