AMPUTATIONS.
disséquer rapidement le lambeau, s'il ne se rétracte pas de lui-
même , et faire remonter les tégumens par un aide. 2° Sans
déplacer le pouce et l'indicateur, appliquer la pointe du cou-
teau sur le côté externe du pied et ouvrir les deux articulations
cuboïdo-métatarsiennes à six millimètres en dedans du tuber-
cule du cinquième métatarsien. La pointe arrêtée par le moyen
cunéiforme, porter le couteau en travers trois millimètres au-
devant; dans cette manœuvre la pointe de l'instrument divisant
les ligamens dorsaux, les lignes articulaires s'entrouvrent à
mesure. A ce point de l'opération suspendre provisoirement
et porter la pointe du couteau vers le côté interne en arrière
du pouce et à un centimètre au-devant du point où on en est
resté, ligne correspondante à l'articulation cunéo-méta tarsienne.
Inciser la capsule et les ligamens en dedans et en haut et arriver
par le côté interne sur le deuxième métatarsien. Reste à désar-
ticuler la tête de ce dernier os, sommet de la voûte du tarse.
Pour y parvenir, inciser d'abord les trois ligamens dorsaux ;
puis offrant le couteau à angle de 45°, le dos tourné vers soi et
le tranchant vers le tarse, en plonger la pointe dans l'articu-
lation du grand cunéiforme avec la tête du second os métatar-
sien, et, par un mouvement de bascule qui relève le manche
verticalement et un peu incliné en dedans, diviser le ligament
inter-osseux, dégager la pointe et incliner légèrement l'extrémité
digitale du pied pour faire saillir les tètes métatarsiennes : s'il
n'existe plus aucun débris des ligamens, les deux surfaces arti-
culaires s'écartent en entier; dans le cas contraire, inciser les
dernières brides fibreuses qui feraient résistance. 3° Les articu-
lations étant ouvertes, les luxer en masse en faisant basculer
avec le pouce à plat le métatarse sur les doigts appliqués à la face
plantaire; introduire la pointe entre les articulations écartées
pour couper à la face plantaire les ligamens transverses et calca-
néo-métatarsiens : ce n'est qu'alors que lecartement des deux
plans articulaires permet l'introduction de la lame en plein, et le
mouvement ne s'opère encore qu'à l'aide d'un effort de luxation
qui fait entendre un craquement assez fort. 4° Les os séparés,
tirer un peu sur le bout du pied pour augmenter l'écartemcnt,
couper les ligamens externe et interne, puis introduire le
couteau et lui faire contourner les tubercules osseux des deux
métatarsiens externes ; tendre le pied horizontalement, et, fai-
sant glisser le couteau, du talon vers la pointe légèrement in-
clinée en haut vers la face plantaire des os métatarsiens, tailler
un lambeau trapézoïdal, à angles arrondis, que l'on découpe
obliquement, le tranchant presque vertical, du bord interne
vers l'externe : ce lambeau doit avoir de six à huit centimètres
de longueur dans le premier sens et quatre ou cinq dans le
second, proportionnellement à l'épaisseur inégale du pied d un
bord à l'autre. Si, la section opérée, les longs tendons fléchisseurs
se trouvaient à nu sur le lambeau, on les couperait avec des
ciseaux.
Pied droit. La seule différence essentielle tient à l'inversion
dans la position des doigts par rapport au bord du pied; le
pouce s'appliquant sur le tubercule du cinquième métatarsien,
tandis que l indicateur pose sur celui du premier os. La désar-
ticulation commence également par le côté externe, ce qui est
plus commode; la taille du lambeau, du bord externe le plus
court vers l'interne le plus long, est aussi plus facile.
Si le premier cunéiforme fait une saillie trop considérable,
ou que le lambeau taillé trop court ne puisse pas le recouvrir,
on peut en faire la résection, ce qui revient à une modification
de Hey adoptée par Béclard.
Procédé mixte de M. Baudens (pl. 92, fig. 2). Cet ingénieux
chirurgien simplifie beaucoup l'opération précédente ou plutôt
la transforme en un procédé nouveau d'une exécution beaucoup
plus facile et d'un résultat meilleur, en se bornant à désarti-
culer le premier métatarsien et sciant les têtes des quatre der-
niers sur la ligne transversale qui fait suite au grand cunéi-
forme : restreignant ainsi la désarticulation tarso-métatarsienne
aux cas exceptionnels où les quatre extrémités osseuses sont
malades.
i° Le pied tenu comme pour l'autre procédé, piquer avec
la pointe du couteau sous l'un des tubercules métatarsiens,
soit l'externe pour le pied gauche ou l'interne pour le pied
droit, glisser sous la voûte métatarsienne, ressortir à l'extré-
mité opposée, puis, en rasant les os, tailler un lambeau plantaire
de longueur convenable. 20 Le lambeau plantaire détaché,
réunir les deux incisions latérales par une autre semi-lunaire
dorsale au niveau de la section plantaire, ce qui revient au
même qu'une incision circulaire avec-deux latérales pour former
des lambeaux, puis disséquer et relever le lambeau dorsal au
niveau de la première ligne articulaire cunéo-métatarsienne.
