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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0010
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ï

OPÉRATIONS SPÉCIALES.

courent à la sécrétion des larmes au devant du globe oculaire,
à leur circulation entre les replis de la conjonctive, et à leur ex-
pulsion par l'aquéduc qui les transporte dans les fosses nasales.

Jusqu'à présent on n'avait considéré comme appartenant aux
voies lacrymales, que deux genres d'organes; en haut et en de-
hors la glande lacrymale, en dedans le canal d'excrétion, séparés
l'un de l'autre par la surface de la conjonctive. En réalité le re-
pli de la conjonctive à double surface oculo-palpébrale ne sau-
rait être séparé des voies lacrymales, puisque c'est pour lubri-
fier cette surface elle-même que les larmes sont sécrétées, et que
le canal d'excrétion, qui, à l'opposé de tous les autres, commence
sur une surface libre, n'a d'autre objet que de prévenir le lar-
moiement qui aurait nui à la vision. Quoi qu'il en soit, s'il en faut
croire M. Rognetta ( Cours d'Ophthalmologie — i 839 ), les or-
ganes qui appartiennent à l'appareil lacrymal seraient beaucoup
plus nombreux qu'on ne l'aurait cru jusqu'à ce jour. D'après ce
savant chirurgien, les larmes seraient un fluide composé dont la
glande lacrymale ne fournirait qu'une portion. A l'appui de son
assertion, il cite plus de vingt exemples d'extirpation de la glande
lacrymale chez l'homme, pratiquées par MM. Mackensie, Mid-
dlemore, Todd, O'Beirne, Travers, Lawrence, J. Cloquet, où
les larmes, après guérison, auraient continué à être sécrétées en
abondance. Les autres sources du fluide lacrymal seraient les
glandes de Méibomius , la caroncule, la conjonctive elle-même,
et surtout la cornée qui donnerait issue à l'humeur aqueuse, as-
sertion inattendue et fort singulière, mais que l'auteur affirme
être prouvée expérimentalement.

Ainsi généralisées, les voies lacrymales se composent de deux
portions coudées à angle droit, l'une horizontale ou oculaire,
l'autre verticale ou nasale.

Portion oculaire. Elle se compose des organes suivans : i°la
glande lacrymale, située entre le globe de l'œil et le bord osseux
de l'orbite à son angle externe et supérieur; elle verse son fluide
par huit ou dix orifices sur la conjonctive; 2" les glandules de
Méibomius disposées parallèlement en séries linéaires sur les car-
tilages tarses, et qui versent leurs produits à la base des cils sur
les bords palpébraux; 3° la caroncule lacrymale, petit amas de
follicules encastré à l'angle interne de l'œil entre les conduits la-
crymaux ; 4° ta double surface palpébrale et oculaire de la con-
jonctive, surface muqueuse évidemment sécrétoire, à laquelle
s'ajouterait la cornée considérée, par hypothèse, comme surface
exhalante par M. Rognetta.

Portion nasale. Formée par le canal d'excrétion, c'est celle qui
offre le plus d'intérêt au point de vue de la médecine opératoire.
Elle se compose de deux parties : i° les conduits lacrymaux situés
à l'angle interne de l'œil dont ils continuent la direction horizon-
talc ; 20 un grand conduit vertical composé de deux parties : à la
région oculaire, le réservoir ou sac lacrymal dam lequel s'ouvrent
presque à angle droit les conduits lacrymaux; et à la région nasale
le canal du même nom qui fait suite au sac lacrymal, et qui s'ou-
vre lui-même dans la fosse nasale correspondante sous le cornet
inférieur.

