DES POUMONS.
circulatoire ; seulement clans les animaux à sang froid, il n'en
est qu'un diverliculc, ta circulation, complète en elle-même,
pouvant continuer un certain temps par ses voies propres sans
passer par les poumons, tandis que dans les animaux à sang
chaud, où la vie ne peut se maintenir que par une respiration
incessante,le poumon fait lui-même partie nécessaire et obli-
gée des voies circulatoires. Séparé ,comme il est, par l'intermé-
diaire des deux cœurs, des extrémités de la circulation gé-
nérale , le trajet de son entrée à sa sortie constitue ce que l'on
nomme la petite circulation, complément indispensable de la
première, et en vue duquel existe la dichotomie du cœur.
NOMBRE.
Au nombre de deux, l'un droit et l'autre gauche, les pou-
mons ne forment cependant qu'un seul organe, bilobé, dont les
deux grandes divisions latérales sont réunies au milieu par les
gros vaisseaux , qui maintiennent entre elles l'harmonie ou
l'unité de fonction.
SITUATION.
Les poumons sont situés dans la cavité thoracique, dont ils
remplissent verticalement les deux moitiés , séparés l'un de
l'autre par le rachis, le cœur et ses enveloppes membraneuses,
le péricarde et les médiastins; de sorte que chacun d'eux se
trouve renfermé dans une cavité distincte, qui n'est ouverte que
dans un point pour l'entrée ou la sortie des gros vaisseaux.
Circonscrits par l'enceinte de la cavité thoracique qui les pro-
tège, ils la remplissent complètement, et par conséquent ils
sont la cause première de son volume, en même temps qu'ils
sont limités par elle dans leur développement. En bas, les pou-
mons reposent sur le diaphragme qui les sépare de la cavité
abdominale ; en haut, la cloison fibreuse, tendue entre les pre-
mières côtes, les isole des espaces celluleux du cou.
Il en résulte que ces organes contenus dans toute leur péri-
phérie sont incapables de déplacement, et ne peuvent éprouver
de déviations que concurremment avec les parois de la cavité
qui les renferme. Le plan diaphragmatique, le plus mobile,
est celui qui permet les aberrations les plus considérables de
rétrécissement ou d'ampliation.
VOLUME.
Le volume des poumons est nécessairement dans un rapport
exact avec celui de la cavité thoracique qu'ils remplissent en
entier. Ce volume diminue avec celui de la cage ostéo-muscu-
laire qui les contient, et augmente avec elle, l'un et l'autre agis-
sant à-la-fois comme cause et effet ; de sorte qu'il n'existe jamais
de vide entre eux. Il y a près de deux siècles, Van Ilelmont avait
supposé que les plèvres pulmonaires étant criblées de pores, leurs
cavités formaient des sacs aériens. L'expérience la plus simple a
suffi pour détruire cette opinion. En effet, il suffit, comme
Hallër l'a souvent démontré sur le cadavre et sur l'animal
vivant, de faire une ouverture en un point quelconque des
parois thoraciques, pour voir que la surface pulmonaire est tou-
jours exactement appliquée contre la plèvre pariétale, et que ce
n'est que par la pression de l'air extérieur qui s'y introduit
cpie le poumon se trouve refoulé. C'est encore à ce grand phy-
siologiste qu'on doit une autre expérience, qui consiste à ouvrir
sous l'eau la poitrine d'un animal. Il est facile alors de voir
que le poumon continue de remplir sa cavité sans qu'aucune
bulle d'air se dégage.
Le volume considérable des poumons ayant pour effet une
respiration très étendue est une des causes de vigueur et sur-
tout de volume musculaires. C'est par conséquent la condition
organique fondamentale du tempérament sanguin athlétique.
Les différences de volume se rapportent à plusieurs conditions :
i0 les états opposés d'inspiration ou d'expiration, constituant
l'ampliation ou le rétrécissement fonctionnels, variables dans les
individus suivant l'étendue des organes eux-mêmes et la liberté
de la respiration. 2°. L'âge : indépendamment des différences
que présentent ces organes avant ou après la naissance, les pou-
mons à l'état sain se dilatent proportionnellement beaucoup plus
dans la jeunesse que dans l'âge adulte, et surtout dans la vieil-
lesse. 3° L'état pathologique : (a) toutes les maladies qui ont pour
effet une augmentation de volume dans la cavité abdominale,
l'ascite, les maladies du foie, divers kystes, et même la grossesse,
produisent le soulèvement du diaphragme et le refoulement des
poumons de bas en haut. Ainsi on a vu le foie hypertrophié re-
montant jusqu'à la hauteur de la deuxième côte. (6) Les affections
qui ont leur siège dans la poitrine: celles du cœur, hyperthro-
phie, hydro-péricarde, les anévrismes de l'aorte, etc., en faisant
l'effet de corps étrangers, repoussent les poumons de dedans en
dehors vers les parois thoraciques. Quant aux maladies des pou-
mons eux-mêmes et des plèvres, l'hydro-thorax diminuant peu à
peu le volume du poumon finit par accoler contre le rachis cet or-
gane, réduit à une masse celluleuse de l'épaisseur de la main.
