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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0198
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OPÉRATIONS

SPÉCIALES.

vessie derrière les pubis. Examiné dans son trajet, et pendant
l'état de flaccidité du pénis, il présente deux courbures très bien
caractérisées : l'une postérieure et inférieure contourne l'arcade
pubienne et offre par conséquent sa concavité en haut; l'autre
antérieure et supérieure , à la racine de la verge a son sommet
au devant des pubis et reconnaît pour cause la suspension du pé-
nis à son ligament; elle forme une courbe à sa concavité in-
férieure, mais qui n'existe pas d'une manière permanente, et
s'efface soit par l'érection, soit par une traction oblique en haut.
La courbure sous-pubienne peut aussi diminuer beaucoup et
disparaître en partie lorsqu'on tire convenablement sur le pénis.
Pour être certain des courbures de l'urètre, nous avons eu re-
cours à plusieurs injections, les unes avec du plâtre, les autres
avec l'alliage fusible de M. Darcet; ces injections ont donné les
courbures telles qu'on les voit sur les planches 51 et 52 ; les
figures, et surtout la figure 2 de la planche 52, peuvent donc
donner une idée très exacte de la forme , de la longueur et de la
position de ces courbures. Ainsi la courbure sous-pubienne sur-
tout, qui est la plus importante, est formée par les trois portions
de l'urètre qu'on appelle bulbeuse, membraneuse et prostatique.
L'angle d'incurvation existe dans la partie bulbeuse près du point
où elle se réunit à la membraneuse ; il est presque droit. La
partie de cette courbure qui est en avant de cet angle est dirigée
un peu obliquement en haut et directement en avant, tandis
que l'autre partie de la même courbure, qui est en arrière de
l'angle, est dirigée un peu obliquement en haut et en arrière.

La longueur moyenne de l'urètre , qui pourtant doit toujours
être la même, a beaucoup varié suivant les auteurs ; autrefois on
estimait cette longueur à 10 ou 12 pouces ( 27 à 32 cent.), Wha-
telyiVi 11 improved method ofthe treating structure in urètre, 18 1 b),
après l'avoir mesuré avec précision sur l\& sujets, trouva pour
mesures extrêmes g pouces et demi et 7 pouces et demi ( 26 cent,
et demi et 20 cent, un quart), ce qui donne pour moyenne 8
pouces et demi (23 cent.). Ducamp admit ces mesures et les re-
produisit. Meckel lui donne 8 pouces environ (21 cent, et demi),
M. Lisfranc veut qu'il n'ait pas moins de 9 à 10 pouces
(24 cent, un quart à 27 cent.) MM. Amussat, Segalas et Lalle-
mand sont arrivés à-peu-près aux mêmes résultats queWhately
et Ducamp. M. Cruveilhier ne lui accorde pas moins de 8 à g pou-
ces ( 21 cent. 6 m. à 24 cent. 3 ). Jusque-là toutes les mesures as-
signées par les auteurs avaient été trop considérables. D'un autre
côté MM. Velpeau et Malgaigne, après avoir mesuré l'urètre un
grand nombre de fois en place et dans le relâchement sur une
sonde, prétendent qu'il n'a que 5 à 6 pouces ( i3cent. 5 mil. à

15 cent. 3 mil. ) M. Malgaigne ne l'a vu arriver que deux fois à

16 cent.C'est pour trouver le vrai parmi toutes ces contradictions
causées par l'incertitude des moyens de mensuration mis en usage
par les chirurgiens, que nous avons voulu fixer définitivement
la forme, la longueur, les courbures et les dilatations locales de
l'urètre. Les mesures de longueur données par MM. Velpeau et
Malgaigne sont celles que nous avons reconnues être les plus
exactes. La fig. 2 de la planche 52 représente un urètre d'a-
dulte ouvert dans sa longueur sur son diamètre vertical. Mesuré
ensuivant tous ses contours avec un fil, il n'a que 6 pouces et
quelques lignes (environ 17 centimètres) ; il est vrai que cette lon-
gueur peut varier beaucoup suivant qu'on tiraille plus ou moins
l'urètre ou qu'on le laisse dans l'état de repos, suivant qu'on
relève le pénis ou qu'on l'abandonne à son propre poids, sui-
vant qu'on coupe le ligament suspenseur ou qu'on le conserve,

suivant qu'on détache la peau de la verge ou qu'on la laisse in-
tacte, suivant qu'on enlève la verge, l'urètre et la vessie, ou
qu'on les conserve en place et dans leurs rapports naturels.

