OPÉRATIONS SPÉCIALES.
tiquée dans un but spécial. Reste donc la trépanation de la mem-
brane du tympan. Les divers procédés qui n'ont d'autre effet que
de donner lieu à une perforation sont insignifians, la cicatrisa-
tion ayant, après quelques jours, annule le bénéfice de l'opéra-
tion ; il faut de toute nécessité enlever, comme avec un emporte-
pièce, un disque de la membrane. Le procédé de M. Deleau a
bien pour but ce résultat, niais il ne l'obtient que très imparfai-
tement. Celui de M. Fabrizj, au contraire, donne un résultat com-
plet et ne laisse rien à désirer, d'autant que, comme il opère net-
tement sur une très petite surface, si, par exception, l'orifice
pratiqué venait à se refermer, on peut toujours en former un
nouveau.
OPERATIONS QUI SE PRATIQUENT SUR L'APPAREIL
DE L'OLFACTION.
Beaucoup moins complexe que l'œil ou l'oreille, l'appareil
olfactif se compose principalement des fosses nasales, s'ouvrantà
l'extérieur par le nez, espèce de pavillon à double orifice.
Les maladies suivent cette division anatomique; et elles ré-
clament des opérations différentes, suivant qu'elles siègent au nez
proprement dit ou dans l'intérieur des fosses nasales.
Anatomie opératoire.
i° Nez.
Les deux os nasaux forment le squelette de la racine du nez;
ils répondent de chaque côté aux apophyses montantes des os
maxillaires supérieurs, et appuient en a rrière sur la lame perpen-
diculaire de l'ethmoïde. Il en résulte que dans les fractures ou
les enfoncemens des os du nez le choc se transmet directement
aux gouttières ethmoïdales, qui peuvent elles-mêmes se briser et
amener des accidens graves du côté du cerveau ou du côté des
nerfs olfactifs. Si la fracture s'étend aux apophyses montantes, il
se produira de même des désordres dans le canal nasal et par suite
dans l'excrétion des larmes. La moitié inférieure du nez, qui est
plus évasée, se compose de deux cartilages latéraux séparés par
un troisième qui forme la cloison nasale : la souplesse et l'élasti-
cité de ces cartilages préviennent le rapprochement ou l'occlu-
sion des narines, un des plus grands inconvéniens des nez arti-
ficiels, comme nous le verrons plus tard. La peau assez épaisse
et mobile en haut, mince et adhérente en bas, surtout sur les ailes
du nez, ne présente jamais de graisse dans son tissu cellulaire
et est comme criblée par des follicules sébacés, surtout intérieu-
rement. Le réseau capillaire y est très développé, aussi très sou-
vent y remarque-t-on différentes espèces de tumeurs érectiles :
la grande vitalité de cette peau rend la cicatrisation très facile
après les diverses opérations qu'on y pratique, et elle explique
comment l'extrémité du nez, complètement séparée, a pu être
réappliquée et se réunir très bien (Garengeot).
9° Fosses nasales.
Situées au-dessus delà bouche et séparées par une cloison ver-
ticale, les fosses nasales sont formées par des parois solides, non
susceptibles de s'affaisser. Chacune d'elles représente donc une ca-
vité béante s'ouvrantà l'extérieur par la narine antérieure, et
communiquant avec le pharynx par la narine postérieure.
Narines antérieures. Orifices extérieurs du nez, ouverts en bas,
longs de douze à quinze millimètres d'avant en arrière, larges de
cinq à huit millimètres en travers; en raison de leur texture car-
tilagineuse, dilatables, extensibles, et pouvant être encore élar-
gis au besoin par la section de l'aile du nez. La limite de leur
extensibilité est déterminée par l'orifice osseux vertical qu'elles
masquent et dont la largeur n'est que d'un centimètre entre la
cloison et l'apophyse montante de l'os maxillaire, sauf le cas
d'inclinaison anormale ou de destruction morbide ou artifi-
cielle de la cloison qui double l'aire de l'orifice. Chaque narine
est circonscrite : en dehors par l'aile du nez, en dedans par la
sous-cloison, en arrière par l'origine de la lèvre supérieure, et en
avant par le lobe nasal. Il faut, remarquer que la racine de la
lèvre remonte plus haut que le plancher des fosses nasales, tan-
dis que le lobe du nez se prolonge en avant et au-dessous ; d on
résulte la direction de la narine en bas et un peu en dehors. Si
par cette voie on veut porter des instruirions sur le plancher des
fosses nasales, on devra donc les diriger d'abord en haut; puis,
par un mouvement de bascule, on les ramènera au plan hori-
zontal en relevant fortement le lobe du nez et en déprimant la
racine de la lèvre supérieure.
