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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0195
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CORPS ÉTRANGERS.

187

L'aiguille posée est laissée à demeure dans les tissus pendant
un temps plus ou moins considérable. Pour la retirer on com-
prime la peau à son entrée entre deux doigts de la main gauche,
pendant qu'on tire dessus de la main droite.

Telle est dans sa simplicité l'opération de l'acupuncture. In-
troduite par torsion, en vrille ou à petits coups, l'aiguille s'in-
sinue par écartement entre les tissus sans donner lieu à aucun
des accidens des piqûres, et sans qu'il s'écoule une seule goutte de
sang. En procédant avec lenteur et ménagement, on arrive
ainsi à traverser impunément non seulement la peau et les
muscles, mais le tissu même des viscères à toute profondeur.
Quelle que soit au fond l'efficacité réelle du moyen thérapeu-
tique , du moins l'opération en elle-même est inoffensive. Mais
en est-il de même du procédé d'introduction d'un seul coup?
Quoiqu'il soit vanté pour sa promptitude par des chirurgiens
qui le prétendent également sans danger, nous sommes loin
toutefois d'oser en recommander l'emploi; ne voyant pas com-
ment cette lésion brutale, qui n'est en réalite qu'une piqûre,
n'entraînerait pas, produite par l'art, les mêmes accidens que
dans les cas où elle est accidentelle.

Quant au nombre des aiguilles, comme dans l'emploi de tous
les moyens où l'on ignore ce que l'on fait, chacun agit à peu
près à sa guise. Dans les premiers temps on n'a posé qu'une ou
deux aiguilles; peu à peu on en a augmenté le nombre, et c'est
ainsi que, pour certains traitemens de tumeur les aiguilles
s'étant beaucoup multipliées, tel chirurgien a nommé acupunc-
ture tel procédé, par exemple, celui de M. Lallemand, modifié
de la ligature en masse et que nous en avons rapproché nous-
mêmes comme devant agir par étranglement. Quant au mode
d'action de l'acupuncture en elle-même, on a supposé avec quel-
que vraisemblance qu'elle devait opérer par lelectro-galva-
nisme. De cette opinion est née la méthode suivante, dont l'action
réelle ne saurait être contestée.

Electro-puncliire.

On se sert pour cette opération d'aiguilles dont le manche est
surmonté d'un petit anneau. Deux aiguilles étant enfoncées ou
mises en place, comme il a été dit précédemment, aux deux ex-
trémités de la partie ou de la région que l'on veut faire traverser
par un courant électrique, on y attache les deux fils métalliques
correspondant aux deux pôles d'une pile galvanique en action.
Pour plus de prudence et de sécurité il est important de graduer
les effets du galvanisme et de faire en sorte que le courant n'en
soit ni trop faible ni surtout trop énergique. Nous conseillons à
ce sujet de se servir de la pile horizontale de petite dimension,
bien plus facile à gouverner que la pile verticale de Volta et
surtout que la bouteille de Leyde. Remplissant l'auge d'un liquide
peu acidulé, on commencerait d'abord par un petit nombre de
couples métalliques; à mesure on est toujours libre d'accroître
l'action en ajoutant graduellement d'autres couples, et en augmen-
tant la conductilité du liquide par l'addition de quelques
gouttes de l'acide dont on aurait fait usage.

Electricité, magnétisme.

Ce n'est que pour les mentionner que nous citons ces deux
modes de traitement empruntés de l'agent mystérieux qui do-
mine tous les phénomènes électro-magnétiques. Il est à regretter
que les chirurgiens et les médecins s'occupent si peu d'un moyen
dont l'action est si puissante, et que son emploi soit abandonné à

des hommes dont le plus grand nombre, sous prétexte de spé-
cialité, sont à peu près étrangers à la science.

Outre le procédé d'électro-galvanisme décrit ci-dessus, et qui
nous paraît le plus efficace, l'agent électrique s'emploie encore
sous différentes formes : par simple communication avec le con-
ducteur d'une machine électrique, par les pointes, par fric-
tions, etc., le malade étant ou non isolé. Ces différons procédés
d'application auraient besoin d'être de nouveau expérimentés par
des hommes graves, pour que la science fût fixée positivement
sur leur valeur thérapeutique.

Quant à la pile galvanique, ses effets sont aujourd'hui mieux
appréciés ; le courant régulier auquel elle donne lieu et la facilité
d'en proportionner les effets aux résultats que l'on veut produire
en rend l'usage commode et inoffensif. Pour la faire agir il suffit,
l'appareil étant chargé, d'en offrir les deux pôles aux extrémités
de la partie sur laquelle on veut agir. Naguère M. Coster a fait
usage de ce procédé avec quelque succès pour un goitre enduit
de pommade d'iode. 11 croit que le galvanisme a facilité dans ce
cas l'absorption et l'effet de l'iode. Enfin pour ce qui concerne
l'application des barreaux aimantés ou du magnétisme propre-
ment dit, les médecins ne s'occupant nullement de son emploi,
rien de bien authentique n'a été publié à ce sujet depuis le fa-
meux rapport d'Andry et de Thouret, qui lui-même a laissé la
science dans une incertitude dont il serait à désirer qu'elle pût
sortir par de nouvelles observations plus complètes et plus con-
cluantes.

CORPS ÉTRANGERS.

Aucun accident n'est plus commun que l'introduction de
corps étrangers dans la profondeur des tissus, qu'ils y aient été
lancés comme projectiles par l'impulsion de la poudre à canon,
ou enfoncés sous une pression quelconque. Si le corps étranger
fait saillie au dehors, dans les premiers momens il ne s'agit que
de l'extraire, sauf à débrider au besoin; les accidens alors sont
ceux des plaies simples ou avec déchirure : mais s'il est encastré
au travers des organes, et qu'il reste abandonné à lui-même, il
donne lieu par sa présence à des phénomènes très variés, suivant
sa forme, sa situation par rapport aux parties lésées, le degré
de sensibilité, le nombre et la direction des mouvemens des or-
ganes voisins. A part les cas où la déchirure des nerfs occasionne
promptement des complications funestes, et lorsque le calme a
succédé aux premiers accidens, ou bien le corps étranger, chassé
par un travail organique d'expulsion, vient s'offrir de lui-même
à son orifice d'entrée, ou, après quelque temps, si le trajet qu'il
a parcouru est trop oblique et s'est refermé, il fait saillie sous la
peau, qu'il tend à excorier pour se faire jour au dehors. Dans
d'autres cas, où sa situation est trop profonde, il entretient un
trajet fistuleux ou donne lieu à un abcès dans le foyer duquel
on le trouve en pratiquant une ouverture. Enfin il n'est pas
rare que, la sensibilité des tissus s'babituant à sa présence, ces
tissus s'en isolent par un dépôt albumineux et l'environnent
ainsi d'un kyste d'abord très mou, mais qui, avec le temps, de-
vient fibro-celluleux. Les choses peuvent rester dans cet état pen-
dant des mois, des années, et parfois même la vie entière, sans
qu'aucun indice manifeste la présence du corps étranger. Mais
dans d'autres cas, au contraire, sous l'influence de causes diver-
ses, soit, par exemple, un effort qui en détermine le dépla-
cement, il donne lieu à des accidens consécutifs nerveux ou in-
flammatoires qui nécessitent son extraction.

Les auteurs sont remplis de faits de l'un et de l'autre genre
 
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