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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0196
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188 OPÉRATIONS

réunir consécutivement la lèvre de l'incision dorsale par la su-
ture.

étranglement du penis par des corps étrangers.

On rencontre de temps en temps des individus qui par manie ,
par inadvertance ou même par dépravation , s'étreignent la verge
avec des liens de diverse nature , tels qu'un fil, une ficelle , ou
la font pénétrer dans des anneaux métalliques de fer, de cuivre,
d'argentou d'or. Dans un cas observé parDupuytren, c'était dans
une bobèche de chandelier. Les parties réagissent bientôt sur de
pareils obstacles, qui sont bientôt cachés au fond d'une rainure
plus ou moins profonde et qui par suite de leur inextensibilité
causent un gonflement considérable des parties, la perfora-
tion de l'urètre, l'ulcération des corps caverneux, et enfin la
gangrène du pénis.

Les liens qui ne sont pas métalliques peuvent toujours être
coupés, soit avec la pointe d'un bistouri, soit avec des petits ci-
seaux bien affilés. Si les anneaux sont de bois, de corne ou d'i-
voire, il faut employer de forts ciseaux, ou des tenailles inci-
sives. Lorsqu'ils sont métalliques, pour peu que le métal soit dur,
comme le fer, on est obligé d'employer la lime ou la scie. Avant
de limer ou de scier il est important de faire dégorger les parties
étranglées par des mouchetures et scarifications, et de passer une
plaque de carton mince ou une compresse fine entre l'anneau et
les parties molles pour les préserver de l'action de la lime ou de
la scie qui devraient être dirigées transversalement par rapport au
grand diamètre de la verge. Enfin si l'on pouvait parvenir à saisir
le corps, il est probable que par l'emploi de deux petits étaux à
main qu'on ferait agir en sens contraire on parviendrait à briser
le corps étranger.

AMPUTATION DU PÉNIS.

L'amputation du pénis peut être nécessitée par le cancer,
la gangrène , l'anévrysme des corps caverneux et certaines plaies
profondes qui intéressent ces organes. Toutefois le cancer et la
gangrène peuvent n'envahir qu'une étendue plus ou moins cir-
conscrite de la peau et du tissu cellulaire sans intéresser les corps
caverneux et faire croire néanmoins que ces organes participent à
la maladie par suite du gonflement énorme qui s'est développé
dans les enveloppes cutanées et fibreuses. Beaucoup d'erreurs de ce
genre ont été commises et avaient contribué à accréditer, parmi les
anciens , l'opinion que la verge était de nature à se reproduire ;
mais en réalité, il n'en est rien. Il est donc bien important de sa-
voir que les tumeurs du prépuce repoussent peu à peu-le-gland
et les corps caverneux en arrière au point de paraître occuper
le corps même du pénis quand il n'y a, en fait, que ses annexes
de prises. M- Velpeau cite un cas de ce genre fort remarquable.
Il s'agit d'un homme de quarante ans dont le pénis, énormément
gonflé, se gangréna en vingt-quatre heures jusqu'à 54 millim.
de sa racine. Des précautions furent prises pour ménager ce qui
pouvait rester du gland ou des corps caverneux au centre de ce
putrilage; maison les trouva entiers derrière le sphacèle offrant,
pour toute lésion , de légères excoriations en avant.

L'observation de beaucoup de faits de ce genre a rendu les
chirurgiens modernes plus circonspects ; de plus, M. Lisfranc
ayant reconnu que lors même que le cancer siège sur le corps de
la verge ou à sa racine , et même sur le scrotum, c'est par la
peau qu'il commence d'abord, et que les membranes fibreuses

SPÉCIALES.

qui sont au-dessous lui opposent une barrière qu'il est très long-
temps à franchir; il est généralement reçu que, dans beaucoup
de cas, on peut se borner à enlever les tégumens et obtenir la
guérison du mal en conservant l'organe.

Excision partielle d'une tumeur adhérente au pénis.

Procédé de M. Lisfranc. Lorsqu'un cancer siège à l'extrémité
delà verge, on pratique sur la face dorsale de cet organe, parallè-
lement à son axe, une incision, dans toute la longueur et au-delà
des limites du cancer, avec un bistouri convexe, tenu comme un
archet, en allant à petits coups et avec une grande lenteur ; on
absterge le sang avec une éponge, afin de ne pas arriver sur les
corps caverneux à l'improviste. Lorsqu'on atteint leur enveloppe
fibreuse, si elle est saine, on dissèque soigneusement le cancer,
et la verge est conservée ; mais si elle présente quelques parties
malades, comme cela arrive assez ordinairement dans les points qui
correspondent aux ulcères cancéreux, il faut en faire l'excision
avec une pince et un bistouri , qu'on conduit en dédolant, en
ayant bien soin de n'enlever qu'une faible épaisseur chaque fois,
dans la crainte d'arriver jusqu'aux cellules du corps caverneux;
si, enfin, on y arrivait sans avoir trouvé les limites du cancer,
il faudrait procéder de suite à l'amputation.

Les mêmes règles sont applicables aux cas où l'on aurait affaire
à une tumeur hématique, à une tumeur lipomateuse, etc.

Avant de procéder à l'amputation , il est bon de se rappeler
quelques particularités anatomiques : i° la laxité de la peau sur
le corps caverneux, qui exige que celle-ci soit bien maintenue en
avant et en arrière du point où l'on ampute, dans la crainte d'en
emporter trop ou trop peu. 2° La nature spongieuse des corps ca-
verneux eux-mêmes qui fait qu'ils s'allongent ou se rétractent
suivant qu'ils sont gorgés d'une quantité de sang plus ou moins
considérable. 3° La disposition des artères caverneuses renfermées
dans leur intérieur et qui paraissent proéminentes à sa surface,
ou enfoncées dans son épaisseur suivant qu'ils se rétractent ou
s'allongent. Enfin, la structure de l'urètre dont la paroi mobile
se rapproche de celle qui est fixe, de manière à rendre quel-
quefois l'orifice urétral difficile à trouver après l'amputation.

Lorsqu'on ampute la verge pour un cancer, on doit en con-
server le plus possible, en coupant toutefois dans les parties
saines. Lorsque c'est dans un cas de gangrène, on doit coupel-
le pénis dans l'endroit où la mortification s'est arrêtée. Si c'est
pour une hémorrhagie, suite d'une plaie transversale, on doit
achever la section dans l'endroit même de la plaie; enfin, si l'on
opère pour un cas d'anévrysme ouvert imprudemment, il faut
couper la verge immédiatement au-dessus de la tumeur.

Extirpation de la verge. On peut la pratiquer au moyen
de la ligature ou de l'instrument tranchant.

i° Ligature.

Quelques chirurgiens, par crainte de l'hémorrhagie , ont eu
l'idée de détacher le pénis en le liant fortement dans sa partie
saine , avec un cordonnet de fil de soie , après avoir introduit
une sonde dans la vessie : Ruysch cite un cas de cette nature
opéré avec succès; Heister, Bertrandi, Graefe l'ont aussi employée.

Procédé ordinaire. Si l'on voulait tenter la ligature de la verge,
il faudrait commencer par placer une sonde dans la vessie pour
s'opposer à l'occlusion de l'urètre par la ligature. Dans le cas où
 
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