Conduits lacrymaux. Situés à l'angle interne de l'œil, écartés
en dehors, convergens en dedans de manière à renfermer dans
leur écartement la caroncule lacrymale; tous deux sont obliques,
le supérieur descendant, l'inférieur ascendant, et formés par un
canal fibreux que tapisse au dedans la muqueuse oculaire. Cha-
cun d'eux s'ouvre par un orifice capillaire : le point lacrymal, à

l'extrémité du bord palpébral correspondant, dans l'angle qu'il
forme avec le bord cutané de la caroncule, se dirige d'abord obli-
quement, soit en haut, soit en bas, à une profondeur de deux
millimètres, puis se coude à un angle d'environ cent degrés, et
devient rectiligne dans une longueur d'environ huit millimètres
en longeant le bord correspondant de la caroncule; tous deux
viennent s'ouvrir, juxtaposés au point de convergence, au milieu
de la paroi interne du sac lacrymal. Dans tout ce trajet les conduits
lacrymaux sont recouverts par l'orbiculaire et la peau. Tous ces
détails sont très importans pour l'injection et le cathétérisme des
conduits lacrymaux.

20 Sac lacrymal. Cavité ovalaire ou oblongue de haut en
bas, avec une inclinaison en dehors et un peu en arrière, for-
mée dans le squelette par la gouttière lacrymale à laquelle con-
courent en dedans et en arrière l'os unguis,en dedans et en
avant l'apophyse montante de l'os maxillaire. Cette apophyse
descendant en dehors pour former le bord osseux inférieur de
l'orbite, constitue au devant et au tiers inférieur du sac lacrymal
un renflement osseux, dit le tubercule lacrymal, dont le relief
sert d'indice au doigt indicateur pour guider le bistouri dans la
ponction du sac. Derrière le tubercule lacrymal se continue la
gouttière osseuse qui se termine à la rencontre du plancher maxil-
laire de l'orbite, où cette gouttière, fermée en dedans par le plan-
cher et l'os unguis, avec ou sans interposition du petit os lacry-
mal accidentel, change son nom en celui de canal nasal. Dans
sa texture et ses rapports, le sac lacrymal est formé de deux mem-
branes , muqueuse et fibreuse. Cette dernière, épaissie en dehors
et en avant où elle forme le sac, se fixe au pourtour osseux sur
l'apophyse montante de l'os maxillaire, et sur la crête saillante
de l'os unguis. En avant, le sac lacrymal est protégé par le ten-
don de l'orbiculaire qui croise perpendiculairement sa direction
et le partage en deux moitiés inégales. La supérieure logée entre
la gouttière osseuse et la caroncule lacrymale, et fortifiée par l'ex-
pansiondu tendon de l'orbiculaire,estplusrésistante; l'inférieure,
triangulaire, limitée entre le tendon et le tubercule lacrymal, et
recouverte seulement par quelques fibres charnues et la peau, se
prête davantage à la distension : aussi est-ce en ce point que se
développe ordinairement la tumeur lacrymale. Toutefois quand
le sac est gonflé en entier, la tumeur est oblongue et bilobée par
l'étranglement mitoyen que forme le tendon de l'orbiculaire.

3° Canal nasal. Il fait suite au sac lacrymal au-dessous du
plancher de l'orbite, où le conduit ostéo-fibreux se transforme
en un canal osseux, inextensible, formé dans la paroi externe et
antérieure par l'os maxillaire supérieur, et, dans la paroi infé-
rieure et interne, par une lamelle du cornet inférieur au-dessous
duquel il s'ouvre dans le méat inférieur des fosses nasales. A l'in-
térieur, le canal osseux est tapissé par son périoste que double
la membrane muqueuse oculo-nasale.

Quant à la résistance de sa portion squelette, elle n'est consi-
dérable qu'au devant du canal nasal, dans la portion formée par
la branche montante de l'os maxillaire : dans le reste du trajet,
les os papyracés, soit, pour le sac lacrymal, l'os unguis; soit pour
le canal nasal, en dedans, la lame du cornet inférieur, et en de-
hors la cloison du sinus maxillaire, se brisent avec facilité par la
moindre pression, et occasionnent de fausses routes. Le seul
moyen de les éviter, est de connaître minutieusement le trajet
et les diamètres du conduit lacrymo-nasal.

Dans son ensemble, ce conduit, est dirigé de haut en bas,
mais avec une double inclinaison , sur le plan vertical, de vingt
 
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