Narines postérieures. Plus vastes que les narines antérieures,
elles s'ouvrent, en arrière et un peu obliquement en bas, dans la
partie supérieure du pharynx. Hautes de deux centimètres, larges
de dix à douze millimètres, limitées entre la cloison du vomer et
les apophyses ptérygoïdes, et par conséquent inextensibles, les
narines postérieures représentent un parallélogramme à angles
arrondis : leur forme et leurs diamètres doivent être pris en
considération, dans les manoeuvres chirurgicales, soit pour le
tamponnement dans les hémorragies, soit pour la ligature ou
l'arrachement des polypes.
Fosses nasales. Leur cavité plus élargie en bas, dans la di-
rection des orifices, se rétrécit supérieurement. Elles offrent
quatre parois : l'inférieure ou le plancher, la supérieure ou la
voûte, l'interne ou la cloison, et enfin l'externe. La paroi infé-
rieure représente une sorte de gouttière légèrement inclinée en
arrière, longue d'environ six centimètres, et supportant par son
bord postérieur le voile du palais, espèce de plancher mobile,
qui, en se relevant, s'oppose à l'introduction des instrumens de
la bouche dans les fosses nasales. Dans cette région la muqueuse1
est résistante, fibreuse, peu vasculaire, et douée d'une sensibilité
très faible, circonstances qui rendent l'ulcération ou les polypes
très rares. La cloison, en partie osseuse, en partie cartilagineuse,
est quelquefois dejetée à droite ou à gauche, de manière à in-
tercepter plus ou moins complètement la fosse nasale correspon-
dante et à en imposer pour des tumeurs polypeuses ou d'autre
nature. Lagrandesensibilité etla densité de la muqueuse qui re-
couvre cette région favorisent le développement des ulcérations
syphilitiques et des polypes fibreux qui ont leur siège presque
exclusif sur la cloison. La paroi supérieure ou la voûte, qui n'a
tiquée dans un but spécial. Reste donc la trépanation de la mem-
brane du tympan. Les divers procédés qui n'ont d'autre effet que
de donner lieu à une perforation sont insignifians, la cicatrisa-
tion ayant, après quelques jours, annule le bénéfice de l'opéra-
tion ; il faut de toute nécessité enlever, comme avec un emporte-
pièce, un disque de la membrane. Le procédé de M. Deleau a
bien pour but ce résultat, niais il ne l'obtient que très imparfai-
tement. Celui de M. Fabrizj, au contraire, donne un résultat com-
plet et ne laisse rien à désirer, d'autant que, comme il opère net-
tement sur une très petite surface, si, par exception, l'orifice
pratiqué venait à se refermer, on peut toujours en former un
nouveau.
OPERATIONS QUI SE PRATIQUENT SUR L'APPAREIL
DE L'OLFACTION.
Beaucoup moins complexe que l'œil ou l'oreille, l'appareil
olfactif se compose principalement des fosses nasales, s'ouvrantà
l'extérieur par le nez, espèce de pavillon à double orifice.
Les maladies suivent cette division anatomique; et elles ré-
clament des opérations différentes, suivant qu'elles siègent au nez
proprement dit ou dans l'intérieur des fosses nasales.
Anatomie opératoire.
i° Nez.
Les deux os nasaux forment le squelette de la racine du nez;
ils répondent de chaque côté aux apophyses montantes des os
maxillaires supérieurs, et appuient en a rrière sur la lame perpen-
diculaire de l'ethmoïde. Il en résulte que dans les fractures ou
les enfoncemens des os du nez le choc se transmet directement
aux gouttières ethmoïdales, qui peuvent elles-mêmes se briser et
amener des accidens graves du côté du cerveau ou du côté des
nerfs olfactifs. Si la fracture s'étend aux apophyses montantes, il
se produira de même des désordres dans le canal nasal et par suite
dans l'excrétion des larmes. La moitié inférieure du nez, qui est
plus évasée, se compose de deux cartilages latéraux séparés par
un troisième qui forme la cloison nasale : la souplesse et l'élasti-
cité de ces cartilages préviennent le rapprochement ou l'occlu-
sion des narines, un des plus grands inconvéniens des nez arti-
ficiels, comme nous le verrons plus tard. La peau assez épaisse
et mobile en haut, mince et adhérente en bas, surtout sur les ailes
du nez, ne présente jamais de graisse dans son tissu cellulaire
et est comme criblée par des follicules sébacés, surtout intérieu-
rement. Le réseau capillaire y est très développé, aussi très sou-
vent y remarque-t-on différentes espèces de tumeurs érectiles :
la grande vitalité de cette peau rend la cicatrisation très facile
après les diverses opérations qu'on y pratique, et elle explique
comment l'extrémité du nez, complètement séparée, a pu être
réappliquée et se réunir très bien (Garengeot).
