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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0193
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ANÉYRISMES.

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mise à l'épreuve des faits. L'objet de ce procédé, invoqué par
Morand et développé au long par M. Maunoir, est d'annuler la
force de rétractilité de l'artère, qui, déjà raccourcie par la stric-
tion, tiraillerait sur la ligature et tendrait à rompre le vaisseau.
Des faits nombreux, dus à MM. Abernethy, Black, Maunoir,
A. Cooper, Dalrymple, Guthrie, Roux, Larrey, Taxil, ten-
draient à confirmer cette théorie. D'un autre côté ses adversaires,
et à leur téte Scarpa, la repoussent et pensent que la section du
vaisseau facilite la chute des ligatures et occasionne des hémor-
ragies. Scarpa s'appuyait à ce sujet sur des observations de Mon-
teggia et Assalini. Pareil accident est arrivé à MM. Cline et
A. Cooper. Enfin Béclard affirme, d'après des expériences sur
les anima ux, que la rétractilité des artères existe à peine. M. Vel-
peau se range à cette opinion, et M. Lyng pense qu'en tout cas,
pour en combattre les effets, il suffit de mettre les muscles dans
le relâchement par la demi-flexion de la partie malade. Enfin le
meilleur argument contre le procédé en question, c'est qu'en di-
visant l'artère il accomplit immédiatement un résultat qu'il s'agit
d'éviter dans la ligature simple : il double la chance d'hémor-
ragie; et dans le cas où la ligature est placée très près du tronc
il ne laisse aucune ressource après lui, s'il arrivait que la ligature
du bout supérieur vînt à se détacher.

Ligature simple. Cette forme de ligature, la plus ancienne, est
encore la plus sûre, et malgré le retard qu'elle apporte à la cica-
trisation est encore celle qui paraît devoir survivre à toutes les
autres.

D'après ce que nous avons dit dans l'hémostatique chirurgi-
cale, la ligature simple est celle qui se pratique avec un fil de
chanvre ciré sur un point de l'artère dénudé. Nous avons traité
au long des procédés opératoires qui s'y rapportent pour toutes
les artères, il nous reste à indiquer d'une manière générale, eu
égard à l'anévrisme, les deux procédés d'application de la mé-
thode ancienne et de la méthode d'Anel.

Méthode ancienne. — Procédé opératoire.

Appareil. Il se compose des objets suivans : plusieurs bistouris,
convexe, droit et boutonné; des ciseaux, des stylets boutonnés,
une spatule, une algalie ou une sonde de femme, des aiguilles
droites et courbes, des fils à ligature, un compresseur ou un
garrot, des éponges, de l'agaric, de la charpie, des bandes,
compresses, etc., de l'eau froide et chaude et des vases pour les
lavages.

Opération. Le malade étant couché en situation convenable,
la compression temporaire bien assurée, le trajet de l'artère re-
connu dans les formes énoncées pour chaque lieu , inciser pa-
rallèlement, par plans, les parties qui recouvrent la tumeur, en
étendant la division un peu au delà, au-dessus et au-dessous; di-
viser ensuite dans toute la longueur du kyste, le vider du sang et
des caillots fibrincux qu'il contient, laver et absterger sa cavité;
aller à la recherche de l'orifice d'abouchement du bout supé-
rieur du vaisseau et y introduire, pour le soulever, le bout d'une
sonde, algalie ou stylet. Isoler l'artère des veines, nerfs et tissus
voisins, l'environner par la ligature, puis faire suspendre un in-
stant la compression, et, étreignant les chefs du fil, s'assurer au
toucher, par les battemens, que c'est bien 1 artère qui est coin-
prise dans l'anse. Serrer alors la ligature derrière la sonde en la
retirant, assurer le premier nœud par un second, couper au-
près l'un des chefs du fil et amener l'autre au dehors; enfin rem-

T. vi.

plir le tond de la plaie de charpie molle recouverte d'un linge
criblé, de plumasseaux et de compresses, et maintenir le tout par
un simple bandage contentif.

Méthode et procédé dAnel.

L'opération par le procédé d'Anel n'étant qu'une simple liga-
ture, nous n'avons rien à ajouter aux préceptes que nous avons
tracés à propos de chaque ligature en particulier. La seule consi-
dération toute spéciale a rapport au lieu d'élection. En principe,
comme l'essentiel est d'opérer sur un point ou le tissu de l'artère
soit parfaitement sain, dans l'anévrisme spontané on prescrit de
lier le plus loin possible au-dessus de la tumeur. C'est le contraire
dans l'anévrisme traumatique, où, à moins que le lieu n'offre trop
de difficulté, il vaut mieux se rapprocher de la tumeur pour bé-
néficier de la présence des artères collatérales les plus voisines.

MOYENS EN ESSAI.

C'est pour mémoire, en qualité de tentatives, et non comme
des procédés ayant cours, que nous mentionnons divers moyens,
les uns, expérimentés seulement sur les animaux, les autres, va-
guement essayés ou simplement proposés nouvellement, et dont
la valeur est encore hypothétique. Avec un peu de rigueur, on
voit, par ce qui précède, qu'il y aurait lieu à ranger presque au
même titre, parmi les tentatives, tout autre moyen que la liga-
ture simple et permanente, puisque le succès des autres procédés
est encore remis en question. Toutefois nous nous bornons à ceux
dont le succès n'a pas été constaté sur l'homme.

i° Double ligature. Proposée en place des ligatures d'at-
tente pour assurer le résultat, elle consiste à placer, sur un même
tronc, deux ligatures à quelque distance l'une de l'autra. Vacca al-
lègue que l'espace intermédiaire tombe en gangrène. M. Briquet
établit, d'après Béclard, que cette portion d'artère étranglée con-
tinue de vivre par elle-même. Il est évident que ces deux proposi-
tions sont également vraies, il ne s'agit que du degré d'écartement
entre les deux ligatures. A notre avis, l'inconvénient le plus réel
de ce procédé est de doubler inutilement la chance de section pré-
maturée de l'artère ; mais cette objection est si forte qu'elle équivaut
à une exclusion.

2° Torsiondesfilsde la ligature sans les nouer. Ce moyen, imaginé
parM. Malago, n'estqu'une forme de la ligature temporaire; mais
il n'offre aucune sécurité.

3° Séton. M. H. Jameson a pensé qu'il suffirait pour obtenir
l'oblitération d'un tronc artériel ou veineux de le traverser, en
guise de séton, avec une petite lanière de peau de daim laissée à
demeure et confiée à l'absorption. Ses expériences ont réussi sui-
des chevaux. Répétées à Paris, au Val-de-Grâce, d'après M. Chau-
met de Bordeaux, elles ont eu le même succès. Enfin M. Carron
duVillards, ayant réitéré, sur des animaux,l'expérience du séton,
a prouvé que l'oblitération s'obtenait également avec des fils de
diverses substances végétales ou animales ou avec des fils métalli-
ques (fer, acier,argent). D'après ces observations et les faits relatés
parM.Pécot,oncroit que les corps étrangers dont la substance
est inaltérable s'enkystent dans les tissus et peuvent y rester
inoffensifs. Il serait à désirer que ces essais, surtout ceux avec
des matières animales susceptibles d'absorption, fussent repris,
pour savoir s'ils doivent être acceptés dans la science.

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