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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0070
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62

MÉDECINE OPÉRATOIRE.

ration, la maladie, d'ailleurs peu douloureuse, n'est que gênante
ou disgracieuse, et ne présente qu'un danger plus ou moins éven-
tuel et éloigné : tels sont les lipomes, les abcès profonds, et en
général des tumeurs variées sans dégénération de tissus : les va-
rices, les héinorrhoïdes, les corps étrangers dans la profondeur
des membres ; nombre de petites opérations propres à certains
organes spéciaux, l'œil, l'oreille, etc. Dans tous ces cas, ceux du
moins où il n'y a pas nécessité actuelle d'opérer, et où l'opération,
elle-même assez simple, promet une guérison prompte et assurée,
c'est au chirurgien de bien calculer toutes les circonstances pro-
pres à la maladie et au malade, qui doivent faire accepter, diffé-
rer ou rejeter l'opération. Tant de motifs et de considérations se
présentent, applicables à des cas si variés, qu'il est impossible de
rien spécifier en formule générale. Seulement, en principe, il
faut établir que toute opération n'est j ustifiable qu'autant qu'elle
est nécessaire et réunit une somme de chances favorables très su-
périeure aux risques qu'elle fait courir. Enfin, on ne doit jamais
céder, pour agir, à aucune sollicitation téméraire on inopportune
du malade lui-même ou à tout autre motif étranger au diagnos-
tic et au pronostic de la maladie. A cet égard, il faut avoir tou-
jours présens à] l'esprit ces cas malheureux, qui se renouvellent
journellement dans la pratique, où l'opération la plus légère,
une saignée, une incision, l'excision d'une loupe, etc., pratiquée
dans les circonstances les plus convenables et chez le sujet le
mieux disposé, est néanmoins suivie d'une complication grave et
quelquefois de la perte du malade.

CONDITIONS PARTICULIÈRES AUX MALADIES ET AUX OPÉRATIONS.

i ° Choix du temps. L'époque à laquelle il convient de prati-
quer une opération est déterminée par les exigences de la mala-
die. On nomme temps de nécessité celui où le chirurgien est forcé
d'agir immédiatement pour cause d'urgence : tels sont les cas
d'hémorrhagies, d'étranglement intestinal, de fractures du crâne
avec compression, etc. On appelle, au contraire, temps délection
la circonstance où la maladie, n'offrant pas de danger actuel,
permet au chirurgien de choisir l'époque la plus favorable à
l'opération.

20 Choix du lieu. Certaines maladies exigent que l'on opère
sur le siège même de la lésion ou à peu de distance, en regard du
point (pic l'on veut atteindre ; c'est ce qui constitue le lieu de
nécessité, applicable aux cas les plus nombreux : tels sont les ou-
vertures d'abcès, les hernies, les ablations de tumeurs, les fis-
tules , la lithotomie, etc. Dans d'autres circonstances, le chirur-
gien , libre d'opérer sur un point plus ou moins éloigné de la
maladie, est déterminé, par diverses considérations, pour ce qu'on
nomme le lieu d'élection. C'est le cas des amputations, de l'ané-
vrisme par la méthode d'Anel, etc.

3° Choix du mode opératoire. Il est un petit nombre d'opéra-
tions qui ne se pratiquent que d'une seule manière : telles sont
celles du trépan, de la laryngotomie, de la paracenthèse, etc. ,
mais le plus grand nombre peuvent s'exécuter par une succession
d'actions très différentes . c'est ce que l'on nomme méthodes et
procédés opératoires. Quoique ces deux mots soient très employés
en chirurgie, leur valeur relative n'est cependant pas bien nette-
ment définie. En général, la qualification de méthode s'applique
à l'intention curative que l'on se propose ou à l'effet principal
que l'on produit, et le procédé à l'ensemble des moyens pour y

parvenir; de sorte que le procédé est compris clans la méthode ;
mais c'est lui qui constitue l'opération. Là où il n'y a qu'une ma-
nière d'opérer, ils se confondent, comme dans les cas cités plus
haut; mais dès que, pour satisfaire à une indication thérapeu-
tique, les opérations se multiplient, il en résulte une ou plusieurs
méthodes, renfermant chacune un seul ou plusieurs procédés.
Ainsi l'anévrisme peut se traiter par compression ou par ligature;
la fistule lacrymale par dilatation, incision, formation d'un ca-
nal artificiel; la lithotomie par les tailles sus-pubienne, latérali-
sée, etc., toutes méthodes différentes comprenant chacune di-
vers procédés. Les raisons qui, dans la pratique, entraînent le
chirurgien à choisir telle méthode ou à substituer tel procédé à
tel autre, se déduisent de la nature de la maladie, de l'état des
parties, du plus ou moins de facilité à exécuter un mode opéra-
toire, et de la supériorité de résultat qu'il promet. Ainsi, un
calcul à extraire étant donné, le volume et la forme du corps
étranger, l'état comparatif de l'urètre et du périnée, l'âge du su-
jet, etc., pourront engager à choisir de préférence soit la litho-
tomie, soit la lithrotritic, et, ce choix étant fait, détermineront
à suivre telle voie pour pénétrer dans la vessie, ou à employer tel
moyen de broiement et d'extraction du corps étranger.

CONDITIONS PARTICULIÈRES AU MALADE.

i0 Age. En général, on doit éviter toute opération pratiquée
dans le premier âge, les tissus étant encore mous, l'enfant trop
faible et difficile à contenir dans ses mouvemens. Il n'y a d'excep-
tion que pour les cas d'urgence, comme celui d'imperforation
des orifices naturels à la naissance. La vaccination, très légère
en elle-même et dont le but est préventif, ne commence à se pra-
tiquer qu'à six semaines ou deux mois. Quand on peut différer,
il vaut mieux attendre vers la quatrième année : c'est le cas du
bec-de-lièvre congénial, de la staphyloraphie, de la pupille arti-
ficielle , fondée sur la persistance de la membrane pupillaire. La
même discrétion est recommandée envers les vieillards , sur les-
quels on ne doit agir qu'autant que la vie est menacée, les opéra-
tions, dans un âge avancé, offrant plus de dangers avec des chan-
ces de succès beaucoup moindres.

2° Constitution, état de santé habituel et disposition actuelle.
Toutes ces circonstances sont d'un grand intérêt pour éclairer
le chirurgien sur l'opportunité des opérations. Voici les princi-
pales considérations qui s'y rapportent, (a) Toutes choses égales
d'ailleurs, une bonne constitution congéniale est toujours une
condition avantageuse, (b) La concomitance d'une autre mala-
die et sur-tout d'une altération organique d'un viscère doit tou-
jours être prise en sérieuse considération. Sans parler de la fistule
à l'anus, envisagée comme symptomatique d'une phthisie pul-
monaire , et dont les effets révulsifs, dans ce cas, sont bien con-
nus ; en thèse générale, on doit se défier du nouvel équilibre
organique qu'entraîne la suppression d'une ancienne maladie,
principalement un ulcère, une fistule, etc., qui, par l'irritation
continuelle et l'écoulement quotidien qu'elles produisent, agis-
sent à la manière d'un exutoire. Il n'est pas rare, après la guéri-
son inopportune d'une affection de cette nature, de voir une ma-
ladie interne, jusque là stationnaire, marcher avec rapidité vers
une issue funeste. C'est au chirurgien-médecin qu'il appartient
de reconnaître, d'après la situation générale du sujet, quelles
sont les maladies de son ressort qu'il serait imprudent de vouloir
guérir, (c) Quand il existe une affection générale, scorbut, scro-
 
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