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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0352
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344 OPÉRATIONS

4 lignes, et 3 pouces) l'accouchement est encore possible par le
forceps ou par la version, pour que l'opération soit proposable ,
la question, à la vérité très difficile à juger, consiste à préciser
d'abord par le diagnostic si le diamètre sacro-pubien est déjà
de 7 à 8 centimètres; enfin, si l'on fait attention que le diamètre
sacro-pubien n'est pas le seul qui s'agrandisse par la section des
pubis , mais que le transversal et les obliques subissent aussi un
allongement assez considérable, on verra que la symphyséoto-
mie est encore susceptible d'être appliquée dans les cas de vices
de conformation du bassin qui portent sur les diamètres obliques
et transverse , et sur le détroit inférieur.

Toutefois il ne faut pas se dissimuler que les applications de la
symphyséotomie ne soient très restreintes. En effet, maintenant, si
l'on s'aperçoit de la mauvaise conformation du bassin avant que
la femme soit arrivée à terme, on aime mieux provoquer l'accou-
chement après le septième mois. Restent donc quatre cas d'opé-
ration : i° lorsque, n'étant appelé qu'au moment du travail, on
est certain que l'enfant est vivant, 2° quand la tète sera déjà en-
gagée dans le détroit supérieur et enclavée dans la filière du bas-
sin, de manière à ne pouvoir être ni entraînée en bas par le
forceps, ni retirée par en haut après l'opération césarienne;
3" si elle est arrêtée par un rétrécissement transversal du détroit
inférieur; 4° enfin l'opération a encore été proposée pour les cas
où, le tronc étant sorti, la tète est retenue dans l'excavation. En-
core beaucoup de praticiens préfèrent-ils sacrifier l'enfant, parce
que, en définitive, d'après l'expérience, les résultats de l'opération
ne sont avantageux ni pour lui, ni pour sa mère.

Résultats. Le nombre des opérations de symphyséotomie
connues s'élève à 44? s"r ce nombre i4 femmes ont succombé et
un certain nombre sont restées infirmes; quant aux enfans, il en
périt aussi beaucoup. Lauverjat, dans sa Nouvelle méthode de
pratiquer l'opération césarienne, dit que, sur x8 femmes opé-
rées, il y eut, tant de femmes que d'enfans, n morts; que sur i
il fallut en venir à l'opération césarienne ; que 5 ont conservé ■
une incontinence d'urine, et une autre une claudication; enfin,
sur 34 cas cilés parBaudelocque, on n'est parvenu à sauver que
11 enfans. Ces dangers, nous l'avons dit, tiennent aux déchi-
rures et aux inflammations consécutives des symphyses sacro-
iliaques; or il est toujours remarquable qu'elles n'ont pas lieu
après l'opération de la symphyséotomie, car l'enfant peut rarement
passer sans qu'on applique le forceps, et lors même cpi'il parvient
à sortir seul, il ne peut le faire sans forcer les os iliaques, déjà sé-
parés en avant, à s'écarter au-delà des limites fixées pour que les
symphyses sacro-iliaques n'éprouvent pas de déchirures.

L'écartement artificiel des os pubis s'obtient aujourd'hui de
deux manières : i° par section de la symphyse seule; i" par sec-
tion double des pubis ou d'un pubis avec la symphyse.

SYMPHYSÉOTOMIE SIMPLE.

Manuel opératoire. Les objets qui composent l'appareil sont :
un ou plusieurs bistouris convexes , des linges enduits de cérat,
des compresses et un bandage de corps. Le pénis étant rasé, la
femme est placée sur une table garnie d'un matelas ou sur un lit,
dans la même position que si l'on voulait appliquer le forceps;
les cuisses et les jambes fléchies sont maintenues écartées par des
aides ; les épaules doivent être un peu soulevées par des coussins,
et fixées par un autre aide. Le chirurgien fait tendre la peau du
ventre, et se plaçant à la droite ou entre les jambes de la malade

SPÉCIALES.

il procède à l'opération. après avoir toutefois évacué la vessie
avec une sonde qu'il y laisse à demeure, afin de pouvoir dé-
tourner l'urètre à droite, tandis qu'il dirige son incision vers la
gauche.

