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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0037
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PUPILLE ARTIFICIELLE.

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travaux de Scarpa qu'on doit d'avoir généralisé cette opération et
d'en avoir fait une méthode.

i° Procédé de Scarpa (pl. 1 i, fig. 9). Armé de l'aiguille à ca-
taracte de Scarpa, la plonger par la sclérotique dans la chambre
postérieure comme pour l'abaissement du cristallin; la diriger
vers la partie supérieure et interne de la circonférence de liris,
en tourner la concavité en avant, puis lui faire traverser l'iris,
niais de manière que sa pointe ne fasse qu'apparaître dans la
chambre antérieure pour ne pas léser la cornée : l'iris étant ac-
crochée, peser légèrement sur cette membrane, de haut en bas et
de dedans en dehors, de façon à détruire les adhérences au
cercle ciliaire dans r etendue d'environ six millimètres.

Par le procédé de Scarpa, il est très difficile de pratiquer le
décollement de l'iris vers l'angle externe de l'œil; c'est pour ob-
vier à cet inconvénient que Flajani, Himly, Bcer et Buchorn
ont recours à la modification suivante : ils introduisent l'aiguille
par la chambre antérieure de l'œil en piquant la cornée; alors,
suivant eux, il devient tout aussi facile de pratiquer la nouvelle
pupille en dehors qu'en dedans, et en outre on n'est pas exposé à
blesser le cristallin et à produire une cataracte consécutive.

2° Procédé de Donegana (pl. 1 1, fig. 10). Ce procédé réunit
l'iridodialysis à l'iridotomie. Premier temps : avec une aiguille
tranchante sur sa concavité, pratiquer le décollement à la ma-
nière de Scarpa. Second temps : inciser l'iris, après l'avoir décollé,
de sa grande vers sa petite circonférence dans une étendue
de quatre à cinq millimètres. L'intention de l'auteur est de pré-
venir ainsi le recollement de l'iris et l'oblitération de la nouvelle
pupille, un des plus grands inconvéniens du procédé de Scarpa.
Mais il nous paraît également douteux que le recollement puisse
être évité et que l'incision de l'iris décollé soit elle-même, dans
tous les cas, facilement pratiquée sans que la pression nécessaire
augmente la déchirure.

3° Procédé d'Assalini. Pratiquer une incision à l'angle externe
de la cornée; introduire dans la chambre antérieure des pinces
fines et recourbées à l'aide desquelles on saisit l'iris à peu de di-
stance de son bord ciliaire, puis en opérer le décollement par
une traction modérée. Au lieu de pinces, Bonzel se sert d'un petit
crochet analogue à celui de Beer.

4° Procédé de Langenbcck (pl. 11, fig. i3). Une très petite
incision étant faite à la cornée, M. Langenbeck, au moyen d'un
mince crochet renfermé dans une canule d'or, perce un des
points de la circonférence de l'iris , décolle tout doucement cette
membrane dans une étendue convenable, attire le sommet du
lambeau et l'engage dans la plaie de la cornée où les adhérences
qu'il ne tarde pas à contracter empêchent la nouvelle pupille de
se refermer. M. Lusardi, pour obtenir le même résultat, emploie
un crochet-aiguille qui suffit aux diverses manœuvres de l'opé-
ration.

Au reste, sans aller jusqu'à masquer par une nouvelle opacité
l'orifice de la pupille artificielle, l'incision de la cornée doit être
néanmoins assez rapprochée du lieu du décollement pour qu'on
puisse y engager le lambeau de l'iris sans s'exposer à une traction
trop forte qui entraînerait une déchirure.

MÉTHODE MIXTE. — EXCISION ET DÉCOLLEMENT.

Pour prévenir le recollement de l'iris, l'incision de la cornée

T. VII.

étant faite préalablement dans une longueur suffisante, on peut,
à l'aide de ciseaux fins introduits par l'ouverture de cette mem-
brane, exciser une portion du lambeau décollé (pl. 11, fig. 2).
C'est pour opérer d'un seul temps le décollement et l'excision
qu'ont été imaginés, dans ces derniers temps, divers dards-
érignesd'un mécanisme plus ou moins ingénieux (pl. 1 1, fig. i(>,
et pl. 2, fig. 55-59)•

QUATRIÈME MÉTHODE. — EXTENSION DE LA PUPILLE NATURELLE

(pl. 11, fig. i4).

Créé par M. Langenbeck pour un cas où la pupille normale
était interceptée par une tache centrale de la cornée, cette mé-
thode n'est rien autre chose qu'une application au bord pupil-
laire du procédé qu'il avait ajouté au décollement. Elle consiste
à amener par tiraillement, dans une petite ouverture faite à la
cornée, un des points de la circonférence pupillaire de l'iris. Par
ce moyen on obtient une extension ou un déplacement de la
pupille naturelle, la traction changeant la forme de son orifice
de circulaire en ellipsoïde. Le bord pincé de la pupille, retenu
d'abord par étranglement, ne tarde pas à être fixé définitivement
par de solides adhérences.

APPRÉCIATION.

Nul procédé pris à part n'a une prédominance absolue sur
tous les autres; chacun d'eux possède une valeur relative à cer-
tains cas déterminés. Leur appréciation ne saurait donc se sépa-
rer des indications qu'ils sont destinés à remplir.

A. Incision. Méthode généralement abandonnée: la propriété
contractile de l'iris qui lui sert de base est improuvée par les
faits. Que l'incision soit simple ou complexe; au lieu de se rétrac-
ter vers leur base, les lambeaux tendent au contraire à se rap-
procher et à oblitérer peu à peu la nouvelle pupille. Lorsque le
diaphragme oculaire présente des altérations de tissu (ce qu'on
reconnaît à une décoloration du grand cercle de l'iris), l'incision
est formellement contre-indiquée (Weller).

B. Excision. Préférable dans tous les cas simples. Mais si la
cornée n'est transparente que dans une petite étendue, ou si l'iris
a été le siège de phlcgmasies prolongées, cette méthode réussit
moins bien. L'inflammation tendant à se développer avec plus
de violence sur[ces tissus altérés, il peut en résulter l'opacité du
reste de la cornée ou l'exudation trop abondante d'une lymphe
plastique qui tend à oblitérer l'ouverture artificielle pratiquée à
l'iris (Weller). De tous les procédés, celui de Gibson serait le
plus rationnel si, par la traction forcée qu'il entraîne, il n'ex-
posait trop fréquemment à la déchirure de l'iris. Le procédé de
Wenzel, mais en diminuant l'incision de la cornée suivant la
modification de M. Walther, nous paraît devoir être préféré.

C. Décollement. Exposant moins aux inflammations consécu-
tives, cette méthode est spécialement indiquée toutes les fois que
la cornée n'est transparente qu'en un point de sa circonférence
ou lorsque l'iris est altéré (Weller). Le procédé de Scarpa est le
plus avantageux lorsqu'il existe une opacité du cristallin, parce
qu'il permet d'en opérer l'abaissement avec facilité. Dans les
autres cas le procédé de M. Langenbeck mérite la préférence,
en ayant soin, toutefois, de faire pénétrer le crochet sur un point
opaque de la cornée (pl. 11, fig- 1 1 )•

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