Toutefois dans certains cas, cet organe lui-même, n'ayant pas
participé à la phlegmasie pleurétique, sa structure était si peu
modifiée qu'il n'en était pas moins perméable à l'air, et qu'il a
suffi de l'insufflation pour lui rendre son volume normal. Dans
ces cas, le poumon aplati ne servant plus à la respiration, celui
du côté opposé, obligé d'y suffire à lui seul, devient emphysé-
mateux, dilate les parois de la poitrine de son côté, et repousse
les médiastins vers le côté malade. Dans les pneumonies chro-
niques, le lobe inférieur du poumon étant ordinairement in-
duré, le lobe supérieur emphysémateux soulève le diaphragme
fibreux cervical ; enfin chez les sujets rachitiques, il n'est pas
rare que, par suite des gibbosités, l'un des poumons se trou-
vant atrophié, l'autre n'acquière par compensation un volume
exagéré. En dernier résultat, dans l'état pathologique comme
dans l'état sain, les parois de la poitrine, tendant toujours à
s'appliquer exactement sur les poumons ou sur le liquide épan-
ché, le côté malade d'un poumon emphysémateux se dilate, et
augmente d'étendue à la longue par l'alongement des côtes et
l'élargissement des espaces intercostaux, tandis que dans les cas
d'atrophie du poumon, de cavernes citratrisées ou d'adhérence
après un épanchement long-temps continué, la paroi thoraci-
que en regard s'affaisse par l'aplatissement des côtes et leur rap-
prochement.
COULEUR.
La couleur des poumons, si variable en raison de l'âge, du
genre de mort et des maladies, est tellement difficile à déter-
miner, que beaucoup d'anatomistes n'ont dit à son sujet (pie
des choses vagues, et que, dans la plupart des ouvrages icono-
graphiques coloriés, les artistes n'ont pas su la rendre avec vé-
rité. C'est que , même dans l'état sain et en copiant d'après
nature, par les moindres circonstances physiologiques ou cada-
vériques, il est possible de représenter plusieurs poumons avec
circulatoire ; seulement clans les animaux à sang froid, il n'en
est qu'un diverliculc, ta circulation, complète en elle-même,
pouvant continuer un certain temps par ses voies propres sans
passer par les poumons, tandis que dans les animaux à sang
chaud, où la vie ne peut se maintenir que par une respiration
incessante,le poumon fait lui-même partie nécessaire et obli-
gée des voies circulatoires. Séparé ,comme il est, par l'intermé-
diaire des deux cœurs, des extrémités de la circulation gé-
nérale , le trajet de son entrée à sa sortie constitue ce que l'on
nomme la petite circulation, complément indispensable de la
première, et en vue duquel existe la dichotomie du cœur.
NOMBRE.
Au nombre de deux, l'un droit et l'autre gauche, les pou-
mons ne forment cependant qu'un seul organe, bilobé, dont les
deux grandes divisions latérales sont réunies au milieu par les
gros vaisseaux , qui maintiennent entre elles l'harmonie ou
l'unité de fonction.
SITUATION.
Les poumons sont situés dans la cavité thoracique, dont ils
remplissent verticalement les deux moitiés , séparés l'un de
l'autre par le rachis, le cœur et ses enveloppes membraneuses,
le péricarde et les médiastins; de sorte que chacun d'eux se
trouve renfermé dans une cavité distincte, qui n'est ouverte que
dans un point pour l'entrée ou la sortie des gros vaisseaux.
Circonscrits par l'enceinte de la cavité thoracique qui les pro-
tège, ils la remplissent complètement, et par conséquent ils
sont la cause première de son volume, en même temps qu'ils
sont limités par elle dans leur développement. En bas, les pou-
mons reposent sur le diaphragme qui les sépare de la cavité
abdominale ; en haut, la cloison fibreuse, tendue entre les pre-
mières côtes, les isole des espaces celluleux du cou.
Il en résulte que ces organes contenus dans toute leur péri-
phérie sont incapables de déplacement, et ne peuvent éprouver
de déviations que concurremment avec les parois de la cavité
qui les renferme. Le plan diaphragmatique, le plus mobile,
est celui qui permet les aberrations les plus considérables de
rétrécissement ou d'ampliation.
VOLUME.
