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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0309
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MALADIES DE LA VULVE ET DU VAGIN.

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que pour l'opération de la taille , le chirurgien avec des fortes
pinces et un bistouri étroit avive les lèvres de la plaie dans toute
leur étendue et même un peu au-delà du point où elles se réunis-
sent dans le vagin. Lorsque ces lèvres ont été rendues saignantes
dans toute leur longueur et leur épaisseur, on saisit la lèvre
gauche avec les doigts de la main gauche, ou bien avec une bonne
pince, et de la main droite on la traverse de dehors en dedans avec
une aiguille courbe , garnie d'un fil ciré, en ayant soin de piquer
la peau de 9 à i3 millimètres du bord saignant , et de faire
ressortir la pointe, le plus près possible de l'angle d'union et
de la muqueuse vaginale ou rectale, suivant qu'on place le point
de suture antérieur ou postérieur. Alors, reportant par le
fond de la plaie l'aiguille dans la lèvre opposée, on la traverse
comme la précédente , mais en sens inverse , pour venir ressortir
dans la peau à la même distance de son bord avivé. Après avoir
placé de cette manière le fil antérieur et le fil postérieur, on pose
celui du milieu, et, pendant que l'aiguille marche dans l'épais-
seur des tissus, on a le soin de lui faire traverser en même temps
l'angle profond que forment les lèvres en se réunissant, afin qu'il
ne reste pas là un petit point par lequel pourraient suinter les
matières. On termine en tirant sur les extrémités des fils, afin
de mettre les lèvres de la plaie en contact, et en faisant un noeud
simple assujetti par une rosette.

Suture enchevillêe. Lorsque la cloison recto-vaginale fait partie
de la déchirure, et qu'il y a communication entre les deux con-
duits , la suture simple manque souvent son effet et la réunion
ne se fait pas. C'est pour avoir éprouvé un insuccès de ce
genre que M. Roux proposa d'y substituer la suture enchevil-
lêe, qui, en effet, lui a réussi en pareil cas. Pour la mettre
en usage , on prépare des fils cirés, que l'on accole latérale-
ment en assez grand nombre pour en former des rubans larges
de 4 millimètres ; chacun de ces rubans , qui doit constituer une
suture, est disposésur l'aiguille, et représente une anse à l'une de
ses extrémités. Les aiguilles qu'on emploie doivent être longues,
fortes, et leur pointe bien tranchante. La femme étant placée
comme dans le cas précédent, les lèvres de la division avivées
soit avec le bistouri, soit, pour ce cas, avec de fort ciseaux, on
saisit la lèvre gauche avec les doigts de la main gauche, et on la
pique au dehors avec une des aiguilles préparées , à i3 ou 18
millimètres de la solution de continuité ; on la fait glisser dans
son épaisseur jusqu'au-delà du point où elle se réunit avec l'autre
lèvre, et on parcourt l'étendue de cette dernière de la même façon,
mais en sens inverse, jusqu'à la peau, d'où elle sort à une égale
distance du bord libre. On applique le premier, le point de su-
ture, qui est le plus rapproché de l'anus, et on s'efforce d'em-
brasser, de prime abord, dans son anse, l'extrémité de la cloison ;
les deux autres rubans, appliqués ensuite de la surface vers la
profondeur et renfermant la cloison dans leur anse , doivent, le
dernier surtout, se rapprocher le plus possible de la muqueuse
vaginale.

Il s'agit ensuite de faire pénétrer dans les anses qui se trouvent
à l'une des extrémités des fils, et qui sont toutes sur le côté
gauche, un morceau de sonde en gomme élastique ou un cylin-
dre quelconque , pourvu qu'il soit lisse et poli ; puis d'en placer
un autre du côté droit entre les deux chefs de chacun des liens,
et de les lier dessus assez fortement pour que les cylindres des
deux bords soient refoulés l'un vers l'autre, et que les deux lè-
vres de la plaie soient rapprochées et comprimées d'une manière
égale dans toute leur étendue (Voy. pl. 69, fig. 1).

