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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0239
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LITHODIALYSIE.

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les fistules urinaires, l'hypertrophie, les tumeurs fibreuses, os-
seuses, etc., de la vessie et de la prostate qui, si elles ne dis-
paraissent pas par le fait de l'enlèvement du calcul, du moins
en sont rendues plus supportables dans leurs effets. Le calcul
enkysté lui-même, n'est une raison de s'abstenir qu'autant que,
paraissant encastré profondément, il est à craindre qu'il n'ait
donné lieu à l'ulcération de la vessie sur sa face pelvienne. Il
n'y a donc en réalité que l'état de dégénérescence fongueuse,
cancéreuse, etc., de la vessie et de la prostate, qui soit une con-
tre-indication formelle à toute opération.

MÉTHODES OPÉRATOIRES.

L'ordre chronologique d'appréciation des moyens dans la
science, n'ayant aucune valeur rationnelle, nous croyons, malgré
l'usage contraire, devoir en présenter l'exposition comme on en
gradue l'emploi dans la pratique, c'est-à-dire, d'après leur degré
de complications, en commençant par les plus simples et les
moins offensifs : en premier lieu la Uthodialjsie, puis la litho-
tritie et enfin la lithotomie.

LITHODIALYSIE.

Nous appelons du nom de Uthodialjsie ( de hQoç, pierre, et
Stilvatç, dissolution), la dissolution chimique des calculs dans la
vessie. Quoique ce mode de traitement semble autant du ressort
de la médecine que de celui de la chirurgie, néanmoins comme
il nécessite certaines manœuvres opératoires délicates, en parti-
culier le cathétérisme et, au besoin, lalithotritie urétrale, et qu'il
fait partie de la destruction des calculs urinaires dévolue aux
chirurgiens, juges les plus compétens de la convenance des
moyens à employer pour un cas déterminé, nous avons cru de-
voir faire entrer la lithodialysie dans le cadre de la médecine
opératoire, en parallèle avec la lithotritie et la lithotomie , qu'elle
promet pouvoir suppléer dans certains cas, et dont en outre elle
s'annonce comme un heureux moyen auxiliaire, ou préparatoire
ou complétif.

Deux méthodes ont été tentées dans ces derniers temps : la
disgrégation par l'électricité ou le galvanisme , essayée par
MM. Gruithuisen, Pravaz, Bonnet, Bellanger, et la dissolution
ou la disgrégation par les eaux alcalines. La première n'ayant
pas encore produit de résultats assez positifs, il nous paraît que
le temps n'est pas encore venu de lui accorder une place parmi
les moyens de l'art : c'est donc de la seconde que nous avons à
nous occuper.

L'idée de dissoudre les calculs dans la vessie, par des agens
chimiques, paraît avoir été aussi ancienne que la médecine. Cette
partie de l'histoire de l'art offre un grand intérêt philosophique,
en ce qu'elle montre d'une manière tranchée, la valeur relative
de l'instinct et de la science ou, en d'autres termes, la part que
l'intuition et l'expérience réclament, par leur opposition et leur
alliance alternative, dans les découvertes les plus importantes
pour l'humanité. Hippocrate nous a transmis l'histoire de l'en-
fant de Théophile de Cariste, qui périt victime d'un prétendu
remède dissolvant. Galien, qui parle de ce mode de traitement
comme d'une méthode usuelle, recommande une foule de re-
mèdes internes, avec lesquels il croit pouvoir détruire le calcul.
Si de nos jours l'énoncé des substances dont il faisait usage peut
nous paraître ridicule, du moins l'absence de toute notion sur

les affinités chimiques, dans ces temps reculés, appelle notre in-
dulgence, et en considérant l'absence complète des données fon-
damentales , par rapport aux difficultés du problème à résoudre,
ce mérite de l'intention première, toujours vivante à travers les
siècles malgré l'insuccès réitéré des tentatives, et transmise fidè-
lement par tant de générations, depuis l'origine des connaisances
jusqu'à nos jours; cette espérance, toujours déçue, mais toujours
ferme, cette conviction d'un moyen à découvrir, si tenace parce
qu'elle est fondée sur l'instinct bien autrement fort et assuré que
la science, sollicite vivement notre admiration. Au reste l'ineffi-
cacité de moyens si mal compris, explique le silence des auteurs
à cet égard pendant une longue suite de siècles. Cependant il est
permis de croire que ces premières tentatives de l'antiquité ne
furent pas perdues chez les Arabes, si timides sur l'opération de
la pierre. Du moins il est probable que c'est à cette source, au-
tant que dans Galien, qu'aura pu puiser, au xive siècle, Gilbert
d'Angleterre qui recommande de faire avaler au malade le sang
d'un bouc nourri avec des plantes prétendues lithontriptiques.
A partir de cette époque on voit employer mille substances plus
ou moins insignifiantes: des cloportes, des jus d'herbes, l'oignon,
l'uva ursi, le cristal de roche, etc., mais du moins l'idée d'un
dissolvant chimique, loin d'être abandonnée, se perpétue sans
interruption jusqu'à nos jours.

En se portant au point de vue de la science moderne, pour que
la dissolution chimique des calculs pût s'inscrire parmi les
moyens de l'art, il fallait, disent les chimistes, que la science fût
assez avancée pour faire connaître deux notions indispensables
qui n'ont été acquises que de nos jours : i° la composition des
calculs ; 20 des agens en solution aqueuse, propres à en opérer
la dissolution et pouvant être introduits sans danger en quantité
suffisante dans l'économie. Cette remarque est juste, mais com-
porte une restriction. C'est bien effectivement par les progrès
continus de la chimie qu'un moyen a été trouvé, mais non di-
rectement par les travaux des chimistes. Scheele le premier, en
3776, était entré dans cette voie. Après lui vinrent Bergman,
Morveau et Wollaston; puis Fourcroy et Vauquelin, en expéri-
mentant sur 600 calculs, avaient éclairci la question que com-
plètent encore les chimistes par leurs travaux de chaque jour.
Mais avant les recherches de Scheele existait le fameux remède de
mademoiselle Stevens. D'après les récits du temps, ce remède
modifié graduellement et composé à la fin d'une partie de chaux
vive et de 24 parties de savon d'alicante pris en solution trois
fois par jour, avait, dans la plupart des cas, les meilleurs effets.
L'urine, sous l'influence de cette médication, se maintenait sédi-
menteuse et alcaline. Les malades rendaient des fragmens de cal-
culs ; beaucoup se sont crus guéris et tous étaient soulagés. On
a nié depuis ces résultats, car on nie tout ce qui n'a fait que pa-
raître et n'a pas eu de suite, par cette même paresse ou cette ha-
bitude routinière de l'esprit qui fait, en sens inverse, que l'on ac-
cepte sans examen, ou que l'on emploie sans conviction, tout ce
que l'on trouve établi. Mais, outre qu'il serait bien difficile de
croire que le parlement d'Angleterre, toujours si prudent et si
sage dans ses déterminations, se fût laissé mystifier, et eût payé
sottement du prix énorme de cinq mille livres sterling un re-
mède insignifiant, le témoignage si grave de Morand, sur l'effi-
cacité réelle du remède de mademoiselle Stevens, et l'évidente
conformité de ses effets avec ceux obtenus par les eaux de Vichy,
montrent assez que l'on a dit vrai. C'est à la même intention thé-
rapeutique que se rapportent ultérieurement l'eau de chaux van-
tée par Whitt. la magnésie employée par Brande, la lessive de
 
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