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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0324
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OPKRATIONS SPECIALES.

de MM. Dieffenbach, Marshall et Heming, d'autant plus qu'il peut
aiissibien s'appliquer à la chute delà totalité du vagin qu'à celle
de la muqueuse seule.

Extirpation. Lorsque la tumeur existe depuis long-temps, et
que la réduction en est impossible, par suite d'une dégénéres-
cence, Richter a proposé d'extirper une partie ou la totalité de
la tunique interne du vagin, soit en l'excisant avec l'instrument
tranchant, soit en la faisant tomber avec la ligature, lorsqu'elle
est gangrenée. Dans ce dernier cas, Sabatier conseillait de laisser
les parties gangrénées tomber d'elles-mêmes, en employant les
moyens propres à borner la gangrène. Toutefois, M. A. Bérard a
pratiqué une fois l'extirpation avec le bistouri. En pareil cas, dit
M. Velpeau, il est difficile d'acquérir la certitude que le vagin
seul est tombé, et que l'utérus n'est pas compris dans la masse;
en sorte que l'opération ne laisserait pas que d'offrir de graves
dangers.

CHUTE OU DESCENTE DE L'UTÉRUS.

lia descente de la matrice offre plusieurs degrés : dans le pre-
mier degré, il n'y a qu'abaissement ; dans le second degré, il y
a descente de l'organe, le museau de tanche vient faire saillie à
la vulve, et la moitié supérieure du vagin est retournée sur elle-
même, comme un doigt de gant; dans le troisième degré, il y
a prolapsus complet, le viscère a franchi la vulve, et pend entre
les cuisses, recouvert par le vagin tout-à-fait retourné, et con-
tenant d'abord, au moment de la chute, la matrice et ses annexes,
puis souvent, plus tard, le rectum et la vessie.

Lorsque le prolapsus existe, quel que soit son degré, il faut en
rechercher la cause, et tâcher d'y remédier, parce que, s'il est lé-
ger et qu'on l'abandonne à lui-même, il ne fait qu'augmenter, et
s'il arrive au second et troisième degré, il cause, chez la plupart
des femmes cpii en sont atteintes, des dérangemens fonctionnels,
plus ou moins graves. Pour le combattre, il y a deux indications
principales à remplir. La première consiste à remettre l'organe
dans sa position naturelle, et la seconde à l'y maintenir.

Réduction. Tant que l'utérus n'a pas franchi la vulve, et n'a pas
contracté d'adhérences avec les parties environnantes, il est facile
de le réduire : il suffit d'agir comme nous l'avons dit dans l'article
précédent, pour le vagin. Lorsque la descente de la matrice est
complète, et que cet organe a franchi la vulve, la réduction est
toujours beaucoup plus difficile que dans le cas précédent, lors
même qu'il n'y a aucune complication, et quelquefois elle est
impossible.

Avant de rien tenter^ il est essentiel de voir s'il n'existe pas de
contre-indications qu'il faudrait d'abord faire disparaître. Si, par
exemple, la tumeur était enflammée, tuméfiée, douloureuse, et
donnait lieu à de la fièvre, il faudrait d'abord combattre cet état
par les saignées, les bains, les émolhens, le régime et le repos.
Mais s'il n'y avait qu'un écoulement blanc, et quelques excoria-
tions sur l'organe, comme ils sont le résultatdu prolapsus lui-
même, le meilleur moyen de les combattre serait la réduction.