C'est pour avoir mesuré l'urètre dans des situations si diffé-
rentes, que les auteurs sont arrivés à des résultats si différens
quant à sa longueur.

Sur le vivant l'urètre est toujours un peu plus long que sur le
cadavre, sa longueur peut varier .alors entre 5 et 7 pouces ( i3
cent, et demi et 19 cent.). Chez les vieillards il est aussi un peu
plus long que chez les adultes, à cause du développement que
prend ordinairement la prostate avec l'âge.

Des remarques précédentes , on peut tirer le corollaire suivant :
en général, lorsqu'on pratique le cathétérisme sur le vivant, la
sonde est arrivée dans la vessie , lorsqu'elle a pénétré de 20 cent,
au plus dans l'urètre, parce que c'est là à-peu-près la longueur
de ce canal, lorsque la verge est relevée. Toutefois, pour que cette
conclusion soit juste, il faut que l'urètre soit sain, car s'il était
affecté de rétrécissement, pour faire franchir l'obstacle à la sonde
il faudrait tirailler la verge, ce qui produirait un allongement
plus ou moins considérable delà partie du canal située entre le
gland et le rétrécissement. Or si ce rétrécissement siégeait dans
la partie prostatique, il pourrait bien se faire que la sonde fût
enfoncée à plus de iG, 18 ou même 20 cent, de profondeur
sans que pour cela elle fût arrivée dans la vessie. D'un autre côté,
si le diamètre de la sonde dont on se sert dépasse de 1 à 2 millim.
celui de l'urètre en repos, de manière que, pour l'admettre, il
faille que le canal se dilate, cette dilatation pourra bien se faire
un peu aux dépens de sa longueur,et alors le bec de la sonde serait
arrivé dans la vessie avant que celle-ci fût enfoncée de i3 à i4
cent, dans le canal excreceur de l'urine. Il ne faut donc pas attacher
à la longueur connue de l'urètre une importance aussi grande que
si cette longueur était absolue et invariable, ainsi que voudraient
le faire entendre quelques chirurgiens modernes ; seulement il
est bon de connaître le fait et d'en tenir compte dans l'occasion.

Les dimensions de l'urètre, suivant son diamètre transversal
sont variables suivant les régions où on l'examine; Home lui ac-
cordait 4 lignes (g mil.), excepté à son orifice où l'on trouve une
ligne de moins; mais, ainsi que nous allons le voir, cette évalua-
tion n'est point exacte. Pour bien apprécier le calibre de l'urè-
tre, il faut l'étudier dans ses diverses régions. On a divisé l'u-
rètre en quatre parties qu'on a appelées prostatique, membra-
neuse , bulbeuse et spongieuse.

i° Portion prostatique. La prostate forme presque toujours un
cercle complet autour de l'urètre; quelquefois cependant ce ca-
nal n'est entouré par la glande que dans les trois quarts inférieurs
de sa circonférence , en sorte que le tissu de la glande manquant
supérieurement, celle-ci n'est percée que d'une gouttière et non
d'un conduit. La portion de prostate placée au-dessus de l'urè-
tre est en général bien moins épaisse que celle qui est au-dessous,
de là vient que la paroi supérieure de la partie prostatique de
l'urètre est beaucoup plus extensible que sa paroi inférieure.
Quelquefois, cependant, on a vu l'urètre occuper la partie infé-
rieure de la prostate et n'être séparé du rectum que par une cou-
che très mince de tissu glanduleux, ce qui expose à blesser le
rectum dans les divers procédés de taille périnéale. Dans les cas
ordinaires, l'épaisseur de la partie de la prostate située au-dessous
du canal urétral a, suivant M. Senn, i5 à 18 millimètres; dans
la fig. 2 delà planche 52 , nous ne lui avons donné que 1 1 à i3
millimètres , ainsi que cela doit être d'après nos recherches sur
 
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