9° Fosses nasales.
Situées au-dessus delà bouche et séparées par une cloison ver-
ticale, les fosses nasales sont formées par des parois solides, non
susceptibles de s'affaisser. Chacune d'elles représente donc une ca-
vité béante s'ouvrantà l'extérieur par la narine antérieure, et
communiquant avec le pharynx par la narine postérieure.
Narines antérieures. Orifices extérieurs du nez, ouverts en bas,
longs de douze à quinze millimètres d'avant en arrière, larges de
cinq à huit millimètres en travers; en raison de leur texture car-
tilagineuse, dilatables, extensibles, et pouvant être encore élar-
gis au besoin par la section de l'aile du nez. La limite de leur
extensibilité est déterminée par l'orifice osseux vertical qu'elles
masquent et dont la largeur n'est que d'un centimètre entre la
cloison et l'apophyse montante de l'os maxillaire, sauf le cas
d'inclinaison anormale ou de destruction morbide ou artifi-
cielle de la cloison qui double l'aire de l'orifice. Chaque narine
est circonscrite : en dehors par l'aile du nez, en dedans par la
sous-cloison, en arrière par l'origine de la lèvre supérieure, et en
avant par le lobe nasal. Il faut, remarquer que la racine de la
lèvre remonte plus haut que le plancher des fosses nasales, tan-
dis que le lobe du nez se prolonge en avant et au-dessous ; d on
résulte la direction de la narine en bas et un peu en dehors. Si
par cette voie on veut porter des instruirions sur le plancher des
fosses nasales, on devra donc les diriger d'abord en haut; puis,
par un mouvement de bascule, on les ramènera au plan hori-
zontal en relevant fortement le lobe du nez et en déprimant la
racine de la lèvre supérieure.
Narines postérieures. Plus vastes que les narines antérieures,
elles s'ouvrent, en arrière et un peu obliquement en bas, dans la
partie supérieure du pharynx. Hautes de deux centimètres, larges
de dix à douze millimètres, limitées entre la cloison du vomer et
les apophyses ptérygoïdes, et par conséquent inextensibles, les
narines postérieures représentent un parallélogramme à angles
arrondis : leur forme et leurs diamètres doivent être pris en
considération, dans les manoeuvres chirurgicales, soit pour le
tamponnement dans les hémorragies, soit pour la ligature ou
l'arrachement des polypes.
Fosses nasales. Leur cavité plus élargie en bas, dans la di-
rection des orifices, se rétrécit supérieurement. Elles offrent
quatre parois : l'inférieure ou le plancher, la supérieure ou la
voûte, l'interne ou la cloison, et enfin l'externe. La paroi infé-
rieure représente une sorte de gouttière légèrement inclinée en
arrière, longue d'environ six centimètres, et supportant par son
bord postérieur le voile du palais, espèce de plancher mobile,
qui, en se relevant, s'oppose à l'introduction des instrumens de
la bouche dans les fosses nasales. Dans cette région la muqueuse1
est résistante, fibreuse, peu vasculaire, et douée d'une sensibilité
très faible, circonstances qui rendent l'ulcération ou les polypes
très rares. La cloison, en partie osseuse, en partie cartilagineuse,
est quelquefois dejetée à droite ou à gauche, de manière à in-
tercepter plus ou moins complètement la fosse nasale correspon-
dante et à en imposer pour des tumeurs polypeuses ou d'autre
nature. Lagrandesensibilité etla densité de la muqueuse qui re-
couvre cette région favorisent le développement des ulcérations
syphilitiques et des polypes fibreux qui ont leur siège presque
exclusif sur la cloison. La paroi supérieure ou la voûte, qui n'a