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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0192
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184

OPÉRATIONS GÉNÉRALES.

de son temps ; enfin Cline depuis remplace par du liège le bois
dont le contact est trop dur. C'est cette idée d'une compression
par un corps étranger cylindrique d'un petit volume, dont
Scarpa s'est emparé pour en faire la base du procédé qui porte
son nom. L'avantage de ce mode de compression est de main-
tenir accolées les parois du vaisseau sans frottement ni déchi-
rure de leurs tuniques, et de faciliter, par une inflammation
modérée, l'adhésion de la membrane interne en contact avec
elle-même.

Procédé de Scarpa. L'artère est mise à découvert comme pour
la ligature, mais dans une étendue plus considérable et d'environ
dix à quinze millimètres. Une ligature formée de six brins de fil
rassemblés à plat, en un ruban, étant glissée sous l'artère, on ap-
plique dessus un petit cylindre de linge, enduit de cérat, de la
dimension indiquée plus haut; on noue sur le corps étranger la
ligature mollement serrée et fixée par un double nœud , et on en
amène les deux chefs au dehors de la plaie. Le temps nécessaire
pour opérer l'inflammation adhésive varie de trois à six jours,
suivant la disposition du sujet. Pour retirer la ligature sans opé-
rer sur le vaisseau des tiraillemens qui pourraient rompre l'ad-
hérence encore légère, Morigi, Paletta, Uccelli, Giuntini, ont
imaginé divers moyens. Le plus simple est encore celui de l'au-
teur. Scarpa se servait d'une sonde cannelée fendue à son extré-
mité et garnie à chaque bout de deux petits anneaux dans lesquels
il engageait l'un des bouts du lien, afin de glisser doucement la
sonde sur le cylindre et sous le nœud de la ligature; un très petit
couteau ou bistouri garni de linge jusqu'au près de sa pointe lui
servait à couper, sur l'extrémité de la sonde, l'anse de fil qu'il reti-
rait avec lenteur, en prenant garde de causer aucun ébranlement.

Le procédé de Scarpa, à son exemple, a été employé avec succès
par un grand nombre de praticiens. Deux cas de succès sont
dus à M. Paletta (artères fémorale et humérale), deux autres
à M. Morigi (poplitée, humérale). Enfin beaucoup d'autres
appartiennent à un grand nombre de chirurgiens : en Italie
MM. Molina, Falcieri, Uccelli, Giuntini, etc.; en Allemagne
M. Grcefe, en France MM. Boyer et Roux, en Irlande M. Cramp-
ton. En France on a un peu varié les moyens. M. Roux, dans la
confection du petit cylindre, au lieu de linge sec se sert de spa-
radrap de diachilon, plus ferme et qui comprime mieux à plat.
Quant à la ligature, d'après l'observation de Richerand qu'un
ruban formé de plusieurs brins de fil finit toujours, quand on
serre, par se tordre en un cylindre, on avait conseillé de rendre
les rubans moins larges que les faisait Scarpa. Mais l'objection
de Richerand, vraie, comme il l'entendait, pour la ligature simple,
où le nœud porte sur le vaisseau, nous paraît dans ce cas-ci plus
spécieuse que solide. La torsion, par cela même qu'elle ne se fait
qu'au voisinage du nœud, ne se trouve ici en contact qu'avec le
cylindre; la forme rubanée persiste en arrière, dans le point op-
posé de l'anse appliquée sur l'artère, et remplit ses conditions
de n'exercer qu'une pression douce sur une surface un peu
large, afin de ne donner lieu qu'à une inflammation sans sec-
tion du vaisseau. Nous croyons donc que le lien de Scarpa doit
être conservé.

Ligature par un ftl de soie. Jones, pour hâter la chance d'adhé-
sion par épanchement de lymphe concrescible, conformément à
sa théorie, pratiqua la section des tuniques interne et moyenne
dans trois ou quatre points par autant de ligatures rapprochées,
les retira après quelques minutes et assura néanmoins avoir ob-
tenu l'oblitération de l'artère. Cette tentative a réussi à M. Hut-

chinson; mais MM. Dalrymple, Hodgson et Travers, après avoir
opéré sur des chevaux et des moutons, ont constaté que jamais
l'artère n'a été oblitérée. M. Travers a modifié cette théorie en
laissant quelque temps la ligature à demeure. Essayant ce mode
de ligature sur l'homme, en 1817, un malade a guéri après cin-
quante heures d'application d'une ligature sur l'artère humérale.
Pareille réussite est due à M. Roberts, après vingt-quatre heures
seulement de la ligature de la fémorale pour un anévrisme. Mais
à côté de ces faits heureux s'en trouvent quatre autres d'insuccès
de MM. Hutchinson, A. Cooper, Travers.

En résumé, la ligature temporaire par le procédé de Scarpa
est celle qui compte le plus grand nombre de succès; c'est la
seule qui ait été accueillie en France, où elle est restée dans le
domaine de l'art.

Ligature permanente.

Basée sur la ligature ordinaire avec un simple fil de chanvre, en
raison des nombreux essais faits dans ces derniers temps elle pré-
sente néanmoins de nombreuses variétés quanta la forme de la li-
gature elle-même et à la nature de la substance que l'on y emploie.

Ligatures avec des substances diverses. — (a) Fils de matière ani-
male. Dans le but de pouvoir réunir par première intention en
laissant dans la plaie des ligatures qui pussent y être absorbées,
Physick avait, en 1814, employé des fils formés avec de la peau
de daim. Voici le résumé des tentatives pratiquées sur l'homme.
10 La soie n'a donné lieu à aucun accident dans deux cas (Lawrence,
Carwardine, 1815); dans plusieurs autres elle a retardé la cica-
trisation (Lawrence, Watson, Hodgson, de Renzi, Cumin) : du
reste elle peut être laissée dans les tissus, mais elle ne s'y abs-
orbe pas. 20 L'intestin de chat a paru à A. Cooper avoir été dis-
sous deux fois; dans deux autres cas il n'a pas réussi àM. Norman.
3° Uintestin de ver à soie a été employé par M. Wardrop avec des
résultats divers.

(b) Fils métalliques. Physick avait proposé de se servir pour la
ligature de fils de divers métaux : fer, plomb, or, argent, pla-
tine. M. Levert, sur cette donnée, a expérimenté sur des chiens,
en fait, l'artère s'est toujours trouvée oblitérée; le fil s'enve-
loppe d'un kyste. La guérison s'est fait attendre de sept à qua-
rante-deux jours.

En résumé, les résultats de ces divers moyens sont assez vagues
et justifient la circonspection que l'on a mise en France à les
introduire dans la pratique.

Double ligature avec piqûre à travers l'artère. Nous avons déjà
mentionné ce moyen, indiqué par Dionis, décrit par Richter, et
dont sir A. Cooper a fait l'essai sur l'artère fémorale pour un
anévrisme poplité. Serrer l'artère d'une ligature en deux points,
poser dans l'intervalle les fils au travers du vaisseau et les fixer
sur les nœuds, constitue toute une série de manœuvres longues
et difficiles, sans autre résultat réel que d'enflammer inutilement
l'artère dans une plus grande étendue.

Double ligature avec section intermédiaire du vaisseau. On sait
que les anciens, Cclse, Galien, Aétius, et à leur exemple tout
le moyen-âge, avaient recommandé la section de 1 artère entre
deux ligatures. Severin, Purmati, Morand et Tenon avaient es-
sayé de rappeler ce procédé, repousse par Heister, Richter et
Callisen. Cette discussion a été reprise tout récemment et sou-
 
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