Procédé ordinaire. On fait une incision , dont l'extrémité su-
périeure commence à un travers de doigt au-dessus de la sym-
physe et vient se terminer un peu au-devant de la commissure
des grandes lèvres. Après avoir divisé la peau, on incise succes-
sivement toutes les parties molles qui recouvrent l'os; quelques
personnes coupent même la racine gauche du clitoris , pour évi-
ter une déchirure au moment de l'écartement des os. Le cartilage
étant à découvert, il y a deux manières de le diviser : les uns ont
conseillé de le couper d'arrière en avant,ou des parties profondes
vers les parties superficielles , dans le but d'éviter plus sûrement
la lésion de la vessie ; mais lorsque celle-ci est vide, elle s'éloigne
assez de la face postérieure du cartilage pour qu'on n'ait pas à
craindre de la blesser. Les autres, et c'est le plus grand nombre,
préfèrent, avec raison, agir d'avant en arrière. En incisant le
cartilage couche par couche et avec précaution , on voit les
pubis se séparer peu-à-peu, à mesure que les liens qui les
unissent vont en s'amincissant. Lorsqu'il n'y a plus qu'une faible
épaisseur à couper, on peut toujours, si l'on veut, par prudence
et dans la crainte d'une échappée du bistouri au moment où la
résistance est vaincue, terminer la section avec le doigt et sur
une sonde cannelée passée derrière la face postérieure de la sym-
physe.

A. Leroy, craignant la présence de l'air dans l'articulation,
proposa de pratiquer l'opération en deux temps; mais sa ma-
nière de faire n'ayant pas paru convenable , on proposa de faire
une très petite incision au-dessus et au-dessous de la symphyse ,
et d'aller diviser celle-ci à travers une sorte de ponction sous-
cutanée. La difficulté d'opérer cette section, pour ainsi dire à
couvert , en avait d'abord fait rejeter la proposition. Néan-
moins, dans ces derniers temps, M. Imbert a cru devoir renou-
veler ce procédé sous le nom direct de section sous-cutanée.
Après avoir divisé une branche du clitoris, il glisse un fort
bistouri boutonné sous la symphyse, le tranchant en haut,
puis la coupant d'arrière en avant, il obtient aussitôt après un
écartement de a ou 3 centimètres. Deschamps, pensant s'être
aperçu qu'on coupait fréquemment le pubis, tout en croyant
couper le cartilage , a conseillé d'agir de cette façon dans tous les
cas. Desgranges avait déjà donné le même conseil. Nous ne voyons
pas ce qu'il y aurait à gagner à cet égard.

Dans quelques cas il arrive que la symphyse est déviée de la
ligne médiane, et qu'elle ne se trouve pas derrière l'incision des
parties molles, mais bien à droite ou à gauche. Il faut dès-lors
aller à sa recherche. D'autres fois elle est ossifiée; Siebold l'a ren-
contrée une fois dans cet état; il fut obligé de la scier, et ne retira
qu'avec des peines infinies un enfant mort. Lauverjat, Boer ,
madame Lachapelle, M. Velpeau et autres, disent avoir observé
cette soudure sur des bassins viciés. Si un cas pareil se présen-
tait et qu'on eût déjà incisé les parties molles, on a à se deman-
der s'il ne vaudrait pas mieux recourir à l'opération césarienne,
si elle était praticable, ou bien à la céphalotripsie, que de scier
la symphyse, non que cette section fût difficile, maintenant
qu'on connaît les scies à chaînettes, mais parce qu'on serait à-
peu-près sûr d'avance que les symphyses sacro-iliaques n'étant
pas mobiles, la section pubienne ne produirait pas un écarte-
ment convenable.
 
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