Le volume des poumons est nécessairement dans un rapport
exact avec celui de la cavité thoracique qu'ils remplissent en
entier. Ce volume diminue avec celui de la cage ostéo-muscu-
laire qui les contient, et augmente avec elle, l'un et l'autre agis-
sant à-la-fois comme cause et effet ; de sorte qu'il n'existe jamais
de vide entre eux. Il y a près de deux siècles, Van Ilelmont avait
supposé que les plèvres pulmonaires étant criblées de pores, leurs
cavités formaient des sacs aériens. L'expérience la plus simple a
suffi pour détruire cette opinion. En effet, il suffit, comme
Hallër l'a souvent démontré sur le cadavre et sur l'animal
vivant, de faire une ouverture en un point quelconque des
parois thoraciques, pour voir que la surface pulmonaire est tou-
jours exactement appliquée contre la plèvre pariétale, et que ce
n'est que par la pression de l'air extérieur qui s'y introduit
cpie le poumon se trouve refoulé. C'est encore à ce grand phy-
siologiste qu'on doit une autre expérience, qui consiste à ouvrir
sous l'eau la poitrine d'un animal. Il est facile alors de voir
que le poumon continue de remplir sa cavité sans qu'aucune
bulle d'air se dégage.
Le volume considérable des poumons ayant pour effet une
respiration très étendue est une des causes de vigueur et sur-
tout de volume musculaires. C'est par conséquent la condition
organique fondamentale du tempérament sanguin athlétique.
Les différences de volume se rapportent à plusieurs conditions :
i0 les états opposés d'inspiration ou d'expiration, constituant
l'ampliation ou le rétrécissement fonctionnels, variables dans les
individus suivant l'étendue des organes eux-mêmes et la liberté
de la respiration. 2°. L'âge : indépendamment des différences
que présentent ces organes avant ou après la naissance, les pou-
mons à l'état sain se dilatent proportionnellement beaucoup plus
dans la jeunesse que dans l'âge adulte, et surtout dans la vieil-
lesse. 3° L'état pathologique : (a) toutes les maladies qui ont pour
effet une augmentation de volume dans la cavité abdominale,
l'ascite, les maladies du foie, divers kystes, et même la grossesse,
produisent le soulèvement du diaphragme et le refoulement des
poumons de bas en haut. Ainsi on a vu le foie hypertrophié re-
montant jusqu'à la hauteur de la deuxième côte. (6) Les affections
qui ont leur siège dans la poitrine: celles du cœur, hyperthro-
phie, hydro-péricarde, les anévrismes de l'aorte, etc., en faisant
l'effet de corps étrangers, repoussent les poumons de dedans en
dehors vers les parois thoraciques. Quant aux maladies des pou-
mons eux-mêmes et des plèvres, l'hydro-thorax diminuant peu à
peu le volume du poumon finit par accoler contre le rachis cet or-
gane, réduit à une masse celluleuse de l'épaisseur de la main.
Toutefois dans certains cas, cet organe lui-même, n'ayant pas
participé à la phlegmasie pleurétique, sa structure était si peu
modifiée qu'il n'en était pas moins perméable à l'air, et qu'il a
suffi de l'insufflation pour lui rendre son volume normal. Dans
ces cas, le poumon aplati ne servant plus à la respiration, celui
du côté opposé, obligé d'y suffire à lui seul, devient emphysé-
mateux, dilate les parois de la poitrine de son côté, et repousse
les médiastins vers le côté malade. Dans les pneumonies chro-
niques, le lobe inférieur du poumon étant ordinairement in-
duré, le lobe supérieur emphysémateux soulève le diaphragme
fibreux cervical ; enfin chez les sujets rachitiques, il n'est pas
rare que, par suite des gibbosités, l'un des poumons se trou-
vant atrophié, l'autre n'acquière par compensation un volume
exagéré. En dernier résultat, dans l'état pathologique comme
dans l'état sain, les parois de la poitrine, tendant toujours à
s'appliquer exactement sur les poumons ou sur le liquide épan-
ché, le côté malade d'un poumon emphysémateux se dilate, et
augmente d'étendue à la longue par l'alongement des côtes et
l'élargissement des espaces intercostaux, tandis que dans les cas
d'atrophie du poumon, de cavernes citratrisées ou d'adhérence
après un épanchement long-temps continué, la paroi thoraci-
que en regard s'affaisse par l'aplatissement des côtes et leur rap-
prochement.
COULEUR.
La couleur des poumons, si variable en raison de l'âge, du
genre de mort et des maladies, est tellement difficile à déter-
miner, que beaucoup d'anatomistes n'ont dit à son sujet (pie
des choses vagues, et que, dans la plupart des ouvrages icono-
graphiques coloriés, les artistes n'ont pas su la rendre avec vé-
rité. C'est que , même dans l'état sain et en copiant d'après
nature, par les moindres circonstances physiologiques ou cada-
vériques, il est possible de représenter plusieurs poumons avec