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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0332
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52/1 OPÉRATIONS

tance. Alors on retire le poinçon, et Je sang des règles on les eaux
de l'amnios s'éconlent par la canule.

Ponction par le rectum. Quoique applicable aux cas où le col
utérin est oblitéré, cette opération se pratique surtout dans ceux
où il y a rétroversion. On choisit la voie du rectum lorsque l'u-
térus fait plus de saillie vers cet intestin que du côté du vagin :
c'est par cette voie que M. Baynham l'a pratiquée avec succès. Le
troçart ordinaire doit être remplacé par celui dont se servait Fleu-
rant pour faire la ponction de la vessie par le rectum, parce qu'il
a plus de longueur et donne plus de facilité pour opérer. On con-
duit, comme dans le cas précédent, le trocart sur le doigt indica-
teur gauche, introduit dans le rectum, et on le plonge dans le
corps de l'organe.

Si, dans l'un ou l'autre cas, il ne sortait rien par la canule du
trocart, il faudrait faire glisser un stylet dans sa cavité pour sa-
voir d'où vient l'obstacle, car il pourrait arriver que la canule fût
arrêtée dans le placenta, et qu'il fallût la pousser plus profondé-
ment. Si elle avait pénétré dans le foetus, il faudrait au contraire la
retirer un peu, afin que son extrémité se trouvât dans le liquide.

Lorsqu'on opère pour la rétention des règles, il peut se faire
que le sang ne puisse pas sortir, ou parce qu'un caillot bouche
la canule, ou parce que le sang est trop épais pour la traverser :
alorsonpeut faire des injections tièdes dans lamatrice pour liqué-
fier le caillot et en faciliter la sortie. De plus, comme l'ouverture
artificielle qu'on vient de faire doit rester permanente, pour que
le sang qui viendra par la suite puisse trouver une issue, il est es-
sentiel d'y maintenir un corps étranger, tel qu'une sonde en
gomme élastique, qu'on peut remplacer ensuite par une sonde
de femme, comme l'a fait M. Hervez de Chégoin dans un cas.

Lorsqu'on ponctionne l'utérus pour une rétroversion, aussitôt
que les eaux se sont écoulées, on doit réduire la matrice ; et,
comme l'avortement doit être une conséquence de l'opération,
on agira comme s'il était survenu naturellement; seulement, on
se tiendra en garde contre les accidens consécutifs qui pourraient
se déclarer.

POLYPES DE L'UTÉRUS.

On donne le nom de polype de la matrice à toutes les excrois-
sances pédiculées qui naissent à la surface interne de la matrice
ou dans la cavité de son col, et qui sont enveloppées par la mu-
queuse utérine.

Historique. Les polypes étaient peu ou point connu des an-
ciens, qui les confondaient avec des maladies bien différentes.
Aspasie les considérait comme des tumeurs hémorrhoïdales. Ces
tumeurs, disait-elle, naissent tantôt sur le col et tantôt au fond
de la matrice ; rarement sur les organes génitaux externes ; on
les excise sans crainte lorsqu'elles sont dures et blanches, et on
les lie lorsqu'elles sont disposées à saigner. Moschion, qui les
désigne le premier sous le nom de poulpes ou polypes dans son
traité^Zte millier, affectibus, publié par Spachius, en i566, les
prenait pour des varices de l'utérus. Guillemeau, élève d'A. Paré,
en donne une description assez exacte, il est vrai; néanmoins,
pour avoir quelque chose de précis sur ces productions , il faut
arriver au dix-huitième siècle, et surtout à Levret qui en a beau-
coup éclairé l'étiologie, le diagnostic et le traitement. Depuis, un
grand nombre d'hommes distingués, parmi lesquels on peut citer
Desault (OEuv. chirurg. , t. n ), Bichat (Mém. de la Soc. mèd.

