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des miniatures ou peintures de chevalet, en lesąuelles on cherche couramment l'origine de la
peinture de paysage, mais aussi de l'art de la tapisserie du XVe siecle de sujets profanes, en
particulier les scenes de chasse.

Le debut incontestable de la formation du paysage modernę dans la tapisserie se place aux
annees trente du XVIe siecle. Cest le moment ou fut cree le fameux cycle des Chasses de Maxi-
milien (Musee du Louvre) suivant un projet de Bernard van Orley et avec la collaboration —
suivant Felibien — du celebrę paysagiste Tons. Ici on remarąue deja les principes, en parti-
culier dans la composition et 1'agencement de 1'espace, qui resteront longtemps inebanges.
Ainsi dans les projets de Van Orley bien caracteristiąue est au premier plan le tronc d'arbre
deplace par rapport a l'axe. Bien proche est la composition plus tardive d'un paysage asyme-
trique avec au premier plan, en dehors de l'axe, les epais trones d'arbres penchees sur un cóte.

Le developpement suivant, extremement intense, des verdures doit etre lić avant tout avec
un eleve de Bernard van Orley, Pieter Coecke van Aelst. Autour de cet artiste, travaillant a Anvers,
se regrouperent de nombreux peintres executant des cartons de tapisseries, dont certes ceux
destines aux principales manufactures de Bruxelles. Ce milieu artistique donna naissance aux
diverses versions des verdures manieristes de la fin du XVIe siecle.

A partir du debut du XVIIe siecle, Pevolution du paysage sur la tapisserie passa sous i'in-
fluence — peut-etre par 1'intermćdiaire de dessins et gravures — de l'art de Gillis van Coninxloo
et de ses imitateurs comme p.ex. David Vinckboons. A cette periode remontent de nombreuses
verdures a coulisses, qui prćdominerent pratiąuement pendant tout le XVIIe siecle.

Malgre le courant commun de dćveloppement, mentionnć plus haut, du paysage dans la
peinture de chevalet et sur la tapisserie, certaines differences durent apparaitre. Les causes
en furent multiples, p.ex. la difference de dimensions des surfaces sur lesąuelles le paysage
ćtait place, la dćpendance etroite de la tapisserie de son cadre architectoniąue, enfin la facture
differente du tableau peint et du tableau tisse.

Les dimensions des verdures obligeaient souvent a remplir des surfaces bien plus grandes
que dans la peinture de chavalet. Donc dans les verdures on ćvita les paysages avec de larges
portions de ciel degage qui, en tant qu'element peu diffćrencić dans la formę et la couleur, las-
serait l'oeil sur la grandę surface d'une tapisserie. Cela explique que vers la moitić du XVIe
siecle nous voyons dans les verdures des portions du ciel partiellement ou entierement cachćes
par les feuilles des arbres du premier plan.

Les verdures flamandes du XVIe siecle etaient en generał etroitement liees avec l'architecture
de 1'interieur pour lequel elles etaient prevues. Ces verdures ne representaient pas tant des pay-
sages lointains ,, vus de la fenetre ", que plutót donnaient 1' impression d' une entrće du pay-
sage a 1' interieur. Souvent les arbres du premier plan allaient presque du plancher jusqu'au
plafond, et quelqu'un se trouvant a l'interieur avait 1'illusion d'etre entoure par une naturę mys-
tćrieuse et sauvage ou policee par la main humaine et raffinee. Peut-etre cette ,, entrće " du
paysage dans les interieurs vers la moitić du XVIe siecle entraina que dans les verdures il
devint parfois un theme independant bien plus tót que dans la peinture de chevalet.

Enfin les paysages sur tapisserie divergeaient des tableaux par une facture de grain plus
ou moins epais ou souvent la matiere meme — la soie, la laine et au XVIe siecle les fils d'or —
donnait des elements supplćmentaires mats ou brillants. Mais jamais en ce temps Pusage du
fil metalliąue ne servit ii des effets dćcoratifs supplćmentaires, juste le brillant soulignait la
lumiere du paysage. En particulier dans les verdures a coulisses du XVIIe siecle la soie et la
laine, par leur exterieur, soulignaient encore les valeurs picturales. Les parties bleu-perle le-
gerement scintillants, visibles dans les percćes, etaient executćes en soie et contrastaient avec
le reste du paysage, en particulier le premier plan en tons sombres et profonds entierement
tisse en laine.

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