3° Le métatarse se trouvant isolé, les deux lambeaux repoussés
en arrière, par une incision circulaire tracer la voie à la scie
dans les attaches des muscles inter-osseux plantaires, enfin dés-
articuler le premier métatarsien et scier les quatre autres.
Nous le répétons, ce procédé nous paraît bien préférable à
l'autre; il offre le double avantage d'une exécution prompte et
facile pour tout le monde et d'un résultat bien plus favorable ,
puisque, indépendamment de ce qu'il prolonge un peu la base
de sustentation, il substitue à une surface cartilagineuse très
inégale une surface de section régulière et bien plus facilement
susceptible d'adhérence.
Réunion. Les artères étant tordues ou liées, on rapproche les
lambeaux et on les maintient par des bandelettes agglutinatives
(fig. 5 ); la jambe est couchée demi^fléchie sur sa face externe.
AMPUTATION S M ÉDIO-T ARS1 EN N ES.
11 y a trois ans on ne connaissait encore sous ce nom que
l'amputalion de Chopart dans la double articulation astragalo-
scaphoïdienne et calcanéo-cuboïdienne ; aujourd'hui deux nou-
veaux procédés sont venus s'y adjoindre : celui de M. Sédillot,
qui n'est qu'une modification spéciale dans la taille du lambeau
de Chopart; et celui de M. Baudens, qui constitue une méthode
mixte et transporte avec avantage l'amputation au-devant du
scaphoïde.
Anatomie. Deux articulations se présentent l une au-devant de
l'autre, auxquelles le scaphoïde est intermédiaire. La jambe ver-
ticale sur le pied posant horizontalement a plat, voici les indica-
tions que nous croyons les plus précises. — Bord interne. Partant
du sommet de la malléole interne, à cinq centimètres directe-
ment au-dessous se distingue en pressant, au toucher, l'apo-
physe interne du calcanéum , sous laquelle se réfléchissent les
tendons fléchisseurs; à quatre centimètres au-devant sur le bord
interne et à six centimètres en avant et en bas de la malléole
est le sommet du tubercule du scaphoïde intermédiaire aux plans
articulaires avec l'astragale et les cunéiformes, éloignés d'environ
huit centimètres de ce sommet, l'astragale en arrière et les cunéi-
formes en avant. La ligne extérieure articulaire astragalo-scaphoï-
dienne, quoique légèrement convexe en avant, se continue sen-
disséquer rapidement le lambeau, s'il ne se rétracte pas de lui-
même , et faire remonter les tégumens par un aide. 2° Sans
déplacer le pouce et l'indicateur, appliquer la pointe du cou-
teau sur le côté externe du pied et ouvrir les deux articulations
cuboïdo-métatarsiennes à six millimètres en dedans du tuber-
cule du cinquième métatarsien. La pointe arrêtée par le moyen
cunéiforme, porter le couteau en travers trois millimètres au-
devant; dans cette manœuvre la pointe de l'instrument divisant
les ligamens dorsaux, les lignes articulaires s'entrouvrent à
mesure. A ce point de l'opération suspendre provisoirement
et porter la pointe du couteau vers le côté interne en arrière
du pouce et à un centimètre au-devant du point où on en est
resté, ligne correspondante à l'articulation cunéo-méta tarsienne.
Inciser la capsule et les ligamens en dedans et en haut et arriver
par le côté interne sur le deuxième métatarsien. Reste à désar-
ticuler la tête de ce dernier os, sommet de la voûte du tarse.
Pour y parvenir, inciser d'abord les trois ligamens dorsaux ;
puis offrant le couteau à angle de 45°, le dos tourné vers soi et
le tranchant vers le tarse, en plonger la pointe dans l'articu-
lation du grand cunéiforme avec la tête du second os métatar-
sien, et, par un mouvement de bascule qui relève le manche
verticalement et un peu incliné en dedans, diviser le ligament
inter-osseux, dégager la pointe et incliner légèrement l'extrémité
digitale du pied pour faire saillir les tètes métatarsiennes : s'il
n'existe plus aucun débris des ligamens, les deux surfaces arti-
culaires s'écartent en entier; dans le cas contraire, inciser les
dernières brides fibreuses qui feraient résistance. 3° Les articu-
lations étant ouvertes, les luxer en masse en faisant basculer
avec le pouce à plat le métatarse sur les doigts appliqués à la face
plantaire; introduire la pointe entre les articulations écartées
pour couper à la face plantaire les ligamens transverses et calca-
néo-métatarsiens : ce n'est qu'alors que lecartement des deux
plans articulaires permet l'introduction de la lame en plein, et le
mouvement ne s'opère encore qu'à l'aide d'un effort de luxation
qui fait entendre un craquement assez fort. 4° Les os séparés,
tirer un peu sur le bout du pied pour augmenter l'écartemcnt,
couper les ligamens externe et interne, puis introduire le
couteau et lui faire contourner les tubercules osseux des deux
métatarsiens externes ; tendre le pied horizontalement, et, fai-
sant glisser le couteau, du talon vers la pointe légèrement in-
clinée en haut vers la face plantaire des os métatarsiens, tailler
un lambeau trapézoïdal, à angles arrondis, que l'on découpe
obliquement, le tranchant presque vertical, du bord interne
vers l'externe : ce lambeau doit avoir de six à huit centimètres
de longueur dans le premier sens et quatre ou cinq dans le
second, proportionnellement à l'épaisseur inégale du pied d un
bord à l'autre. Si, la section opérée, les longs tendons fléchisseurs
se trouvaient à nu sur le lambeau, on les couperait avec des
ciseaux.