SPÉCIALES.

d'Emul. t. n), M. Roux [Mélanges de chirurg.'), Hervez de Ché-
goin (Journ. gèn. de mèd., 1827), Dupuytren (Cliniq. chirurg.) ,
Gerdy (Des polyp. et de leur trait., 1833), Dugès (Malad. de
l'utérus), Malgaigne (T. d'agrég., i83a), Colonibat (Malad. des
femmes), etc., en ont encore fait l'objet de leurs méditations et de
leurs travaux; en sorte que maintenant, c'est une des affections
les plus connues sous le triple rapport de l'anatomie patholo-
gique , du diagnostic et du traitement.

Les diverses espèces de polypes et leur anatomie pathologique
méritent de fixer un instant notre attention, si nous voulons
nous rendre raison des traitemens ditférens qu'on leur applique.
Levret ne distinguait que deux espèces de polypes utérins. De-
puis lors l'observation et l'anatomie pathologique ont conduit à
en admettre un plus grand nombre d'espèces. M. Malgaigne en
admet cinq, i°' vésiculaires; i° cellulo-vasculaires; Z° par hypertro-
phie du tissu utérin; 4" moliformes, et :>° fibreux. M. Velpeau en
admet encore deux autres variétés : G"fibrineux, et 70 cancéreux.

la Polypes vésiculaires ou mous. Parfaitement semblables à
ceux qui se développent dans les fosses nasales, ces corps naissent
le plus souvent dans le col utérin. M. H. Bérard a eu l'occasion
d'en observer plusieurs fois, et M. Velpeau dit en avoir ren-
contré trois fois sur des cadavres (Mèd. opèr., t. iv, p. 38o).
M. Naudin en a vu un attaché au fond de la matrice, et remplis-
sant toute sa cavité, et un autre gros comme une noix , et nais-
sant de la cavité du col. Mous, pédiculés, recouverts d'une
membrane fort mince, ils se déchirent facilement (Malg., T.
d'agrég., i83a). 20 Polypes cellulo-vasculaires. Suivant Herbi-
niaux qui les a le mieux étudiés, ils prennent ordinairement nais-
sance au col de l'utérus en dedans ou en dehors. Petits, mous,
pédiculés, du volume d'un pois à celui d'une fève de hari-
cot, ils sont revêtus par une membrane mince, présentent
une couleur plus ou moins foncée, suivant qu'ils sont pourvus
d'un nombre de vaisseaux plus ou moins considérables, et
laissent constamment exhaler un fluide séro-muqueux ou san-
guinolent qui gêne beaucoup les malades en même temps qu'il
les affaiblit; cet écoulement augmente au moindre contact et
aux approches des règles. Lorsqu'on les examine intérieurement,
dit M. Malgaigne , on n'y trouve que du tissu cellulaire plus ou
moins dense, et de nombreuses ramifications vasculaires qui
présentent quelquefois la figure du tissu placentaire à deux
mois de grossesse. Cette sorte de polypes, qui présente plu-
sieurs variétés , ne repullule pas lorsqu'on les a arrachés ; mais,
par leur petitesse, ils peuvent échapper aux recherches les
plus minutieuses et causer de graves accidens avant qu'on ait pu
les détruire. Levret les désignait sous le nom de polypes vivaces.
3" Polypes par hypertrophie partielle du tissu utérin. D'après
Dance, MM. Bérard, Cruvejlhier, Velpeau, Mayer, Meisner et
Malgaigne, qui ont observé ces tumeurs, leurs fibres se con-
tinueraient sans aucune ligne de démarcation avec celles du
col ou du corps de la matrice, et leur structure ne présen-
terait aucune différence avec celle de ce viscère. 4° Polypes
moliformes, ainsi nommés, parce qu'ils contiennent, dans une
poche plus ou moins épaisse, de la matière gélatineuse, des poils
ou de la pulpe semblable à de la bouillie; leur pédicule est plus
ou moins gros, h" Polypes fibrineux. M. Velpeau a décrit sous
ce titre une tumeur formée par une concrétion sanguine qui se
greffe sur le col de l'utérus et finit par y vivre. En 1839 il en
avait rencontré quatre exemples; dans un cas elle était grosse
 
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