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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 8, Text): Embryogénie, anatomie philosophique et anatomie microscopique: Oeufs, développement du foetus, ensemble du système nerveux dans le règne animal, structure intime des tissus généraux, des appareils et des organes — Paris, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0061
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DE LA GÉNÉRATION.

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Ainsi, après que Varea germinativa s'est partagée en une por-
tion obscure et une portion claire, on distingue dans cette der-
nière une ligne claire, limitée des deux côtés par un amas obs-
cur. Ces deux amas réunis constituent ce que Baer appelait
écusson ; ce que Coste et Reichert disent être les moitiés primi-
tives du système nerveux central. La ligne claire est, suivant
Bischoff, une gouttière. Cette gouttière, dit-il, n'est point comme
le veut Baer, précédée d'une ligne primitive. Mais où Baer a rai-
son, c'est quand il déclare que les parties obscures limitant le
centre clair, sonl plus que les rudimens du système nerveux,
mais ceux de l'embryon même. Bischoff explique l'assertion de
Reichert et Coste de la façon suivante:

Avec Baer, il croyait que les bords du rudiment de l'embryon,
qui limitent la gouttière primitive, s'appliquent l'un contre l'au-
tre au-dessus d'elle, pour former le canal rachidien, dans lequel
la masse nerveuse se dépose sous forme d'un tube. Mais avant
la réunion des deux moitiés du rudiment de l'embryon, la
couche qui limite la gouttière se métamorphose en masse ner-
veuse; delà sorte, la gouttière primitive se transforme réellemens
en cavité médullaire, et les dilatations supérieures en ventricu-
les cérébraux. La partie qui touche immédiatement au tube mé-
dullaire s'épaissit de plus en plus ; il s'y développe les rudimens
des vertèbres, et elle se distingue réellement par là, à tel point
qu'avec Baer et Bischoff, nous la nommerons lames dorsales, et
la partie périphérique, d'où proviennent les parois antérieures
du corps, lames ventrales ou viscérales. Le tube médullaire con-
tinue de se séparer en cerveau et en moelle épinière, par l'effet
de l'agrandissement et du développement de son extrémité an-
térieure.

Bischoff fait observer que la question du développement du
cerveau et de la moelle, dans l'ordre de leur apparition, tant de
fois controversée, est des plus simples. Là où on voulait de la
succession, il y a simultanéité. De la sorte aussi, on n'est pas
autorisé à considérer l'un comme une dérivation de l'autre.

Bischoff n'a jamais pu voir la corde dorsale, base de la co-
lonne vertébrale des oiseaux, chez les mammifères.

Le canal du tube médullaire s'élargit en haut peu après sa
clôture, et prend la forme de trois dilatations placées à la suite
l'une de l'autre; ce sont les cellules cérébrales, c'est d'elles que
se développent les portions principales de l'encéphale.

Développement du cerveau.

La cellule cérébrale antérieure apparaît la première, et ne
tarde pas à être suivie des deux autres, dont la dernière se ter-
mine peu à peu en pointe, du côté de la moelle épinière. Le tube
médullaire concourt de très bonne heure à la clôture des deux
premières, la substance nerveuse se déposant tout autour des
parois du canal des lames dorsales, mais la cellule postérieure
n'est close en haut que par les "lames dorsales.

Bientôt il se manifeste deux compartimens dans la cellule
antérieure et dans la postérieure; il résulte de là cinq cellules.
La paroi antérieure et supérieure de la cellule antérieure croît
des deux côtés de la ligne médiane, avec plus d'énergie que ne
le fait sa paroi postérieure, de sorte que, vue d'en haut, elle
représente d'abord une double vésicule, qu'une faible dépres-
sion médiane divise en deux moitiés latérales.

Baer et Bischoff, après lui, appellent cette portion, cerveau
antérieur.

La portion postérieure de la première cellule demeure im-

paire, et un léger étranglement la sépare de la double por-
tion antérieure, c'est le cerveau intermédiaire. La seconde
cellule primitive reste indivise, et constitue le cerveau moyen.
Mais la troisième se divise en deux portions, l'une antérieure,
l'autre postérieure, dont la première, plus courte, est le cerveau
postérieur, la seconde plus longue, finissant en pointe, se con-
tinue avec la moelle épinière; c'est l'arrière cerveau.

Pendant cette évolution des trois cellules cérébrales primitives
en cinq, la partie antérieure de l'embryon, qui correspond plus
tard à la tête, au col et à la poitrine, s'élève au-dessus du plan
de la vésicule blastodermique et se détache d'elle; en même
temps, la partie supérieure de l'embryon et du tube médullaire
décrivent plusieurs courbures, qui se lient intimement à la
forme future du cerveau et de la tète.

En premier lieu on observe au niveau du cerveau moyen,
une forte courbure en avant, qui se fait presque à angle droit,
de manière que le cerveau moyen corresponde à son sommet.
Puis il s'en dessine une seconde, également en avant et à angle
droit, dans l'endroit où la moelle épinière se continue avec le
cerveau.

Insensiblement on voit les deux saillies vésiculeuses de la
première cellule cérébrale, ou le cerveau antérieur, croître da-
vantage que la partie postérieure, ou le cerveau intermédiaire,
ce dernier se fend à sa partie antérieure et s'y affaisse sur lui-
même. Alors il devient plus aisé aux vésicules antérieures de
former, par leurs bords postérieurs, une voûte qui s'étend peu
à peu, déplus en plus, au-dessus du cerveau intermédiaire, quoi-
que leurs parties postérieures demeurent écartées l'une de l'au-
tre par ce dernier, qui fait l'office de coin. Cette formation peut
varier chez les divers animaux, mais dans l'espèce humaine, les
vésicules cérébralesantérieures couvrent le cerveau intermédiaire,
moyen et postérieur; de là, les hémisphères du cerveau. N'em-
brassant au début qu'une cavité commune, la partie antérieure
de la cellule cérébrale supérieure, par suite de l'affaissement
médian entre les deux moitiés des vésicules cérébrales antérieures
et du développement du fond de celle-ci, il apparaît une cloison
médiane, la cloison transparente, et la cavité de simple est de-
venue double ; telle est l'origine des deux ventricules latéraux
du cerveau.

A ce développement de la cloison se lie celui du corps calleux
et de la voûte à trois piliers. Cette lame médullaire, première
trace du corps calleux, s'infléchit d'avant en arrière sous forme
de genou, et se prolonge en arrière dans la même proportion
que les vésicules elles-mêmes ; ses bords inférieurs, internes et
postérieurs deviennent les piliers postérieurs de la voûte et les
cornes d'Ammon. Déjà avant, on voit se développer du fond et
des parois externes des deux vésicules cérébrales antérieures,
deux renflemens qui ne tardent pas à prendre les caractères
des corps striés.

Pendant ce temps la vésicule du cerveau intermédiaire se
transforme, à sa partie supérieure, en couches optiques. De creuse
elle devient pleine.

Mais la partie antérieure se fend et s'affaisse sur elle-même,
tandis que la partie postérieure continue de demeurer unie dans
les régions supérieures, et la masse naissante devient la commis-
sure postérieure et la commissure molle. La conséquence néces-
saire de ces changemens est que le canal de la moelle épinière
se prolonge à travers l'arrière-cerveau, le cerveau postérieur
et le cerveau moyen.

Tandis que le cerveau intermédiaire se fend et devient solide,
 
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