Pied droit. La seule différence essentielle tient à l'inversion
dans la position des doigts par rapport au bord du pied; le
pouce s'appliquant sur le tubercule du cinquième métatarsien,
tandis que l indicateur pose sur celui du premier os. La désar-
ticulation commence également par le côté externe, ce qui est
plus commode; la taille du lambeau, du bord externe le plus
court vers l'interne le plus long, est aussi plus facile.
Si le premier cunéiforme fait une saillie trop considérable,
ou que le lambeau taillé trop court ne puisse pas le recouvrir,
on peut en faire la résection, ce qui revient à une modification
de Hey adoptée par Béclard.
Procédé mixte de M. Baudens (pl. 92, fig. 2). Cet ingénieux
chirurgien simplifie beaucoup l'opération précédente ou plutôt
la transforme en un procédé nouveau d'une exécution beaucoup
plus facile et d'un résultat meilleur, en se bornant à désarti-
culer le premier métatarsien et sciant les têtes des quatre der-
niers sur la ligne transversale qui fait suite au grand cunéi-
forme : restreignant ainsi la désarticulation tarso-métatarsienne
aux cas exceptionnels où les quatre extrémités osseuses sont
malades.
i° Le pied tenu comme pour l'autre procédé, piquer avec
la pointe du couteau sous l'un des tubercules métatarsiens,
soit l'externe pour le pied gauche ou l'interne pour le pied
droit, glisser sous la voûte métatarsienne, ressortir à l'extré-
mité opposée, puis, en rasant les os, tailler un lambeau plantaire
de longueur convenable. 20 Le lambeau plantaire détaché,
réunir les deux incisions latérales par une autre semi-lunaire
dorsale au niveau de la section plantaire, ce qui revient au
même qu'une incision circulaire avec-deux latérales pour former
des lambeaux, puis disséquer et relever le lambeau dorsal au
niveau de la première ligne articulaire cunéo-métatarsienne.
3° Le métatarse se trouvant isolé, les deux lambeaux repoussés
en arrière, par une incision circulaire tracer la voie à la scie
dans les attaches des muscles inter-osseux plantaires, enfin dés-
articuler le premier métatarsien et scier les quatre autres.
Nous le répétons, ce procédé nous paraît bien préférable à
l'autre; il offre le double avantage d'une exécution prompte et
facile pour tout le monde et d'un résultat bien plus favorable ,
puisque, indépendamment de ce qu'il prolonge un peu la base
de sustentation, il substitue à une surface cartilagineuse très
inégale une surface de section régulière et bien plus facilement
susceptible d'adhérence.
Réunion. Les artères étant tordues ou liées, on rapproche les
lambeaux et on les maintient par des bandelettes agglutinatives
(fig. 5 ); la jambe est couchée demi^fléchie sur sa face externe.
AMPUTATION S M ÉDIO-T ARS1 EN N ES.
11 y a trois ans on ne connaissait encore sous ce nom que
l'amputalion de Chopart dans la double articulation astragalo-
scaphoïdienne et calcanéo-cuboïdienne ; aujourd'hui deux nou-
veaux procédés sont venus s'y adjoindre : celui de M. Sédillot,
qui n'est qu'une modification spéciale dans la taille du lambeau
de Chopart; et celui de M. Baudens, qui constitue une méthode
mixte et transporte avec avantage l'amputation au-devant du
scaphoïde.
Anatomie. Deux articulations se présentent l une au-devant de
l'autre, auxquelles le scaphoïde est intermédiaire. La jambe ver-
ticale sur le pied posant horizontalement a plat, voici les indica-
tions que nous croyons les plus précises. — Bord interne. Partant
du sommet de la malléole interne, à cinq centimètres directe-
ment au-dessous se distingue en pressant, au toucher, l'apo-
physe interne du calcanéum , sous laquelle se réfléchissent les
tendons fléchisseurs; à quatre centimètres au-devant sur le bord
interne et à six centimètres en avant et en bas de la malléole
est le sommet du tubercule du scaphoïde intermédiaire aux plans
articulaires avec l'astragale et les cunéiformes, éloignés d'environ
huit centimètres de ce sommet, l'astragale en arrière et les cunéi-
formes en avant. La ligne extérieure articulaire astragalo-scaphoï-
dienne, quoique légèrement convexe en avant, se continue sen-