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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0072
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MÉDECINE OPÉRATOIRE.

2° Apprêts de l'opération. Ils se composent du choix et de la
distribution des aides, de la préparation de l'appareil, et de la
disposition de la lumière naturelle ou artificielle.

(a) Aides. Les aides intelligens sont d'un si grand secours en
chirurgie que, dans nombre de circonstances, l'opération sans
eux serait impossible. Dans certains cas même, la fonction du
premier aide ne le cède guère en difficulté à celle de l'opérateur
lui-même. Aussi la plupart des chirurgiens ont-ils un certain
nombre d'aides formés par eux, habitués à les servir, et qui,
dans toute circonstance, même imprévue, savent harmonier
leurs mouvemens avec ceux de l'opérateur. Un aide excellent
s'allie de corps et d'esprit avec le chirurgien, et devient comme
un de ses organes; il l'anime du coup-d'œil et du geste, l'in-
spire, prévoit ses besoins, va au devant de ses ordres et quel-
quefois même de sa pensée. Sans ce coup-d'œil des aides, tou-
jours calmes parce qu'ils sont irresponsables, le chirurgien,
fût-il doué du plus ferme courage, peut hésiter et frémir en
face d'un danger pressant, car tout homme n'est qu'un homme,
et il n'est donné à personne de dépouiller complètement sa na-
ture. Ce tableau de l'importance des aides pourra paraître exa-
géré; mais il n'est que vrai et sera reconnu comme tel par tous
ceux qui ont vu de près la pratique des grands chirurgiens, ou
qui, en qualité d'internes, ont été eux-mêmes parties agissantes
dans le service des hôpitaux. Les aides sont ordinairement au
nombre de deux, quelquefois trois, rarement cpiatre. Leur
disposition varie suivant les cas ; la plus commune est en
face et sur les côtés de l'opérateur. Nous déterminerons plus
loin les fonctions plus exclusivement attribuées à chacun
d'eux.

(b) Appareil. Il se compose de l'ensemble des objets qui doi-
vent servir à l'opération, les instrumens et les pièces de panse-
ment. On peut y joindre le lit ou la chaise destiné à supporter
l'opéré, et qui souvent exige certains apprêts. En général, un aide
est chargé de préparer l'appareil, et dispose les instrumens dans
l'ordre le plus convenable pour n'avoir qu'à les présenter sans
les chercher. Le chirurgien, avant l'opération, vérifie s'il n'y a
rien d'oublié. Les pièces de pansement, charpie, compresses,
fils à ligature, bandelettes agglutinatives, etc., trop connues
pour insister sur leur énumération, sont également disposées à
part. Il faut y joindre les diverses substances employées dans
l'hémostatique, des vases avec de l'eau chaude et froide et des
éponges pour les lavages; enfin, un réchaud et des cautères lors-
que l'on croit devoir s en servir. Tous ces apprêts doivent se faire
hors de la présence du malade, et être tenus écartés de sa vue
et de celle des parens et des assistans.

(c) Lumière. L'art d'éclairer la partie sur laquelle on opère a
une grande importance sur la marche régulière et le succès des
opérations. La lumière du jour est préférable quand on peut
l'employer; mais comme il est nécessaire qu'elle vienne d'en
haut, pour servir à la fois à l'opérateur et aux aides, et que sou-
vent la partie sur laquelle on opère ne peut être présentée sous
un angle convenable, dans cette direction, le plus ordinaire-
ment on emploie la lumière artificielle dont le service est confié
à un aide. Une bougie courte, qui ne porte pas d'ombre et
peut s'offrir par-tout avec facilité, est le meilleur lumi-
naire.

SOINS PENDANT L OPÉRATION

Ils comprennent : la situation des diverses personnes qui con-
courent à l'opération, les moyens de diminuer la douleur, la sus-
pension locale du cours du sang, le manuel opératoire, les pré-
occupations qui concernent le malade, et l'art de remédier aux
accidens fortuits.

i° Situation du malade, de l'opérateur et des aides. Le siège de
la maladie et l'état des forces du malade déterminent le choix de
la position qu'on lui donne. Les opérations qui se pratiquent
sur la face ou sur les tégumens du thorax, permettent que le
malade soit assis sur une chaise et supporté par un aide ; il en
est de même de quelques opérations qui se font sur le membre
abdominal et de la plupart de celles qui ont pour siège le mem-
bre thoracique. Mais les opérations qui se pratiquent sur l'abdo-
men , le bassin, le périnée, le crâne, dans l'état de coma, la plu-
part de celles qui s exercent sur le membre abdominal, exigent
que le malade soit couché. La chaise, le lit ou une table qui en
tient lieu, garnis de matelas, d'oreillers ou coussins recouverts de
draps, sont disposés préalablement par un aide, puis revus et
accommodés, au dernier moment, par le chirurgien. La posi-
tion du malade est très variable, suivant l'inclinaison du corps
jugée nécessaire. Seulement, en précepte général, elle doit être la
plus commode pour tous, et sur-tout il faut éviter de gêner la
respiration et la circulation de l'opéré.

La position du chirurgien change trop entre les diverses opéra-
tions et dans l'exécution des manœuvres propres à chacune
d'elles, pour que l'on puisse rien prescrire à cet égard. Généra-
lement il est debout, le corps en demi-flexion; parfois il est assis
sur-tout lorsque la main a besoin d'un point d'appui. Certaines
opérations, enfin, exigent qu'il pose sur un genou : telle est en
particulier l'incision pour la taille latéralisée.

La position des aides se déduit des fonctions attribuées à chacun
d'eux pour chaque cas déterminé. En général, si le malade est
assis, l'un d'eux est placé derrière lui, d'autres à ses genoux; si
le malade est couché, le premier aide fait face à l'opérateur, les
autres sont à ses côtés. Dans tous les cas, celui qui est chargé du
service de l'appareil est toujours à sa droite.

2° Suspension du cours du sang, et moyens de diminuer la dou-
leur. Nous ne faisons que mentionner parmi les généralités ces
deux indications. Comme elles constituent par elles-mêmes des
opérations élémentaires très détaillées, elles seront traitées en
leur lieu. Sommairement, l'interruption temporaire de la circu-
lation pendant la durée des manœuvres opératoires, s'obtient,
quand on le peut, par la compression du tronc artériel princi-
pal, quelquefois par le garrot ou le tourniquet; mais le plus sou-
vent par les doigts d'un aide. Ce dernier moyen est toujours pré-
férable par la facilité qu'il offre, sur un mot ou un signe, de
diminuer, augmenter, suspendre ou rétablir immédiatement la
compression, suivant les exigences de l'opération. Au contraire,
l'emploi des compresseurs, toujours lent et compliqué, retarde,
gêne et entrave la marche des opérations, et jette du trouble dans
les manœuvres par la difficulté de gouverner 1 hémorrhagie.

3° Manuel opératoire du chirurgien et de ses aides. Cette déno-
mination renferme l'ensemble des manœuvres exercées par le
 
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