Manuel opératoire. Après avoir vidé le rectum et la vessie, la
femme étant placée sur le dos, le siège plus élevé que les épaules,
on saisit la tumeur avec la main droite, bien graissée, puis on lui
(ait subir quelques légers mouvemens de rotation, d'abaissement
et d'élévation, pour la dégager de sa position et la disposera se

mouvoir. Alors, pendant qu'avec l'autre main on écarte les gran-
des lèvres, afin qu'elles ne mettent pas d'obstacle à la rentrée de
la tumeur, on refoule celle-ci dans l'intérieur du bassin, en la
dirigeant suivant l'axe du détroit inférieur, et un peu vers la
partie postérieure de la vulve dont les tissus sont plus souples
qu'en avant. Quelques chirurgiens recommandent de la saisir avec
un linge enduit de cérat, plutôt qu'avec la main nue, et de la com-
primer doucement, avec les doigts. De quelque manière qu'on s'y
prenne, aussitôt que le fond de la matrice est rentré, l'autre par-
tie se réduit sans peine.

Si la chute était ancienne, et si les parties durcies et engorgées
ne cédaient pas à un taxis convenablement prolongé, il vaudrait
mieux abandonner les parties à elles-mêmes pour y revenir plus
tard , lorsqu'on aurait diminué leur état de congestion, que de
s'exposer, par des manœuvres inconsidérées, à faire naître une
inflammation dans les organes prolapsés. Il existe cependant un
assez grand nombre d'observations qui prouvent qu'on peut ten-
ter avec succès la réduction des hystéroptoses les plus anciennes
et les plus volumineuses; Saviard, Mauriceau, Hoin, Sabatier, etc.,
en ont consigné dans leurs écrits. On lit dans les Bulletins de la
Faculté de médecine, 1815, n" 4, que MM. Léveillé et Bobe-Mo-
reau ont rendu réductible un prolapsus ancien, au moyen de la
compression exercée par un bandage en doloire ; mais il vaudra
toujours mieux agir avec lenteur.

Lorsque les chutes surviennent pendant la grossesse, on peut
encore tenter la réduction jusqu'après le troisième mois; elle est
alors d'autant plus facile, qu'on opère plus tôt. A une époque plus
avancée de la gestation, il ne serait pas prudent d'essayer cette
tentative. De deux choses l'une, ou il faut attendre le terme, ou
tout au moins que l'enfant soit viable, et terminer l'accouche-
ment en dilatant le col avec la main, ainsi que l'ont fait Marigues,
de Versailles, et M. Capuron, ou bien il fautvider immédiatement
la matrice , et en opérer la réduction. Lorsqu'on attend, sans ré-
duire, que le terme de l'accouchement arrive, on doit soutenir la
matrice avec un bandage approprié. Si le prolapsus survenait
pendant l'accouchement, il faudrait terminer celui-ci le plus
promptement possible par les moyens connus, et agir ensuite
comme dans le cas précédent.

Fixation de Tutérus. Les moyens proposés pour maintenir la
réduction sont généraux ou locaux ; parmi ces derniers, les uns
ont pour but de guérir radicalement le prolapsus, et les autres de
le contenir. Pour obtenir la cure radicale, on a tenté de rétrécir
artificiellement le vagin par la cautérisation, l'excision ou la su-
ture , et parle rétrécissement de la vulve.

i° Cautérisation. M. R. Gérardin paraît être le premier qui en
ait exprimé l'idée dans deux mémoires, l'un adressé en 182^ à la
Société médicale de Metz, et l'autre présenté en 1824 à l'Acadé-
mie de médecine de Paris.

M. Laugier l'a pratiquée en 1833 avec le nitrate acide de mer-
cure; son but était d'obtenir une coarctation circulaire du v:igin,
d'après le conseil donné par M. Gérardin, et que celui-ci avait
conçu en imitation de l'effet produit par un pessaire. M. Velpeau,
en 1835 , mit en usage le fer rouge. Une seconde tentative
du même genre a été faite par M. Jobert. Ces chirurgiens,
en cautérisant plusieurs rubans de la cavité vaginale, dans toute
sa longueur, depuis la vulve jusqu'au voisinage du col utérin ,
avaient eu pour but d'obtenir, par la suppuration, un tissu modu-
laire assez solide pour fixer le vagin aux parties voisines. Pour
 
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