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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 8, Text): Embryogénie, anatomie philosophique et anatomie microscopique: Oeufs, développement du foetus, ensemble du système nerveux dans le règne animal, structure intime des tissus généraux, des appareils et des organes — Paris, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0122
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108

ANÀTOMIE PHILOSOPHIQUE

et épaisse, avec un autre ganglion un peu échancréen avant et
très gros ; c'est le premier ganglion sous-œsophagien (c c), qui
est accolé postérieurement à un deuxième ganglion arrondi,
deuxième ganglion sous-œsophagien (d) qui devrait être considéré
comme le premier ganglion de la chaîne médullaire.

La chaîne ganghonaire s'étend depuis la bouche jusqu'à la
ventouse anale. La sangsue compte vingt-trois de ces centres
secondaires, placés de cinq en cinq anneaux.

Le ganglion terminal est oblong (fig. 7), et composé de sept
ou neuf petits ganglions qui ne sont distincts que lorsque l'ani-
mal n'est pas encore complètement formé. Enfin Brandt a dé-
couvert chez la sangsue un nerf gastrique situé dans toute la
longueur du ventre.

Mais à mesure qu'on s'élève, soit dans la série, soit dans les
âges successifs du développement individuel, on voit s'opérer
progressivement d'ahord la condensation de cette double chaîne
en un cordon unique, de telle sorte que les commissures trans-
versales disparaissent ou se confondent avec la masse des gan-
glions, mais les troncs inter-ganglionaires persistent.

Si l'on s'élève davantage, la réunion va se faire dans le sens
longitudinal, de façon à déterminer la fusion de plusieurs paires
en une seule masse, et cette centralisation est quelquefois portée
si loin, qu'il n'existe pour tous les anneaux du corps que deux
masses nerveuses, l'une située dans la tête, l'autre dans le
thorax; mais elle ne saurait aller plus loin, car ces deux masses
étant situées l'une au-dessus, l'autre au-dessous de l'œsophage,
on comprend que leur fusion soit impossible.

C'est dans les crustacés que la concentration des ganglions est
poussée le plus loin, et depuis le talitre jusqu'au maïa on peut
suivre, comme l'ont fait MM. Audoin et Milne Edwards, toutes
les transitions entre la chaîne ganghonaire étendue dans toute la
longueur du corps à peu près uniformément, jusqu'à sa réunion,
en deux masses principales. Du reste, cette disposition paraît en
rapport avec la forme générale du corps, allongée dans le pre-
mier cas, très resserrée dans le second où les anneaux thoraci-
ques acquièrent un énorme développement aux dépens des an-
neaux postérieurs, qui tendent à disparaître, en vertu de la loi
du balancement des organes.

Le même fait se retrouve chez les arachnides dont l'abdomen
est fort raccourci. Leur système nerveux ne présente guère que
trois ganglions correspondant aux trois divisions si nettes du
corps de ces animaux.

« L'immense variété des formes extérieures qui se présentent
ici, est cependant enchaînée par une loi explicite, celle de la
séparation du corps en ventre, poitrine et tronc, et l'existence
de trois paires de pattes à la poitrine. De là résulte aussi une
plus grande fixité dans la disposition du système nerveux
dont l'anneau antérieur, avec ses deux ganglions et la moelle
ventrale, n'offre jamais un total qui dépasse douze ganglions.
Il s'y joint cependant, chez les insectes supérieurs, un petit sys-
tème ganghonaire partant aussi de l'anneau nerveux delà tête,
destiné aux organes de la vie végétative, et à peu près analogue
au grand sympathique des animaux supérieurs. En se répétant
pour ainsi dire lui-même de cette manière, le système nerveux
prouve jusqu'à quel point il est avancé dans son développement.
Il n'est pas non plus sans intérêt de faire remarquer que chez
quelques insectes les commissures et la chaîne ganghonaire
traversent des parties qui ressemblent à des vertèbres, c'est ce
qu'on voit dans la tête de plusieurs coléoptères et dans la poi-
trine des sauterelles (Carus). »

Dans les larves des insectes, les ganglions de la moelle ven-
trale et ceux de l'anneau nerveux sont égaux en volume et bien
distincts les uns des autres. Cependant, dans la laine frontale
des premiers anneaux céphaliques, on trouve un ganglion cé-
phalique manifestement bilobé, comme le montre la figure 14,
pl. VIII, empruntée à l'étonnante anatomie de la chenille du
saule, par Lyonnel.

Ce ganglion fournit huit paires de nerfs : la première forme
les trois ganglions frontaux, et le premier de ces ganglions donne
à son tour un nerf récurrent (fig. i/j, o), qui marche le long du
dos et se distribue aux viscères. Les sept autres paires fournis-
sent aux organes de la mastication, aux yeux et aux trachées.

Enfin , du ganglion cérébral partent les commissures latérales
de l'anneau nerveux entourant l'œsophage, et qui se réunissent
inférieurement pour donner naissance au premier ganglion de
la chaîne ventrale. Celle-ci offre en tout douze renflemens
secondaires, dont les deux postérieurs s'appliquent immédiate-
ment l'un contre l'autre, tandis que les autres sont séparés par
les commissures longitudinales (fig. i3); de tous ces ganglions
partent deux ou trois paires de nerfs, dont les uns se rendent
aux organes voisins et les autres montent le long des parois
latérales du corps jusqu'à la région du vaisseau dorsal, repré-
sentant ainsi, sur chaque segment du corps, le vestige de l'anneau
œsophagien.

Hérold a suivi dans le papillon du chou les modifications du
système nerveux pendant la métamorphose de la chenille en
insecte parfait. Déjà dans la chrysalide on aperçoit une plus
grande centralisation de la chaîne ganghonaire ; mais dans
l'insecte parfait, non-seulement le système nerveux n'a plus que
la moitié de la longueur qu'il offrait dans la chenille, mais plu-
sieurs ganglions ont tout à fait disparu, et la chaîne entière ne
se trouve plus formée que de deux masses nerveuses centrales,
plus grosses que les autres dans la poitrine, et de cinq ganglions
abdominaux qui se sont peu modifiés.

Il en est à peu près de même pour le ver à soie, dont le sys-
tème nerveux, comparé dans la chenille et le papillon, se trouve
parallèlement représenté (pl. XXIV, fig. i5 et 16).

Les orthoptères ne présentent rien de particulier, leur cerveau
est bilobé, il est joint au premier ganglion sous-œsophagien
par deux commissures.

On trouve ensuite, dans la chaîne ventrale, deux ganglions
thoraciques assez volumineux, et six ganglions abdominaux plus
petits, dont le dernier envoie deux filets comme d'ordinaire aux
organes génitaux.

Le cerveau des insectes, surtout de ceux qui manifestent l'in-
dustrie la plus merveilleuse, a été l'objet de recherches nom-
breuses de la part des anatomistes ; nous laisserons parler à ce
sujet un auteur bien compétent en pareille matière, M. Félix
Dujardin :

« On a considéré, avec raison, les animaux articulés comme for-
més d'une série de segmens homologues, répétant chacun, tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur, la même organisation, et, par suite,
on a voulu considérer aussi chacun de ces segmens comme un
individu d'un ordre inférieur , qu'on a appelé zoonite. D'après
cela, on a regardé les ganglions nerveux correspondant à ces seg-
mens comme ayant la même valeur, comme autant de cerveaux.
D'autre part, on a cru que les articulés, dépourvus de la faculté
d'acquérir et de comparer les idées, sont mus simplement par
l'instinct qui les détermine à agir, par des sensations innées.
Conséquemment, on a pensé que cet instinct avait son siège éga-
 
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