T. VII.

Procédé de M. Dieffenbach. Dans un cas de rupture complète
du périnée, après avoir pratiqué la suture enchevillêe telle que nous
venons de la décrire, le chirurgien de Berlin, s'apercevant que les
parties étaient fortement tiraillées, et couraient le risque d'être
déchirées par les fils, pratiqua de chaque côté sur les tégumens,
une incision semi-lunaire à concavité interne, s'élendant depuis
la partie inférieure de la grande lèvre jusqu'auprès de l'anus.
Les lèvres de ces incisions s'écartèrent et procurèrent bientôt un
relâchement tel qu'on n'eut plus à redouter de voir les fils couper
les tissus : la guérison eut lieu (Voy. pl. 69, fig. 1).

On pourrait, si on le jugeait à propos, mettre en usage di-
verses autres espèces de suture. Dans un cas Saucerotte pratiqua
la suture du pelletier. Noël, fit deux points de suture entortillée
l'un placé à l'entrée du vagin, et l'autre à 27 millimètres au-
dessus, entre cet orifice et l'angle supérieur de la division. La
réunion fut prompte , et ne fut entravée par aucun accident.

Procédé de M. Afontain, de Lyon. Une fois que les lèvres de la
division sont avivées , au lieu d'employer la suture enchevillêe ,
comme il l'avait déjà fait avec succès, M. Montain se sert d'une
longue agrafe, portant à droite et à gauche des griffes qu'on fait
pénétrer dans chacune des lèvres de la division , et qu'il rap-
proche ensuite au degré convenable avec une vis transversale.

Cette manière d'agir ne présente aucun avantage sur la suture;
au contraire, comme elle ne peut réunir les lèvres de la division que
dans leur partie la plus rapprochée du périnée, elle expose à lais-
ser subsister des fissures qui donneraient passage à des matières.

Appréciation des procédés par lasuture. De toutes les sutures,
il est maintenant prouvé par des faits authentiques que la suture
enchevillêe est celle à laquelle on doit accorder la préférence.
M. Roux l'a appliquée un grand nombre de fois avec succès , là
où la suturé simple n'avait pas réussi; plusieurs autres chirur-
giens ont obtenu des résultats semblables , en sorte que mainte-
nant elle est généralement considérée comme le moyen le plus sûr
d'obtenir la réunion des fentes périnéales complètes et incom-
plètes. Cependant il faut convenir qu'elle n'est pas facile à exé-
cuter , à cause delà grande étendue que doit parcourir l'aiguille,
et du circuit qu'elle est obligée de faire pour revenir à la surface
cutanée de la lèvre droite. La forme exactement demi circulaire
des aiguilles de M. Roux ne permet pas d'exécuter très facile-
ment ce mouvement. M. Velpeau leur préfère des aiguilles à su-
ture ordinaire un peu fortes, et trouve leur emploi si commode
qu'il n'a point songé à employer celle que M. Vidal (de Cassis) a
proposée; pourtant cette dernière rend très simple l'application
du fil. Montée sur un manche, elle est presque droite, et pré-
sente près de sa pointe une ouverture pour le passage du fil : on
l'enfonce d'abord dans la lèvre gauche jusqu'à l'angle de réunion;
on en dégage le fil et on la retire, puis on la fait pénétrer de la
même manière dans la lèvre droite, et lorsqu'elle est arrivée dans
le fond de la plaie , on introduit dans son ouverture le fil qu'elle
entraîne lorsqu'on la retire à soi.

Soins consécutifs. Quelle que soit l'espèce de suture qu'on ait
mise en usage, si l'on veut qu'elle réussisse , il est important que
la femme reçoive des soins appropriés. Ainsi, elle devra au
moins pendant les huit premiers jours, rester étendue sur le dos
dans son lit, les cuisses rapprochées. On la fera uriner avec une
sonde toutes les fois que le besoin s'en fera sentir, ce qui vaut
mieux que de laisser une sonde à demeure dans la vessie; les in-

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