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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0039
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OPÉRATIONS SUR L'OREILLE.

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parotide. Direction : incurvé suivant une double courbure en S,
dont les sinuosités sont séparées par des éperons alternes. Cette
courbure, qui intéresse toute la longueur du canal, se redresse,
lorsqu'on tire le pavillon en haut et en avant, suffisamment
pour permettre d'apercevoir la membrane du tympan dans le
fond du conduit, condition favorable aux manœuvres opéra-
toires. Calibre. D'un centimètre ou un peu plus à son extrémité
externe ; diminue progressivement jusqu'à cinq ou six milli-
mètres à son extrémité interne, qui est coupée brusquement par la
membrane du tympan: cette membrane est tendue obliquement
de baut en bas et de dehors en dedans, disposition qui donne
une plus grande longueur à la paroi inférieure qu'à la supé-
rieure. Circonscrit par l'os temporal, et inflexible dans sa partie
profonde, ce conduit est fibro-cartilagineux dans sa moitié ex-
terne, qui est susceptible de se laisser considérablement dilater
par la présence de polypes, de corps étrangers, ou au moyen
d'instrumens dirigés par l'art. La membrane qui le tapisse, fine,
sensible, est douée d'une grande vascularité qui explique la
fréquence de ses hémorragies et la prédispose aux inflammations
ainsi qu'à toutes les altérations qui en dépendent. Elle renferme
en outre une grande quantité de follicules cérumineux*

Oreille moyenne. Cavité intermédiaire de l'oreille interne au
conduit auriculaire constitué par la caisse du tympan et sa mem-
brane, la trompe d'Eustache et les cellules mastoïdiennes.

i° Caisse du tympan. Cavité ellipsoïde, verticale, aplatie de
dehors en dedans. Elle présente en avant l'orifice de la trompe
d'Eustache, qui la fait communiquer directement avec le pharynx ;
en dehors, la membrane du tympan, qui la sépare de l'oreille ex-
terne, met obstacle à l'introduction des corps étrangers venus par
le conduit auriculaire, et limite les maladies de l'oreille moyenne
dont les produits de sécrétion ont plus de tendance à s'écou-
ler dans le pharynx. Ce n'est que lorsque cette cloison a été dé-
truite ou ulcérée, que le pus ou les osselets de l'ouïe peuvent trou*
ver une issue par le conduit auriculaire.

a" Trompe dEustaclie. Conduit inflexe, long d'environ cin-
quante-cinq millimètres, communiquant de la caisse du tympan à
la partie supéreure et latérale du pharynx, suivant une direction
oblique en bas, en dedans et en avant. Infundibuliforme, large
de deux millimètres à ses deux extrémités, réduit à un seul mil-
limètre dans sa partie moyenne, sa cavité est elliptique en tra-
vers. Son orifice pharyngien évasé, regardant en bas et en avant,
répond à la face interne de l'apophyse ptérygoïde, à cinq ou six
millimètres en arrière du méat moyen des fosses nasales. Cet
orifice, distant de sept à huit centimètres de l'ouverture anté-
rieure des narines, tombe sur la ligne nasale antéro-postérieure,
de manière que cette ligne forme avec l'axe de la trompe un angle
de 135 degrés un peu oblique en haut: double circonstance qui
détermine la longueur et la coudure à donner aux cathéters de
la trompe d'Eustache. Osseuse dans la moitié qui répond à la
caisse, fibro-cartilagineuse dans la moitié pharyngienne, la
trompe est de plus tapissée par une membrane muqueuse dont
la turgescence inflammatoire est une cause fréquente d'obstruc-
tion de ce canal.

3° Cellules mastoïdiennes. Contenues dans le diploé de la por-
tion mastoïdienne de l'os temporal, ces cellules forment une
espèce de diverticulum à la cavité du tympan. Elles ne se déve-
loppent pas avant trente ans ; leur nombre va en augmentant avec

l'âge. C'est sur leur communication avec la caisse qu'est fondée
l'opération assez hasardeuse qui consiste à perforer ces cellules.

OPÉRATIONS QUI SE PRATIQUENT SUR l'OREILLE

EXTERNE

1° perforation du lobule de l oreille (pl. 22, fig. 9).

Cette opération se pratique avec un emporte-pièce ou une
espèce de trocart. Dans les deux cas, on commence par engourdir
la sensibilité du lobule par de légères pressions entre le pouce et
l'indicateur ; puis on applique contre sa face postérieure un bou-
chon de liège, d'une résistance médiocre, destiné à faire opposi-
tion à la pression déterminée par l'instrument: on opère à droite
de la main droite, et vice versa, en tenant le bouchon de l'autre
main. L'emporte-pièce est une tige d'acier d'u n millimètre et demi
de diamètre reçue à l'une de ses extrémités dans un manche, et
terminée à l'autre par un bord circulaire tranchant, avec un trou
au centre, comme dans les clefs perforées. L'aiguille qui sert
de trocart est d'or ou de platine et durcie par la trempe. Elle
est également contenue dans un manche à l'une de ses extré-
mités, L'autre se termine en une pointe de forme conique. Jus-
qu'à deux lignes de cette pointe, elle est reçue dans une petite
canule.

L'opération consiste, en présentant perpendiculairement sur
la face antérieure du lobule l'extrémité libre de l'un ou l'autre
instrument à presser d'un coup sec comme dans toutes les
ponctions. La force imprimée doit être assez grande pour que,
l'épaisseur des parties étant immédiatement traversée, sa tige
s'enfonce encore de l'autre côté dans l'épaisseur du bouchon. On
abandonne alors ce dernier, puis, si l'on s'est servi de l'emporte-
pièce, on retire avec une aiguille la petite portion de chair sé-
parée par l'action du bord tranchant et contenue dans le trou
dont la tige est perforée. On introduit dans ce trou l'extrémité
d'un fil de plomb, et, retirant l'instrument en appuyant sur
le fil pour qu'il n'abandonne pas son conducteur, on l'amène
ainsi de l'autre côté. Si l'on a employé l'aiguille conique ^ la
perforation des chairs étant terminée, on saisit en avant la ca~
nule et on retire la tige. La canule restant libre, on insinue le
fil de plomb dans sa cavité, et on l'extrait lorsque le fil est par-
venu de l'autre côté. Enfin, de quelque manière que l'on ait
opéré, lorsque le fil est en place, on en contourne les extrémités
pour empêcher qu'il ne se détache. Cette sorte de séton métal-
lique, en s'opposant à la cicatrisation de la fistule, donne lieu
à une légère suppuration, qui se supprime après quelque temps.
A la longue un tissu cutané accidentel tapissant le court trajet
fistuleux , l'ouverture demeure ensuite à jamais permanente.

a" Excision du lobule.

Au rapport de M. Campbell, il se développe endémiquement
dans l'Inde de petites tumeurs éléphantiasiques qui ont leur siège
dans le lobule de l'oreille. Dans nos climats, les tumeurs les
plus communes sont de nature fibreuse et surtout érectile. On
en pratique l'ablation en les circonscrivant, au moyen de ci-
seaux, par deux incisions en V dont l'écartement est d'autant
plus considérable que la tumeur a plus de volume. Si on a pour
but de remédier à un simple vice de conformation du lobule, à
l'exemple de Royer on marque d'une ligne d'encre la limite
de ce qu'on veut enlever, puis, à l'aide de ciseaux, on en pra-
tique l'excision.
 
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