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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0035
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COMMUNICATION INTER ORGANIQUE.

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duits morbides seront excrétés sur les surfaces muqueuses par braneux du pharynx est l'aboutissant commun de toutes les ca-
les canaux propres, ou ils se formeront aussi un trajet fistuleux vités de la face qui viennent s'y ouvrir directement ou les unes
vers l'une ou Vautre surface tégumentaire, la membrane mu- par les autres. Par sa situation intermédiaire, le pharynx est à-
queuse, ou la peau. De ce nombre seront les abcès et les calculs la-fois l'orifice d'entrée des surfaces tégumentaires digestive
du foie et du rein; les premiers s'ouvrant le plus ordinairement et pulmonaire, et la terminaison des surfaces tégumentai-
sous le rebord cartilagineux des côtes, et les seconds dans le trian- res sensoriales. En effet, cette cavité, considérée comme un
gle celluleux des muscles abdominaux, en arrière, au-dessus de affluent commun, ouvre inférieurement clans l'estomac par
la crête iliaque. Il en sera de même, dans certains cas, des calculs l'œsophage, et dans le poumon par la glotte ; en haut, elle com-
urinaires engagés soit dans les parois de la vessie, soit à l'ori- munique avec la bouche par l'isthme du gosier, et avec les fosses
gine du canal de l'urètre, et qui donneront lieu à des fistules au nasales par les deux ouvertures postérieures de ces cavités. Par
pourtour du bassin, mais sur-tout au périnée. l'intermédiaire des fosses nasales, elle ouvre de nouveau au-
Les épanchemens des divers liquides, soit la bile, le sang ou le dehors par les orifices des narines, et communique avec la sur-
pus , fusent dans la gouttière lombaire formée par les psoas. On face de la conjonctive par le canal nasal ; enfin, sur sa paroi pos-
connaît, en effet, le trajet des épanchemens purulens produits térieure, le pharynx reçoit la terminaison de la trompe d'Eus-
par la carie lombaire qui suivent la gouttière des psoas, longent tache, qui établit sa continuité avec l'oreille moyenne,
les vaisseaux iliaques, et viennent ordinairement former tumeur Mais indépendamment des communications intérieures des
sous la peau de la partie interne et supérieure de la cuisse. Les cavités de la face, chacune d'elles ouvre à l'extérieur par ses ori-
épanchemens urinaires produits par la rupture ou l'ulcération fices propres; l'œil par la fente palpébrale, les fosses nasales par
de la vessie sont encore plus communs ; on sait à quels dangers les narines, la cavité buccale par l'ouverture labiale, et l'oreille
expose l'infiltration urineuse du périnée et des bourses , et les externe par son conduit.

nombreuses fistules auxquelles elle donne lieu. De cet aperçu général, il résulte qu'en physiologie, tous les

liquides sécrétés par les membranes muqueuses trouvent une

COU ET TÊTE' double issue sur l'une et l'autre surface tégumentaire. En pa-
thologie, la même observation s'appliquera aux liquides altérés

A partir du plan inférieur cervical, formé par l'aponévrose ct aux produits morbides; mais déjà on conçoit que, par le

cervico-tboracique, les gros vaisseaux de l'extrémité céphalique gonflement de la membrane muqueuse et lepaississement des

montent verticalement dans le sillon placé entre le sterno-mas- fluides, les canaux les plus étroits pourront se trouver acciden-

toïdien et la cage du larynx. Dans toute la hauteur du cou, les tellementoblitérés,etdonner lieu àdesaccidensparlcurobstruc-

grands troncs vasculaires se trouvant placés entre les aponc- tion; c'est le cas du canal nasaletdela trompe d'Eustache.Enfin,

vroses pharyngienne et pré-vertébrale qui séparent les deux moi- les orifices cutanés des cavités de la face formeront, au point de

tiés antérieure et postérieure, la carotide primitive se maintient vue de la médecine opératoire, autant de voies naturelles pour

sans fournir aucune branche, les vaisseaux du cou étant don- introduire des instruincns d'exploration, ou même pour prati-

nés par les sous-clavièies dans le triangle omo-claviculaire. Les quer un grand nombre d'opérations, sans que, dans beaucoup

communications les plus importantes sont celles du canal rachi- de cas, il soit nécessaire de pratiquer des incisions pour atteindre

dien par les trous de conjugaison qui donnent passage aux nerfs ^s parties malades.

cervicaux et aux artérioles et veines spinales. Les ramifications En effet, les limites des cavités de face étant nettement détermi-

secondaires des vaisseaux cervicaux rampent dans les espaces nées parla nature, tant dans la charpente osseuse que dans les

celluleux des muscles. Le sillon des gros vaisseaux céphaliques parties molles de revêtement, lesmaladiesetlcsopérationssont,en

offre beaucoup d'intérêt en chirurgie; il est le siège des inci- général, assez bien circonscrites dans le lieu qui en est le siège,

sions les plus communes pour un grand nombre de cas : tels L'enceinte orbitaire, isolant les maladies de l'œil et de ses an-

sont les abcès causés par les engorgemens lymphatiques, les ané- nexes > *a fente palpébrale offre un orifice à travers lequel se

vrismes , la ligature delà carotide; et, à gauche, l'œsophago- pratiquent presque toutes les opérations. L'ouverture des na-

tomie. A partir de la division de l'artère carotide dans ses deux rines suffit pour exercer le tamponnement dans les hémorrha-

troncs facial et crânien , le mode de distribution et le trajet des Sies des fosses nasales, pour pratiquer le cathétérisme du canal

vaisseaux deviennent plus complexes. L'appareil vasculaire de na^al et de la trompe dEustache, et même pour extraire ou

la tête est remarquable par le nombre immense d'anastomoses faire la bgature de la plupart des polypes vésiculaircs. Ce n'est

entre les vaisseaux artériels et veineux, soit profonds, soit su- que dans les cas de polypes fongueux ou carcinomateux du

perficiels, communiquant par-tout les uns avec les autres parles sinus maxillaire, ou dans ceux d'ostéo-sarcôme, qu'il devient

trous, les fentes, les scissures et les sutures dont sont criblées les nécessaire de pratiquer une plaie extérieure aux dépens des

parois osseuses, de manière à rendre toutes les parties solidaires parties de revêtement, qui d'ailleurs sont elles-mêmes envahies

les unes des autres. Cette observation anatomique est double- Par la maladie. L'ouverture buccale, par son étendue considé-

ment intéressante en pathologie et pour le médecin et pour le rable et sa dilatabilité, permet de pratiquer, sans lésion exté-

chirurgien; elle explique à-la-fois la facilité de l'extension des rieure, la plupart des opérations qui ont pour siège la ca-

maladies de l'extérieur à l'intérieur, et vice versa, et la rapidité vité de la bouche : l'avulsion des dents, la résection des épulis et

du dégorgement de tout le système capillaire de la tête par d'à- des amygdales, l'extraction des séquestres alvéolaires, la staphy-

bondantes émissions sanguines locales sur un point très vascu- loraphie, les incisions et les cautérisations nécessitées dans une

laire de la surface. f°ule de cas, pour les abcès, les tumeurs fongueuses, etc.

Communications entre les cavités de la face. Le vestibule mem- Communications de la cavité du crâne. Nous avons vu que le

crâne était percé dans tout son contour d'un nombre immense

i Planche i. d'orifices vasculaires donnant lieu à des anastomoses multipliées,
 
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